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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pourrait arriver plus vite que nous à pied, dit Talut.
    Le front plissé, il se concentra un instant.
    — Je crois que nous devrions lui laisser faire ce qu’elle
propose, Tulie. Est-il vraiment important que cette chasse réussisse ? Ce
serait utile, bien sûr, surtout si cet hiver doit être long et dur, et cela
nous vaudrait une nourriture plus variée, mais nous avons déjà des provisions
en suffisance. Si nous perdions cette fois-ci, nous n’en souffririons pas.
    — C’est vrai, mais nous nous serions donné beaucoup de mal
pour rien.
    — Ce ne serait pas la première fois que nous nous serions
donné beaucoup de mal pour nous retrouver les mains vides.
    Talut fit une nouvelle pause.
    — Le pire qui puisse nous arriver, c’est de perdre le
troupeau. Si tout va bien, nous pourrions nous régaler d’un rôti de bison avant
la nuit et reprendre dès demain matin le chemin du retour.
    Tulie hocha la tête.
    — C’est bien, Talut. Nous ferons comme tu veux.
    — Comme le propose Ayla, tu veux dire. Va, Ayla. Vois si tu
peux ramener ces bisons par ici.
    Souriante, Ayla siffla Whinney. La jument hennit, vint vers elle
au galop, suivie par Rapide.
    — Jondalar, garde Rapide ici, dit la jeune femme, en s’élançant
vers Whinney.
    — N’oublie pas ton propulseur, lui cria-t-il.
    Elle s’arrêta, le temps de prendre l’instrument et de puiser
quelques sagaies dans l’étui suspendu au côté de sa hotte. Puis, avec toute la
facilité née de l’habitude, elle s’enleva sur le dos de la jument et partit au
galop. Pendant un moment, Jondalar eut fort à faire avec le poulain qui
acceptait mal qu’on l’empêchât de suivre sa mère dans une course effrénée. Cela
valait mieux : Jondalar, ainsi, n’eut pas le temps de remarquer l’expression
de Ranec qui suivait Ayla du regard.
    La jeune femme, lancée au galop sur la plaine, suivait le cours
d’eau qui se précipitait tumultueusement le long d’un couloir sinueux, entre
deux chaînes de roches abruptes. Des broussailles dénudées masquées par de
hautes herbes sèches s’accrochaient aux pentes et rampaient sur les crêtes balayées
par le vent. Elles adoucissaient l’aspect rocailleux du paysage. Mais, sous la
couche superficielle de lœss qui comblait les crevasses, se trouvait un cœur de
pierre qui, de place en place sur les pentes, affleurait à la surface, et
révélait le caractère essentiellement granitique de la région, dominée par des
mamelons élevés.
    Ayla ralentit en approchant de l’endroit où, plus tôt dans la
journée, elle avait vu les bisons, mais ils n’y étaient plus. Ils avaient
flairé ou entendu l’activité déployée par les chasseurs et avaient rebroussé
chemin. Elle aperçut les animaux au moment où elle passait dans l’ombre de l’un
des épaulements. Juste au-delà du petit troupeau, elle reconnut Barzec, debout
près de ce qui ressemblait à un tumulus.
    Une herbe plus haute, parmi les arbres élancés et dénudés qui
poussaient le long de l’eau, avait attiré les bisons dans l’étroite vallée.
Mais, une fois dépassés les deux épaulements qui flanquaient le cours d’eau,
ils n’avaient pas d’autre issue que le passage par lequel ils étaient entrés.
Barzec et ses jeunes compagnons avaient vu les bêtes égrenées le long du
ruisseau : elles s’arrêtaient encore de temps à autre pour paître, tout en
continuant à se diriger vers le passage. Les chasseurs les firent battre en
retraite, mais cela ne les arrêta qu’un temps. Les bisons se serrèrent les uns
contre les autres et avancèrent avec une détermination accrue quand ils
voulurent de nouveau quitter la vallée. Détermination et frustration pouvaient
conduire à une ruée.
    Les quatre chasseurs avaient été envoyés en ce lieu pour
empêcher les animaux de partir mais ils se savaient impuissants à arrêter une
charge. Ils ne pouvaient non plus continuer à leur faire faire demi-tour. Il y
fallait trop d’efforts, et Barzec ne voulait pas non plus provoquer une fuite
dans la direction opposée avant que le piège fût prêt. Au centre du tas de
pierres près duquel il se tenait quand Ayla l’aperçut était plantée une forte
branche. Un vêtement était accroché au sommet et battait au vent. La jeune
femme remarqua alors d’autres monticules semblables, montés autour de branches
ou d’os, dressés à intervalles assez réduits entre l’épaulement et l’eau. En
haut de chacun, on avait accroché une

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