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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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la longueur de la face.
    Tandis que les deux femmes, silencieuses sur le dos de la
jument, observaient les saïgas, le chant des oiseaux leur parvint plus
nettement : le roucoulement des tourterelles, le joyeux refrain d’une
fauvette, l’appel d’un pivert. Ayla perçut la ravissante note flûtée d’un
loriot doré et la reproduisit avec une telle exactitude que l’oiseau en demeura
coi. Latie lui envia ce talent.
    D’un imperceptible signal, la jeune femme fit repartir lentement
Whinney. Latie tremblait presque d’excitation à l’approche des antilopes, et à
la découverte d’une autre femelle avec deux jeunes. Il y eut une brusque saute
de vent. Toutes les saïgas relevèrent la tête et, aussitôt, partirent en
bondissant à travers bois pour rejoindre l’étendue découverte de la steppe. Une
flèche grise se lança à leur poursuite. Ayla comprit alors ce qui les avait
alertées.
    Quand Loup revint, haletant, et se laissa tomber sur le sol,
Whinney paissait paisiblement, et les deux jeunes femmes, assises sur l’herbe
ensoleillée, cueillaient des fraises sauvages. Un bouquet de fleurs aux
couleurs vives était posé par terre, à côté d’Ayla : des corolles d’un
rouge éclatant, aux longs et fins pétales, et des touffes de grandes fleurs
jaunes, mêlées à des boules blanches et duveteuses.
    Ayla porta à ses lèvres un autre fruit minuscule mais
exceptionnellement savoureux.
    — Si seulement il y en avait assez pour en rapporter à tout
le monde, dit-elle.
    — Il en faudrait beaucoup plus. Moi, j’aimerais surtout qu’il
y en ait davantage pour moi seule, fit Latie avec un grand sourire. Et puis, je
veux penser à ce lieu comme à un endroit qui nous appartient, à nous seules.
    Elle mit une fraise dans sa bouche, ferma les yeux pour mieux la
savourer. Son expression se fit pensive.
    — Ces petites antilopes, elles étaient vraiment jeunes, n’est-ce
pas ? Jamais je n’en avais approché d’aussi près.
    — C’est Whinney qui nous a permis de venir tout près d’elles.
Les antilopes n’ont pas peur des chevaux. Mais ce Loup...
    Ayla tourna la tête vers l’animal qui ouvrit les yeux en
entendant son nom.
    — C’est lui qui les a fait partir.
    — Ayla, je peux te demander quelque chose ?
    — Bien sûr.
    — Crois-tu qu’un jour je pourrais trouver un cheval ?
Un petit, je veux dire, dont je prendrais soin comme tu as pris soin de
Whinney, et qui s’habituerait à moi.
    — Je ne sais pas. Je n’ai pas cherché Whinney. Je l’ai
trouvée par hasard. Ce sera difficile de mettre la main sur un poulain. Toutes
les mères protègent leurs jeunes.
    — Si tu voulais un autre cheval, un petit, comment t’y
prendrais-tu ?
    — Je n’y ai jamais réfléchi... Si je voulais un jeune
cheval, je suppose... Voyons un peu... Il faudrait capturer sa mère. Tu te
rappelles la chasse au bison, l’automne dernier ? Si tu forçais des
chevaux à pénétrer dans un enclos comme celui-là, tu ne serais pas obligée de
les tuer tous. Tu pourrais garder un poulain ou deux. Peut-être même
pourrais-tu en séparer un du reste du troupeau et laisser partir tous les
autres, si tu n’en avais pas besoin.
    Ayla sourit.
    — J’ai peine à chasser les chevaux, maintenant.
    Lorsqu’elles revinrent au campement, la plupart des Mamutoï,
assis autour d’un grand feu, mangeaient. Les deux jeunes femmes se servirent et
s’installèrent.
    — Nous avons vu des saïgas, déclara Latie. Il y avait même
des petits.
    — Tu as dû voir des fraises, aussi, je pense, commenta
ironiquement Nezzie, qui avait vu les mains tachées de rouge de sa fille.
    Latie rougit : elle avait voulu les garder toutes pour
elle, se rappelait-elle.
    — Il n’y en avait pas assez pour que nous puissions en
rapporter, dit Ayla.
    — Ça n’aurait rien changé. Je connais Latie et les fraises.
Elle en dépouillerait un champ entier sans en offrir à personne, si elle en
avait l’occasion.
    La jeune femme constata l’embarras de Latie et fit dévier la
conversation.
    — J’ai cueilli du pas-d’âne contre la toux, pour le Camp
qui a des malades, et aussi une plante à fleurs rouges dont je ne connais pas le
nom : la racine est très bonne pour soigner les toux rauques et pour faire
remonter les glaires de la poitrine, dit-elle.
    — Je ne savais pas que tu avais cueilli des fleurs dans ce
but, remarqua Latie. Comment sais-tu qu’il y a cette maladie dans le Camp ?
    — Je n’en sais

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