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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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de certaines impressions de sa compagne. Elle-même n’avait
pas vu la situation sous un jour aussi dangereux, Deegie avait eu peur de la
louve, beaucoup plus qu’elle. Elle ne paraissait pas comprendre réellement ces
animaux.
    Les loups comptaient parmi les plus inoffensifs des voleurs de
viande. On prévoyait très facilement leurs réactions, si l’on prêtait attention
à leurs signaux. Les gloutons étaient beaucoup plus sanguinaires, les ours
moins prévisibles. Les loups s’attaquaient rarement aux êtres humains.
    Mais Deegie ne les voyait pas ainsi. La louve, à l’entendre, s’était
ruée avec violence sur Ayla et elle avait eu peur. Certes, l’attaque n’était
pas sans danger, mais, même si Ayla ne l’avait pas repoussée, elle était
simplement défensive. La jeune femme aurait pu être blessée, mais tuée, sans
doute pas. Et la louve avait battu en retraite dès qu’elle avait pu se saisir
de l’hermine morte. Quand Deegie en vint à décrire comment Ayla s’était
faufilée, la tête la première, dans la tanière de la louve, le Camp la
considéra avec un respect révérencieux. Elle était certainement très courageuse
ou très téméraire. A ses propres yeux, la jeune femme n’était ni l’une ni l’autre.
Elle savait qu’il ne pouvait y avoir aucun autre loup adulte dans les
parages : il n’y avait pas d’autres traces. La louve noire était une
solitaire, probablement bien loin de son territoire d’origine, et la louve
noire était morte.
    Pour l’un des membres de l’auditoire, le récit par Deegie des
exploits d’Ayla éveillait plus que du respect. Jondalar, en esprit, noircissait
encore l’histoire, il imaginait Ayla, non seulement en grand danger, mais
attaquée par des loups, blessée, saignante, pis encore, peut-être. Il ne
supportait pas ces images, et son anxiété première lui revenait avec une force
redoublée. D’autres éprouvaient des sentiments tout proches.
    — Tu n’aurais jamais dû t’exposer à un tel danger, Ayla,
déclara la Femme Qui Ordonne.
    — Mère ! protesta Deegie.
    Tulie, un peu plus tôt, lui avait dit qu’elle n’exprimerait pas
ses inquiétudes.
    Ceux qui se passionnaient pour l’aventure s’en prirent à elle,
pour avoir interrompu un récit dramatique, conté avec talent. Que l’aventure
fût réelle la rendait plus excitante encore. On pourrait, par la suite, la
relater bien des fois, elle n’aurait plus jamais l’impact de la nouveauté. On
avait gâché l’atmosphère : après tout, Ayla était maintenant de retour,
saine et sauve.
    La jeune femme regarda Tulie, avant de lancer un coup d’œil vers
Jondalar. Elle avait senti sa présence, senti qu’il était furieux, et Tulie
apparemment était furieuse, elle aussi.
    — Je ne courais pas grand danger, dit Ayla.
    — Tu ne crois pas qu’il soit dangereux de pénétrer dans la
tanière d’un loup ? demanda Tulie.
    — Non. Il n’y avait aucun danger. C’était la tanière d’une
louve solitaire, et elle était morte. Je voulais seulement trouver ses petits.
    — Peut-être, mais était-il nécessaire de rester dehors aussi
tard, à traquer la louve ? Il faisait presque nuit quand vous êtes
rentrées, dit Celle Qui Ordonne.
    Jondalar lui avait fait le même reproche.
    — Mais je savais que la louve avait eu des petits. Elle
allaitait. Sans mère, ils allaient mourir, expliqua Ayla.
    Elle l’avait déjà dit et pensait avoir été comprise.
    — Ainsi, tu mets ta propre vie en danger...
    Et celle de Deegie, pensait Tulie, mais elle ne formula pas
toute sa pensée.
    — ... pour sauver celle d’un loup ? Après l’attaque de
la louve noire, il était téméraire de continuer à la poursuivre, simplement
pour lui reprendre l’hermine qu’elle t’avait volée. Tu aurais dû la laisser
partir.
    — Je ne suis pas de ton avis, Tulie, intervint Talut.
    Toutes les têtes se tournèrent vers le chef.
    — Il y avait une louve affamée dans le voisinage, une louve
qui avait déjà suivi Deegie à la trace, quand elle avait posé ses pièges. Qui
peut dire si elle ne l’aurait pas suivie jusqu’ici ? Le temps se
réchauffe, les enfants jouent dehors plus souvent. Si cette louve s’était
trouvée sans autre ressource, elle aurait pu s’attaquer à l’un des enfants,
sans que nous nous y soyons attendus. Nous savons maintenant que la louve est
morte. C’est mieux ainsi.
    Les gens hochaient la tête d’un air approbateur, mais Tulie

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