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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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veulent partager un foyer avec elle. Après la mort
du premier compagnon de Fralie, elle s’est vue obligée de diminuer de plus en
plus le Prix de la Femme pour sa fille, ce qui lui est resté sur le cœur et
ajoute encore à son amertume.
    Ayla hocha la tête, pour montrer qu’elle comprenait, avant de
froncer les sourcils avec inquiétude.
    — Iza racontait histoire vieille femme qui vit dans clan
Brun, avant mon arrivée. Elle venue d’autre clan. Compagnon mort, pas d’enfants.
Pas avoir valeur, ni prestige, mais toujours à manger, toujours place près feu.
Si Crozie pas avoir Fralie, où aller ?
    Mamut réfléchit un moment à la question. Il tenait à donner à
Ayla une réponse absolument précise.
    — Crozie se trouverait alors devant de grandes difficultés,
Ayla. Normalement, quelqu’un qui n’a pas de famille est adopté par un autre
foyer. Mais Crozie est si désagréable que bien peu voudraient l’accueillir.
Sans doute trouverait-elle de quoi manger et un endroit pour dormir dans n’importe
quel Camp, mais, au bout d’un certain temps, on la ferait partir, comme c’est
arrivé dans leur propre Camp, après la mort du premier compagnon de Fralie.
    Le vieux chaman poursuivit, avec une grimace 
    — Frébec lui-même n’a pas un caractère tellement agréable.
Le statut de sa mère était très médiocre. Elle possédait bien peu de talents,
elle avait peu à offrir, hormis un goût prononcé pour la bouza. Frébec n’a donc
pas eu beaucoup d’avantages, dès le début. Son Camp ne voulait pas de Crozie et
ne voyait pas d’inconvénient à le voir partir. Ils ont refusé de payer quoi que
ce fût. Voilà pourquoi le Prix de la Femme de Fralie était si bas. S’ils sont
ici, c’est uniquement grâce à Nezzie. Elle a convaincu Talut de parler en leur
faveur, et ils ont été acceptés. Certains, ici, le regrettent.
    Ayla, de nouveau, acquiesça d’un signe de tête. La situation
devenait un peu plus claire.
    — Mamut, que...
    — Nuvie ! Nuvie ! Ô, Grande Mère ! Elle s’étouffe !
hurla soudain une voix de femme.
    Plusieurs personnes faisaient cercle autour d’une enfant de
trois ans qui toussait, s’étranglait, cherchait convulsivement à retrouver son
souffle. Quelqu’un tapa dans le dos de la petite fille, sans résultat. D’autres
s’efforçaient de donner des conseils mais ils étaient bien en peine de savoir
que faire devant l’enfant qui ne respirait presque plus, et dont le visage
virait au bleu.
     
6
    Ayla se fraya un passage dans le groupe. Elle arriva près de l’enfant
au moment où celle-ci perdait connaissance. Elle la prit dans ses bras, s’assit
et posa la petite fille en travers de ses genoux. Après quoi, elle lui enfonça
un doigt dans la bouche, pour voir si elle pouvait trouver l’obstacle. Sa
tentative fut inutile. Ayla, alors, se releva, passa un bras autour de la
taille de l’enfant, la renversa la tête en bas. Elle la frappa d’un coup sec
entre les omoplates, puis, par-derrière, elle mit les deux mains autour de la
petite forme inerte, la serra contre elle d’une secousse brutale.
    Tous les témoins du drame avaient reculé et retenaient leur
souffle. Ils observaient avec attention la jeune femme qui paraissait savoir ce
qu’elle faisait. C’était une lutte désespérée pour libérer la gorge de l’enfant
de l’obstacle qui la bloquait. Le cœur de la petite battait encore, mais elle
avait cessé de respirer. Ayla l’allongea sur le sol, s’agenouilla près d’elle.
Elle ramassa un vêtement, la pelisse de l’enfant, le roula sous sa nuque pour
lui tenir la tête en arrière et la bouche ouverte. Elle prit le petit nez entre
deux doigts, plaça sa bouche sur celle de Nuvie et aspira le plus fortement
possible afin de créer une sorte de succion. Elle maintint son effort jusqu’à
être elle-même près de perdre le souffle.
    Brusquement, dans un petit claquement étouffé, elle sentit
quelque chose jaillir dans sa bouche, au risque de venir se loger dans sa
propre gorge. Elle cracha un morceau de cartilage où adhéraient encore des
fragments de viande. Ayla reprit longuement haleine, repoussa d’une secousse
les mèches de cheveux qui lui retombaient sur le visage. Elle posa de nouveau
sa bouche sur celle de la petite fille pour insuffler dans les poumons
immobiles son propre souffle de vie. Le petit torse se souleva. Elle renouvela
encore plusieurs fois l’opération.
    Soudain, l’enfant se remit à tousser, à

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