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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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étaient restés près de la tombe
disparurent bientôt sous le ton uniforme du linceul gris qui, comme la mort,
effaçait toutes les différences.
37
    — C’est affreux ! gémit Tronie en secouant une
fourrure au-dessus d’une rigole. Je passe mon temps à nettoyer, mais cette
cendre s’insinue partout, dans la nourriture, dans l’eau, dans les habits, dans
les lits. Pas moyen de s’en débarrasser !
    — Il nous faudrait une bonne averse, ou une tempête de
neige, déclara Deegie en jetant l’eau qui avait servi à laver la peau de la
tente. C’est bien la première fois que j’attends l’hiver avec impatience.
    — Cela ne m’étonne pas ! ricana Tronie. Mais n’est-ce
pas surtout parce que tu vas t’unir à Branag et vivre avec lui ?
    — Tu as deviné ! fit Deegie avec un sourire radieux.
    — On dit que ceux du Foyer du Mammouth ont voulu reporter
la Cérémonie de l’Union à cause de ces cendres, c’est vrai ? demanda
Tronie.
    — Oui, et aussi les Rites de la Féminité, mais personne n’a
accepté, répondit Deegie. Et puis, Latie et moi, nous refusons d’attendre. Les
cérémonies auront lieu pour ne pas aggraver le malaise qui s’est installé. Tu
sais, beaucoup de Mamutoï pensent qu’ils ont eu tort de s’opposer à l’enterrement
de Rydag.
    — Oui, mais tous ne partagent pas cet avis, intervint
Fralie qui approchait, portant un panier rempli de cendres. De toute façon,
quoi qu’ils aient décidé, quelqu’un y aurait trouvé à redire.
    — Il fallait avoir vécu auprès de Rydag pour comprendre,
dit Tronie.
    — Et encore ! fit Deegie. Je n’avais jamais réussi à
le considérer tout à fait comme un être humain avant l’arrivée d’Ayla.
    — A propos d’Ayla, elle n’a pas l’air aussi impatiente que
toi de s’unir, tu ne trouves pas, Deegie ? fit Tronie. Je me demande ce
qui ne va pas. Est-elle malade ?
    — Non, je ne crois pas, répondit Deegie. Pourquoi ?
    — Je la trouve bizarre. Elle se prépare à l’Union, mais ça
n’a pas l’air de lui faire plaisir. Pourtant, elle reçoit beaucoup de cadeaux.
Elle devrait se réjouir, comme toi, Deegie. Chaque fois qu’on parle d’Union, tu
affiches un sourire béat.
    — Tout le monde n’attend pas la même chose d’une Union,
remarqua Fralie.
    — Elle était très proche de Rydag, expliqua Deegie. Elle le
pleure autant que Nezzie. S’il avait été un vrai Mamutoï on aurait reculé la
Cérémonie de l’Union.
    — Moi aussi, j’ai de la peine, assura Tronie. Rydag me
manque... Il était très gentil avec Hartal. Nous éprouvons tous du chagrin,
même si je suis soulagée que ses souffrances aient enfin cessé. Mais je crois
que c’est autre chose qui tracasse Ayla.
    Préférant ne pas s’appesantir sur la question, elle omit d’ajouter
qu’elle n’avait jamais compris pourquoi Ayla s’unissait à Ranec. Deegie était
sûre qu’en dépit des apparences, Ayla était toujours éprise de Jondalar, bien
plus que du sculpteur. Or, ces derniers temps, Ayla n’avait manifesté qu’indifférence
envers le Zelandonii.
    A ce moment-là, Jondalar sortit de la tente. Il paraissait
soucieux.
    Plongé dans ses pensées, Jondalar répondait par un vague signe
de tête aux gens qui le saluaient sur son passage. Son imagination lui
jouait-elle des tours, ou Ayla l’évitait-elle réellement ? Il l’avait fuie
pendant longtemps, mais maintenant qu’il essayait de lui parler en tête à tête,
il n’arrivait pas à croire qu’elle l’évitât à son tour. Bien qu’elle eût promis
de s’unir à Ranec, il persistait à penser qu’elle lui reviendrait dès qu’il
cesserait de la fuir. Il l’avait toujours sentie réceptive, mais elle s’était
refermée ces derniers temps. Il avait décidé d’avoir une explication franche
avec elle, mais elle n’était jamais seule et il n’arrivait pas à trouver le
moment propice.
    Il vit Latie approcher. Il s’arrêta pour la regarder, étonné des
changements qu’apportaient les Premiers Rites. La démarche tranquille, elle
souriait à ceux qui la saluaient. Elle n’était plus une enfant, ne gloussait
plus comme une gamine empruntée. Elle possédait maintenant l’assurance d’une
femme.
    — Bonjour, Jondalar, fit-elle en souriant.
    — Bonjour, Latie. Tu m’as l’air bien heureuse.
    Et bien jolie, songea-t-il. Ses yeux trahissaient ses pensées.
Latie perçut son émotion, et, retenant son souffle, lui rendit son regard

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