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Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale

Titel: Les Casseurs de codes de la Seconde Guerre mondiale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sinclair McKay
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Enigma.
    Aujourd’hui, une telle opération semble trop grotesque pour réussir. Et pourtant, le succès fut au rendez-vous, et de quelle manière ! Les agents allemands capturés devaient faire un choix difficile : se retrouver devant un peloton d’exécution ou obéir aux ordres d’un officier du MI5. Une fois retournés, ils recevaient des Britanniques des informations à transmettre à leurs supérieurs. La plupart de ces données étaient exactes mais accessoires et certaines, cruciales, carrément fausses. Autrement dit, ces agents servaient à tromper l’ennemi. Au cours de la guerre, l’un de ces agents, Wulf Schmidt, connu sous le nom de « Harry Tate », était si brillant que, non seulement les services secrets britanniques le considéraient comme « une perle », mais les Allemands étaient encore plus satisfaits de son travail et lui décernèrent la Croix de fer.
    Comme le fait remarquer Kim Philby (dont Bletchley Park ne voulut pas, comme nous le verrons plus loin) dans ses Mémoires, par ailleurs pas entièrement fiables, le fait de craquer le code de l’Abwehr permit de réaliser une incursion dans « la vie intime des officiers de renseignement allemands » :
     
    Il y eut le cas, par exemple, d’Axel, le chien de berger allemand. Il avait été expédié par la poste de Berlin à Algésiras, vraisemblablement pour y protéger l’agent de l’Abwehr des agents britanniques venus de Gibraltar à travers la baie. À la dernière étape de son voyage, Madrid envoya un télégramme d’avertissement à Albert Carbe, alias César, le chef de l’Abwehr à Algésiras : « Attention à Axel, il mord. » Effectivement, quelques jours plus tard, Algésiras envoyait ce message laconique : « César à l’hôpital. Axel l’a mordu. »
     
    Mais les forces britanniques n’étaient pas dans une bonne passe en ce début 1942. Si la campagne destinée à repousser les Allemands et les Italiens d’Afrique du Nord avait apparemment été efficace (la capture de Benghazi le jour de Noël avait énormément remonté le moral de la Nation), le général Rommel reprit soudain l’offensive avec virulence. Les Britanniques se retrouvèrent alors pratiquement à leur point de départ.
    Un autre front subit une catastrophe en février 1942, avec la chute de Singapour. Le général Percival fut contraint de se rendre aux Japonais le 15 février, et 62 000 hommes, chiffre ahurissant, devinrent prisonniers de guerre. Nombre de ces soldats se retrouvèrent à effectuer des travaux forcés dans d’horribles conditions de brutalité, systématiquement battus (certains même décapités), mal-nourris, déshydratés et frappés par des maladies telles que le béribéri.
    Les semaines précédant la capitulation, une poignée de cryptographes se trouvaient à Singapour afin d’intercepter et déchiffrer les messages. Parmi eux figurait Arthur Cooper, le frère de Josh. Les cryptanalystes et opérateurs du Service Y parvinrent à s’enfuir et furent évacués juste à temps vers Colombo. On peut encore une fois constater toute la fragilité du secret de Bletchley. Si ces hommes avaient été capturés et torturés, auraient-ils pu tenir le coup et ne rien révéler ?
    Outre ces revers militaires, Bletchley Park connut un désastre dont le grand public ne sut rien à l’époque et qui menaça de ruiner une grande partie de l’opération de déchiffrement. Méfiant, l’amiral Dönitz craignait que ses messages chiffrés soient lus. Il décréta donc qu’à partir du 1 er  février 1942 le commandement allemand des U-Boote devait sortir une nouvelle version de l’Enigma navale.
    C’est ainsi qu’un quatrième rotor fut installé sur l’Enigma navale. Cela eut pour effet immédiat de frapper Bletchley d’une cécité totale concernant les communications des U-Boote. Il devenait tout d’un coup impossible aux cryptographes de déchiffrer les messages interceptés et les convois empruntant l’océan Atlantique étaient de nouveau terriblement vulnérables.
    Après l’immense satisfaction apportée par les premiers succès du baraquement 8, c’était une déception difficile à encaisser. Troubles et malaise frappèrent également Whitehall. Un historien fit observer que la seule chose dont Churchill eut réellement peur pendant toute la guerre était que les U-Boote prennent l’ascendant et envoient par le fond la majeure partie des convois maritimes.
    Un autre facteur vint compliquer la

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