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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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neige, même humide, fondante, mais pas à l’eau.
Le choc du froid l’arracha à ses préoccupations qui l’avaient jusque-là
totalement absorbé. Il sortit à grand-peine de l’eau, mordu par le vent
glacial.
    J’ai été vraiment stupide, se dit-il. Je n’ai même pas de
vêtements pour me changer. Ni de quoi manger. Ni d’eau. Je suis obligé de faire
demi-tour. Je ne suis pas du tout prêt pour un voyage. A quoi ai-je bien pu
penser ? Tu le sais fort bien, Jondalar, se répondit-il à lui-même. Saisi
à nouveau par la souffrance il ferma les yeux.
    Il sentait le froid lui étreindre les pieds, les jambes jusqu’aux
genoux. Il se demanda s’il devait se sécher avant de repartir mais il songea qu’il
n’avait pas sur lui de pierre à feu, rien pour faire du feu. Ses bottes étaient
doublées d’un feutre fait de laine de mammouth. Même mouillées, elles empêcheraient
ses pieds de geler, s’il restait en mouvement. Il se remit en marche dans la
direction opposée, en se fustigeant mentalement de sa stupidité.
    Tout en marchant, il se prit à penser à son frère. Il se
rappelait le jour où Thonolan avait été pris dans les sables mouvants, à l’embouchure
de la Grande Rivière Mère, et avait désiré y rester, y mourir. Pour la première
fois, Jondalar comprenait pleinement pourquoi Thonolan avait perdu toute
volonté de vivre, après la mort de Jetamio. Son frère il s’en souvenait, avait
choisi de rester avec le peuple de sa femme qu’il aimait. Mais Jetamio était
née au sein du Peuple de la Rivière, se dit-il. Ayla, tout comme lui, était
étrangère aux Mamutoï. Non, rectifia-t-il, ce n’était pas exact : Ayla
était maintenant mamutoï...
    En approchant du Camp du Lion, Jondalar vit une grande et large
silhouette venir au-devant de lui.
    — Nezzie était inquiète à ton sujet. Elle m’a envoyé à ta
recherche. Ou es-tu allé ? demanda Talut en se mettant à marcher derrière
Jondalar.
    — Faire une promenade.
    Le gigantesque chef hocha la tête. Ce n’était un secret pour
personne qu’Ayla avait partagé les Plaisirs avec Ranec. Mais Jondalar n’était
pas parvenu non plus à dissimuler sa détresse aussi bien qu’il le croyait.
    — Tu as les pieds mouillés.
    — Je suis passé à travers la glace d’une mare d’eau, en
croyant qu’il s’agissait d’une congère.
    — Tu devrais changer de bottes tout de suite en arrivant,
Jondalar, remarqua Talut. Je pourrai t’en donner une paire.
    — Merci, répondit le jeune homme.
    Il prenait soudain conscience de sa qualité d’étranger. Il n’avait
rien à lui, il dépendait entièrement de la bienveillance du Camp du Lion, même
pour les vêtements, les vivres nécessaires à un voyage. Il lui déplaisait de
solliciter davantage mais il n’avait pas le choix, s’il voulait partir. Après
cela, il ne mangerait plus leurs provisions, il ne pèserait plus autrement sur
leurs ressources.
    — Te voilà ! fit Nezzie quand il pénétra dans la
galerie. Jondalar tu es mouillé, gelé ! Ôte ces bottes. Je vais aller te
chercher une boisson chaude.
    Elle lui rapporta une infusion brûlante, et Talut lui donna une
vieille paire de bottes et des braies sèches.
    — Tu peux les garder, dit-il.
    — Je te suis reconnaissant, Talut, de tout ce que tu as
fait pour moi mais j’ai encore une faveur à te demander. Il faut que je parte.
Je dois rentrer chez moi. J’ai été trop longtemps absent. Il est temps pour moi
de prendre le chemin du retour, mais il me faudrait des vêtements de voyage et
quelques vivres. Lorsqu’il fera plus chaud, il sera plus facile de trouver en
route de quoi manger, mais j’aurai besoin de provisions pour entamer mon
voyage.
    — Je serai heureux de te donner ce qu’il te faudra. Mes
vêtements sont un peu grands pour toi, mais tu peux les porter, fit le géant.
    Il sourit, caressa sa barbe rousse, hirsute.
    — Pourtant, j’ai une meilleure idée. Pourquoi ne pas
demander à Tulie de t’équiper ?
    — Pourquoi à Tulie ? demanda Jondalar, intrigue.
    — Son premier compagnon était à peu près de ta taille, et
je suis sûr qu’elle a gardé une bonne partie de ses vêtements. Ils étaient de
la meilleure qualité. Tulie y avait veillé.
    — Mais pourquoi me les donnerait-elle ?
    — Tu n’as toujours pas réclamé ton gage : elle a une
dette envers toi. Si tu lui dis que tu souhaites la récupérer sous forme de
vêtements et de vivres, elle fera en sorte de te

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