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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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montra comment faire avec de la cervelle en
putréfaction de l’animal, une bouillie claire pour y tremper la peau. Ayla fut
à la fois surprise et comblée par le résultat. Elle sentait sous ses doigts la
transformation de la peau, la souplesse et l’élasticité conférées par la
bouillie de cervelle. Mais, quand elle eut soigneusement pressé et tordu la
peau, le véritable travail commença. Il était nécessaire de tendre et de retendre
constamment la peau, pendant qu’elle séchait. La qualité finale du cuir en
dépendait.
    — Tu sais t’y prendre avec le cuir, Ayla, La peau de bison
est lourde, et celle-ci est si douce. Que vas-tu en faire ?
    La jeune femme secoua la tête.
    — Veux faire cuir rouge. Penses quoi ? Bottes ?
    — C’est assez épais pour ça mais assez souple pour une
tunique. Commençons par colorer la peau. Après ça, tu pourras réfléchir à ce
que tu en feras.
    Elles se dirigèrent ensemble vers le dernier foyer. Deegie
demanda :
    — Si tu n’avais pas l’intention de la colorer, que
ferais-tu de cette peau ?
    — Mettrais au-dessus de grosse fumée de feu, pour empêcher
de raidir encore si mouillée, par pluie ou même en nageant, répondit Ayla.
Deegie hocha la tête.
    — C’est ce que je ferais, moi aussi. Mais le traitement que
nous allons lui faire subir maintenant fera glisser la pluie dessus.
    En traversant le Foyer de la Grue, elles passèrent devant
Crozie, et Ayla se rappela une question qu’elle voulait poser depuis quelque
temps.
    — Deegie, sais-tu comment faire cuir blanc ? Comme
tunique Crozie porte ? Aime rouge mais, après, voudrais apprendre à faire
blanc. Connais quelqu’un qui aimerait blanc, je crois.
    — Il n’est pas facile d’obtenir un cuir vraiment blanc
comme neige. Crozie pourrait te renseigner mieux que moi, je pense. Il te
faudrait de la craie... Wymez en a peut-être. On trouve le silex dans la craie,
et généralement, quand il reçoit des rognons, du gisement du nord, ils ont une
gaine de craie.
    Les deux jeunes femmes revinrent au Foyer du Mammouth avec des
petits mortiers et leurs pilons. Elles s’étaient munies aussi de plusieurs
morceaux d’ocre rouge de tons différents. Après avoir mis de la graisse à
fondre sur le feu, Deegie disposa autour d’Ayla les différentes matières qui
servaient de colorants. Il y avait des fragments de charbon de bois pour le
noir, du manganèse pour le bleu foncé, du soufre d’un jaune vif, ainsi que des
ocres de teintes variées : brun, rouge, marron, jaune. Les mortiers
étaient constitués d’os qui avaient naturellement une forme de coupe, l’os
frontal d’un renne, par exemple, quand ils n’étaient pas taillés dans le
granite et le basalte, comme l’étaient les lampes de pierre. Les pilons étaient
façonnés à partir de l’ivoire ou de l’os, sauf un qui était une longue pierre
dans sa forme naturelle.
    — Quel ton de rouge veux-tu, Ayla ? Rouge foncé, rouge
sang, rouge un peu jaune... un peu couleur de soleil ?
    Ayla n’imaginait pas un tel choix possible.
    — Sais pas... rouge-rouge, répondit-elle.
    Deegie examinait les matières colorantes. Elle prit finalement
un morceau qui avait le rouge de certaines terres.
    — Si nous prenons celui-ci et si nous y ajoutons du jaune,
pour faire ressortir le rouge, nous aurons une couleur qui risque de te plaire,
je pense.
    Elle plaça un petit morceau d’ocre rouge dans le mortier, montra
à Ayla comment le piler très finement, lui fit ensuite piler le jaune dans un
autre mortier. Dans un troisième, de son côté, elle mélangeait étroitement les
deux couleurs, jusqu’au moment où elle fut satisfaite du résultat obtenu. Elle
y ajouta alors la graisse brûlante qui fit virer la couleur et lui donna un ton
brillant qui amena un sourire sur les lèvres d’Ayla.
    — Oui. Rouge. Joli rouge, dit-elle.
    Deegie prit ensuite un long os de renne qui avait été fendu sur
toute sa longueur afin d’en extraire l’intérieur spongieux sur le côté convexe.
Elle le trempa dans la graisse et, en frottant, fit pénétrer d’une main ferme
le mélange dans les pores de la peau de bison qu’elle maintenait de l’autre
main. Au fur et à mesure la peau acquérait un lustre uniforme.
    Après l’avoir observée un moment, Ayla s’empara d’une autre côte
de renne et imita la technique de Deegie qui la regarda faire en apportant
quelques conseils. Quand un coin de la peau fut terminé, elle arrêta un

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