Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
vif. En vidant mon sac, j’ai trouvé quelque chose que j’aimerais te
donner.
    Elle ouvrit un paquet, en tira une peau, la secoua pour la
déplier.
    — Oh, Crozie ! s’exclama la jeune femme. C’est
magnifique !
    Elle s’émerveillait devant une cape de cuir d’un blanc de craie,
décorée de perles d’ivoire disposées en triangles et de piquants de porc-épic
teints à l’ocre rouge et cousus pour former des spirales et des zigzags.
    Devant cette admiration, les yeux de Crozie s’illuminèrent. Pour
avoir fait une tunique, Ayla comprenait combien il était difficile d’obtenir
cette teinte.
    — C’est pour Rapide. Le blanc, à mon avis, ressortira bien
sur son poil brun foncé.
    — Crozie, c’est bien trop beau pour ça. La peau va se
couvrir de taches et de poussière et, surtout si Rapide essaye de se rouler
dans l’herbe, elle perdra tous ses ornements. Je ne peux pas lui laisser porter
ça dans la prairie.
    Crozie posa sur Ayla un regard sévère.
    — Si quelqu’un est à la chasse aux chevaux et s’il voit un
cheval qui porte sur son dos une couverture blanche très décorée, crois-tu qu’il
essaiera de lancer une sagaie sur lui ?
    — Non, mais tu t’es donné trop de peine pour faire cette
cape : on ne peut pas la laisser s’abîmer ainsi.
    — La peine est vieille de bien des années, dit Crozie. Son
visage s’adoucit, ses yeux s’embrumèrent.
    — J’avais fait cette cape pour mon fils, le frère de
Fralie. Je n’ai jamais eu le courage de la donner à quelqu’un d’autre. Je ne
supporterais pas de voir un autre la porter et je ne pouvais pas la jeter. Je l’ai
traînée d’un endroit à un autre... Un morceau de peau inutile, tout mon travail
perdu. Si cette peau peut aider à protéger l’animal, elle ne sera plus inutile,
mon travail aura retrouvé un peu de sa valeur. Je veux que tu l’acceptes, en
échange de ce que tu m’as donné.
    Ayla prit le paquet qu’on lui tendait, mais elle semblait
perplexe.
    — Que t’ai-je donc donné, Crozie ?
    — C’est sans importance, répondit la vieille femme d’un ton
brusque. Prends-la, c’est tout.
    Frébec, qui entrait en courant dans la tente, leva la tête. Il
vit les deux femmes, leur adressa un sourire satisfait, avant de pénétrer à l’intérieur.
Elles lui rendirent son sourire.
    — J’ai été stupéfait en voyant Frébec se manifester pour
défendre Rydag remarqua Branag. J’aurais cru qu’il serait le dernier à le
faire.
    — Il a beaucoup changé, déclara Deegie. Il prend toujours
plaisir à discuter, mais on a moins de mal à s’entendre avec lui. Parfois, il
se montre disposé à écouter.
    — Il n’a jamais eu peur de se mettre en avant pour dire ce
qu’il pensait, fit Branag.
    — C’est peut-être ce qui n’allait pas, dit Crozie. Je n’ai
jamais compris ce que Fralie lui trouvait. J’ai fait de mon mieux pour la
dissuader de s’unir à lui. Il n’avait rien à lui offrir. Sa mère n’avait aucun
prestige, lui-même ne possédait aucun talent particulier. A mon avis, Fralie se
sacrifiait inutilement. Peut-être le seul fait de s’être présenté pour la
revendiquer parle-t-il en sa faveur. Et il désirait vraiment en faire sa
compagne. Sans doute aurais-je dû me fier dès le début au jugement de
Fralie : c’est ma fille, après tout. Ce n’est pas parce qu’un homme a
connu des débuts difficiles qu’il ne cherchera pas à améliorer sa condition.
    Branag, par-dessus la tête de Crozie, regarda Deegie, puis Ayla.
A son avis, la vieille femme avait changé, elle aussi, plus encore que Frébec.

32
    Ayla était seule à l’intérieur de la tente. Elle jeta un coup d’œil
pour voir si elle ne trouvait pas encore quelque chose à envelopper ou à
ranger, une bonne raison de repousser le moment de quitter le Camp de la
Massette. Mamut lui avait dit que, dès qu’elle serait prête, il tenait à lui
faire rencontrer ceux avec lesquels elle avait des liens privilégiés, les
Mamutoï qui appartenaient au Foyer du Mammouth.
    Pour elle, cette rencontre faisait figure d’épreuve. Elle était
sûre qu’on allait lui poser des questions et la juger pour savoir si elle était
digne de rejoindre les rangs des Mamutoï. A son avis, elle ne l’était pas. Elle
ne pensait pas posséder des talents et des dons hors du commun. Si elle était
une Femme Qui Guérit, c’était simplement parce qu’Iza lui avait appris à
soigner ceux qui souffraient. Il n’y avait pas

Weitere Kostenlose Bücher