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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Rapide se rapprocha d’elle, et tous trois se serrèrent les
uns contre les autres pour un instant de répit après toutes les expériences
nouvelles de la journée.
    Après s’être assurée que les chevaux n’avaient pas souffert,
Ayla descendit jusqu’à la berge de la rivière. Elle était heureuse d’échapper à
l’habitation semi-souterraine, à tous ces gens. Elle respira à pleins poumons.
L’air était vif et sec. Lorsqu’elle repoussa son capuchon de fourrure, ses
cheveux crépitèrent. Elle dégagea son cou, leva la tête.
    La lune, échappant au splendide compagnon qui la tenait si
souvent enchaînée, avait tourné son œil brillant vers les lointaines
profondeurs où des lumières tournoyantes promettaient une liberté sans limites
mais n’offraient qu’un vide cosmique. Très haut dans le ciel, des nuages
vaporeux enveloppaient les étoiles les moins hardies mais voilaient seulement
de halos miroitants les plus déterminées. Le ciel d’un noir de suie semblait
tout proche, velouté.
    Ayla était la proie d’émotions contradictoires qui la
déchiraient. C’étaient donc eux, ces Autres qu’elle avait recherchés. La race
au milieu de laquelle elle était née. Elle aurait dû grandir parmi ceux qui
leur ressemblaient et s’y sentir chez elle, si le tremblement de terre ne s’était
pas produit. Elle connaissait les mœurs du Clan, mais les coutumes de son
propre peuple lui étaient inconnues. Cependant, sans le Clan. Elle n’aurait
jamais grandi. Elle ne pouvait pas y retourner mais elle n’avait pas non plus
le sentiment d’être chez elle chez les Mamutoï.
    Ils étaient si bruyants, si turbulents. Iza aurait déclaré qu’ils
n’avaient pas de manières. Ce Frébec, par exemple, qui parlait à tort et à
travers, sans même en demander la permission, et les autres qui hurlaient et
jacassaient tous à la fois. Talut était un chef, sans doute, mais lui-même
devait crier pour se faire entendre. Jamais Brun n’aurait eu besoin de crier.
Les rares fois où elle l’avait entendu pousser un cri, c’était pour avertir
quelqu’un d’un danger. Chacun, dans le Clan, avait toujours plus ou moins
conscience de la présence du chef. Brun n’avait qu’un signe à faire pour
obtenir presque immédiatement l’attention de tous.
    Ayla n’aimait pas la façon dont ces gens parlaient du Peuple du
Clan. Ils les appelaient des Têtes Plates, des animaux. Ils ne voyaient donc
pas que c’était des êtres humains, eux aussi ? Un peu différents,
peut-être, mais humains tout de même. Nezzie, elle, le savait. En dépit de ce
que disaient tous les autres, elle savait que la mère de Rydag était une femme,
que le petit auquel elle avait donné naissance était un enfant. Mais il est d’esprits
mêlés, se disait Ayla, comme mon fils, comme la petite fille d’Oda, au
Rassemblement du Clan. Comment la mère de Rydag avait-elle pu avoir un enfant d’esprits
mêlés comme celui-là ?
    Les esprits ! Étaient-ce bien les esprits qui formaient les
enfants ? L’esprit du totem d’un homme dominait-il celui d’une femme, afin
de faire grandir en elle un enfant, comme le croyait le Clan ? La Grande
Mère choisissait-elle les esprits d’un homme et d’une femme, afin de les placer
à l’intérieur d’un corps de femme, comme le croyait Jondalar et les
Mamutoï ?
    Pourquoi suis-je la seule à penser que c’est un homme, et non
pas un esprit, qui fait croître un petit chez une femme ? Un homme, qui se
sert pour cela de son organe... de sa virilité, comme dit Jondalar. Sinon,
pourquoi les hommes et les femmes s’uniraient-ils comme ils le font ?
    Quand Iza m’a parlé de la tisane médicinale, elle m’a dit qu’elle
fortifiait son totem, et que c’était cela qui, depuis tant d’années, l’avait
empêchée d’avoir un enfant. C’est peut-être vrai. Pourtant, tout le temps que j’ai
vécu seule, je n’ai pas pris la tisane, et aucun bébé ne s’est créé tout seul.
C’est seulement après la venue de Jondalar que j’ai songé à chercher de nouveau
ces plantes...
    Jondalar, alors, m’avait montré que ça ne faisait pas forcément
mal... que l’Union d’un homme et d’une femme pouvait être merveilleuse... Je me
demande ce qui arriverait, si je cessais de prendre la tisane secrète d’Iza ?
Aurais-je un enfant ? Aurais-je l’enfant de Jondalar ? S’il mettait
son organe à l’endroit d’où sortent les enfants ?
    A cette idée, elle sentit ses joues

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