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Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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réussi, sans aide, à faire rebrousser chemin aux
bisons. Les énormes bêtes bossues étaient beaucoup plus difficiles à maîtriser
qu’elle ne l’aurait cru. Jamais encore, elle n’avait tenté de pousser des
animaux dans une direction où ils ne voulaient pas aller. C’était comme si
quelque instinct les mettait en garde contre le piège qui les attendait.
    Danug se jeta au secours d’Ayla, pour faire faire demi-tour aux
premiers bisons. Elle concentrait si intensément son attention sur le jeune
mâle qu’elle ne s’aperçut pas tout de suite de sa présence. Latie vit l’un des
jumeaux se détacher de la bande. Elle arracha la branche qui soutenait l’un des
épouvantails et se précipita vers lui pour lui barrer le chemin. A force de
coups sur les naseaux, elle le fit reculer, tandis que Barzec et Druwez s’en
prenaient à une femelle en lui jetant des pierres et en agitant une fourrure.
Finalement, leurs efforts déterminés parvinrent à détourner la ruée. La vieille
femelle à la corne cassée et quelques autres réussirent à s’échapper, mais la
majeure partie des bisons prit sa course vers l’amont de la petite rivière.
    Les chasseurs respirèrent un peu plus librement quand le petit
troupeau eut dépassé les épaulements mais ils devaient continuer à les
poursuivre. Ayla s’arrêta juste assez longtemps pour se laisser glisser de sa
monture, afin de ramasser son lance-sagaie et ses armes, avant de sauter de
nouveau sur le dos de la jument.
    Talut venait de boire à son outre quand il crut percevoir un
grondement lointain, comme celui du tonnerre. Il tourna la tête vers l’amont,
écouta un moment. Il ne s’attendait pas à entendre si tôt le galop des bêtes.
Il n’était même pas certain de s’attendre à les entendre du tout. Il se coucha
sur le sol, colla son oreille contre la terre, se releva d’un bond.
    — Les voilà ! cria-t-il.
    Ses compagnons se bousculèrent pour retrouver leurs sagaies et
se précipitèrent vers les endroits qu’ils avaient choisis. Frébec, Wymez,
Tornec et Deegie se placèrent le long d’un côté de la pente abrupte, tout prêts
à bloquer la barrière une fois qu’elle serait refermée. Tulie, de l’autre côté,
était la plus proche de cette barrière, qu’elle repousserait dès que les
animaux seraient dans l’enclos.
    Dans l’espace qui s’étendait entre la clôture et le cours d’eau
tumultueux, Ranec se trouvait à quelques pas de Tulie, et Jondalar à quelques
pas plus loin encore, presque au bord de l’eau. Talut choisit un emplacement
non loin du visiteur, sur la berge humide. Chacun s’était muni d’un morceau de
cuir ou d’un vêtement pour l’agiter devant les animaux pour les détourner, mais
chacun, aussi, brandissait une sagaie – sauf Jondalar.
    L’instrument en bois, étroit et plat, qu’il tenait dans sa main
droite avait à peu près la longueur de son bras, du coude à l’extrémité de ses
doigts, et comportait une rainure médiane. A l’extrémité supérieure, un crochet
servait de butoir ; à l’autre bout, une boucle de cuir de chaque côté
permettait de passer les doigts. Jondalar plaça l’instrument horizontalement et
ajusta contre le crochet la partie empennée d’une hampe légère, à l’autre
extrémité de laquelle se trouvait une longue pointe effilée, taillée dans l’os,
terriblement aiguë. Tout en la retenant de deux doigts passés dans les boucles
de cuir, il prit de la main gauche une autre sagaie, se tint prêt à la mettre
en place pour un second tir.
    Les chasseurs étaient aux aguets. Personne ne parlait, et, dans
cette attente silencieuse, le moindre bruit prenait une sonorité nouvelle. Des
oiseaux gazouillaient, s’appelaient. Le vent murmurait dans les branches
sèches. L’eau qui cascadait sur les rochers clapotait. Les insectes
bourdonnaient. Le martèlement des sabots se rapprochait.
    Enfin, plus fort que ce grondement de tonnerre, on entendit des
beuglements, des grognements, des halètements, des voix humaines qui criaient.
Tous les regards se tendirent pour apercevoir le premier bison qui apparaîtrait
au détour de la rivière, en aval. Mais, quand il déboula, il n’était pas seul.
Brusquement, le troupeau entier déboucha au galop. Les bêtes à la rude fourrure
d’un brun foncé, aux longues et dangereuses cornes noires, se précipitèrent
tout droit vers les chasseurs.
    Chacun rassembla toute son énergie, dans l’attente de l’assaut.
En tête

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