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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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normal. Il hocha la
tête en souriant et reporta son attention sur l’état de sa sagaie.
    — Ah ! Elle n’a pas souffert ! s’exclama-t-il. Je
vais m’en resservir, ajouta-t-il en retournant dans la mêlée.
    Ayla suivit le colosse du regard, mais Jondalar ne la quittait
pas des yeux, le cœur encore tremblant. Il avait été à deux doigts de la
perdre ! Le mammouth avait failli la tuer ! Les cheveux ébouriffés,
la capuche défaite, les yeux brillant de fièvre, elle haletait et l’excitation
la rendait encore plus attirante.
    Il la trouvait si belle ! C’était la seule et unique femme
qu’il eût jamais aimée. Que serait-il devenu s’il l’avait perdue ? Un
fourmillement familier lui parcourut les reins. La peur de la perdre avait
réveillé son désir, et il eut une envie irrésistible de la prendre dans ses
bras. Il la voulait. Il la désirait plus que jamais. Il aurait pu la prendre
ici même, dans le froid glacial, sur le sol ensanglanté du canyon.
    Elle lui jeta un coup d’œil, surprit son regard, et le charme
irrésistible de ses yeux bleus aussi limpides que l’eau du bassin gelé la
bouleversa. En devinant son désir, un feu ardent la dévora. Elle l’aimait
davantage qu’elle n’aimerait jamais. Elle s’avança vers lui le corps offert,
attendant impatiemment ses baisers, ses caresses, son amour.
    — Talut vient de me raconter ! s’écria Ranec qui
accourait, la voix rauque d’inquiétude. C’est ce mammouth-là ? Ayla, tu n’es
pas blessée, au moins ?
    Ayla regarda Ranec sans comprendre, et vit un voile obscurcir le
regard de Jondalar qui se recula d’un pas. Elle prit alors conscience de l’inquiétude
de Ranec.
    — Non, Ranec, je vais très bien, fit-elle, bien qu’elle fût
loin d’en être persuadée.
    Désemparée, elle regarda Jondalar arracher sa sagaie du corps de
l’animal et s’en aller.
    Elle ne m’appartient plus, elle n’est plus mon Ayla, et c’est de
ma faute ! songea Jondalar. Soudain, il se souvint de l’incident le jour
où il avait monté Rapide pour la première fois et il fut accablé de honte et de
remords. Il avait fait une grave faute ce jour-là, et pourtant il aurait pu
recommencer. Il valait mieux pour Ayla qu’il s’efface devant Ranec. Il avait
tourné le dos à Ayla et s’était mis à la fuir. Il ne la méritait pas. Il avait
cru qu’il commençait à accepter l’inévitable, et qu’un jour, après être rentré
chez les siens, il réussirait à oublier Ayla. Il commençait même à apprécier l’amitié
de Ranec. Mais il comprenait maintenant que la douleur ne le quitterait jamais,
et qu’il ne pourrait pas oublier Ayla.
    Il aperçut un jeune mammouth, le dernier qui avait, on ne sait
comment, échappé au carnage. Il lança sa sagaie avec une telle fureur que l’animal
en tomba à genoux. Ensuite, il sortit du canyon. Il voulait être seul. Il s’éloigna
suffisamment pour se trouver hors de la vue des chasseurs. Alors il se prit la
tête à deux mains, serra les dents et essaya de se calmer. Il s’agenouilla et
tambourina sur le sol gelé à grands coups de poing.
    — O Doni ! s’écria-t-il d’une voix brisée. Tout est de
ma faute. C’est moi qui l’ai rejetée. Je n’étais pas seulement jaloux, j’avais
honte de l’aimer. J’avais peur que mon peuple ne la juge indigne de moi et qu’on
me renie à cause d’elle. C’est moi qui ne suis pas digne d’elle, et pourtant je
l’aime.  O Grande Mère, je l’aime, tu en es témoin. Doni, j’ai besoin d’Ayla !
Les autres femmes m’indiffèrent. Doni, rends-la-moi ! Je sais qu’il est
trop tard, mais je t’en supplie, je veux qu’elle me revienne !
36
    Lorsqu’il dépeçait les mammouths, Talut était véritablement
dans son élément. Torse nu, transpirant abondamment, il maniait sa lourde hache
comme s’il s’agissait d’un jouet d’enfant, et brisait les os et l’ivoire,
tranchait les tendons, fendait la peau épaisse et dure. Il aimait cela, et
prenait un plaisir d’autant plus grand qu’il exerçait sa puissance physique
pour le bien-être de son peuple, et allégeait ainsi la tâche d’autrui. Il
travaillait le sourire aux lèvres et utilisait son impressionnante musculature
comme personne. On ne pouvait le voir à l’œuvre sans se réjouir.
    Mais dépouiller la peau épaisse des gigantesques monstres
exigeait un grand nombre de participants, et il en irait de même au Camp lorsqu’il
faudrait nettoyer et curer les

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