Les chasseurs de mammouths
tentantes.
— Alors, que penserais-tu d’une couleur tout à fait
différente comme... le rouge ? Pourquoi ne pas faire de Whinney une jument
rouge ? Rouge vif ? Ainsi, elle se distinguerait de tous les autres
chevaux.
Ayla fit la grimace.
— Cela ne me tente vraiment pas, Deegie. Elle aurait l’air
si étrange. Mais il y a quand même quelque chose à retenir. Tout le monde
comprendrait qu’il ne s’agit pas d’un cheval comme les autres. Oui, nous
devrions le faire, mais... rouge vif... Attends ! Il me vient une autre
idée.
Ayla se précipita à l’intérieur de la tente. Elle renversa son
sac de voyage sur ses fourrures de couchage, trouva tout au fond ce qu’elle
cherchait. Elle revint en courant.
— Regarde, Deegie ! Tu te rappelles ?
Elle déplia la peau d’un rouge vif qu’elle avait teinte
elle-même.
— Je n’ai jamais pu trouver ce que je pourrais en faire. C’était
la couleur qui me plaisait. Je pourrais l’attacher sur le dos de Whinney, quand
elle sera seule dans la prairie.
Valez sourit, hocha la tête.
— C’est vraiment un rouge vif ! dit-il. Ça fera l’affaire,
je crois. Si quelqu’un la voit avec ça sur le dos, il saura que ce n’est pas un
cheval ordinaire et hésitera sans doute à le chasser, même s’il n’a pas été
prévenu. Nous pourrons annoncer ce soir que la jument qui porte une couverture
rouge et le cheval brun avec elle ne doivent pas être chassés.
— Ça ne ferait peut-être pas de mal d’attacher aussi
quelque chose sur le dos de Rapide, suggéra Talut.
— Moi, j’ai une autre proposition à faire, déclara Marlie.
On ne peut pas faire confiance à tout le monde, et une mise en garde n’est pas
toujours suffisante. Il serait peut-être sage, pour toi et Mamut, d’imaginer
une interdiction de tuer les chevaux. Une bonne malédiction suffirait sans
doute à effrayer ceux qui pourraient être tentés de voir jusqu’à quel point ces
animaux sont mortels.
— Tu peux toujours dire que Rydag lancera Loup contre celui
qui leur ferait du mal, fit Branag en souriant. Cette histoire doit maintenant
avoir fait le tour de toute la Réunion et avoir pris des proportions
considérables au passage.
— L’idée n’est peut-être pas mauvaise, dit Marlie. Elle se
leva pour partir.
— Elle aurait l’avantage de pouvoir se répandre comme une
rumeur. Ils regardèrent s’éloigner les deux chefs du Camp du Loup. Tulie, en
secouant tristement la tête, alla ensuite finir de s’installer. Talut décida d’aller
voir qui organisait les concours : il en envisageait un pour le lancer de
la sagaie. Il s’arrêta pour parler avec Jondalar et Brecie, et tous trois s’éloignèrent
ensemble. Deegie et Branag se dirigèrent avec Ayla vers les chevaux.
— Je sais exactement à qui il faut nous adresser pour
lancer la rumeur, déclara Branag. Avec les histoires qui circulent déjà, même
si l’on n’y croit pas entièrement, on évitera de s’approcher des chevaux, je
crois. Personne, à mon avis, ne courra le risque de voir Rydag lancer le loup
contre lui. Je voulais vous demander... comment Rydag a-t-il su qu’il devait
donner le signal au loup ?
Deegie considéra d’un air surpris l’homme auquel elle avait
donné sa Promesse.
— Tu n’es pas au courant, n’est-ce pas ? Je ne sais
pas pourquoi je crois toujours que, si je sais quelque chose, tu dois le
savoir, toi aussi. Frébec n’a pas inventé quelque chose pour défendre le Camp
du Lion.
Il disait vrai. Rydag comprend tout ce qu’on dit. Il a toujours
tout compris. Nous n’en savions rien jusqu’au jour où Ayla nous a enseigné son
langage par signes, pour nous permettre de le comprendre. Quand Frébec a fait
mine de s’éloigner, il a fait signe à Rydag, qui a posé la question à Ayla.
Nous avions tous compris ce qu’ils se disaient et nous savions donc ce qui
allait se passer.
— Est-ce vrai ? demanda Branag. Vous vous parliez, et
personne ne s’en doutait !
Il éclata de rire.
— Eh bien, si je veux être au courant des surprises du
Camp, je ferais peut-être bien d’apprendre ce langage secret, moi aussi.
— Ayla ! appela Crozie, qui sortait de la tente.
Les jeunes gens s’arrêtèrent pour l’attendre.
— Tulie m’a dit ce que tu avais décidé de faire pour
marquer les chevaux, poursuivit la vieille femme en arrivant à leur hauteur.
Excellente idée. Le rouge tranchera sur un poil clair. Mais tu n’as pas deux
peaux rouge
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