Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les chasseurs de mammouths

Les chasseurs de mammouths

Titel: Les chasseurs de mammouths Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
émotions.
    Il avait vu des hommes et des femmes se comporter comme lui-même.
Il avait éprouvé pour eux une pitié mêlée de mépris. C’était là l’attitude d’un
enfant sans expérience, qui ignorait tout de la manière de se conduire avec
sagesse dans le monde. Il croyait avoir dépassé ce stade. Ranec était intervenu
pour lui sauver la vie. C’était un homme. Pouvait-il lui en vouloir d’être
attiré par Ayla ? N’avait-elle pas le droit de faire son propre
choix ? Il se détestait de réagir ainsi, mais il ne pouvait s’en empêcher.
Il arracha sa sagaie qui était restée fichée dans le bison, et s’éloigna.
    Le massacre avait déjà commencé. A l’abri de la clôture, les
chasseurs lançaient leurs projectiles sur les animaux épouvantés qui beuglaient
et se bousculaient dans le piège. Ayla escalada la clôture, trouva un endroit
où elle pouvait se tenir sans difficulté. De là, elle vit Ranec lancer son arme
avec force et précision. Une femelle énorme vacilla, tomba sur les genoux.
Druwez visa la même bête, et, d’une autre direction – la jeune femme
n’en vit pas l’origine –, vint une dernière sagaie. L’animal à la rude
toison s’affaissa, sa tête massive tomba en avant. Les propulseurs n’étaient
ici d’aucune utilité, se dit Ayla. La méthode des chasseurs était tout à fait
efficace.
    Brusquement, un mâle se lança contre la barrière, avec toute la
force d’une masse de plusieurs tonnes. Le bois vola en éclats, les lanières
cédèrent, les montants verticaux furent arrachés. Ayla sentit la clôture
trembler. Elle sauta à terre. Toute la structure était ébranlée. Le bison s’y
était pris les cornes ! Dans ses efforts pour se dégager, il secouait la
clôture tout entière. Ayla avait l’impression que tout allait s’écrouler.
    Talut grimpa sur la barrière instable et, d’un seul coup de son
énorme hache, ouvrit le crâne du puissant animal. Du sang lui jaillit au
visage, la cervelle se répandit. Le bison s’affaissa, les cornes toujours
prises, entraînant avec lui la barrière et Talut lui-même.
    Adroitement, le géant se dégagea, au moment où la structure s’abattait
sur le sol. Il fit quelques pas, écrasa d’un autre coup de hache le crâne du
dernier bison encore debout. La barrière avait fait son office.
    — Et maintenant, au travail, s’écria Deegie.
    Elle désignait d’un geste l’espace cerné par la clôture de
fortune. Les bêtes abattues formaient comme autant de monticules de laine d’un
brun sombre. Elle s’avança vers le premier, tira de son fourreau son couteau de
silex, tranchant comme un rasoir, et, à califourchon sur la tête du bison, lui
fendit la gorge. Le sang d’un rouge vif jaillit de la jugulaire. Le jet se
ralentit, forma autour de la bouche et des naseaux une flaque d’un cramoisi
plus sombre, qui s’élargit lentement, teignit en noir la terre d’un brun
grisâtre.
    — Talut ! appela Deegie.
    Elle était passée à un autre monticule de rude fourrure. La
longue hampe de sagaie qui sortait du flanc vibrait encore.
    — Viens achever celui-ci mais cette fois essaie de
conserver un peu de cervelle. J’en ai besoin.
    Talut eut tôt fait de mettre fin aux souffrances du bison.
    Venait ensuite une besogne sanglante : il fallait
éviscérer, dépouiller et débiter les animaux. Ayla aida Deegie à retourner une
grosse femelle, afin d’exposer son ventre. Jondalar s’approchait des deux
jeunes femmes, mais Ranec, plus proche, arriva le premier. Jondalar s’immobilisa :
il se demandait si les trois autres allaient avoir besoin de lui, ou si un
quatrième larron serait tout bonnement gênant.
    En partant de l’anus, ils fendirent l’abdomen de l’animal,
mirent de côté les mamelles gonflées de lait. Ayla d’un côté, Ranec de l’autre
s’attaquèrent à la cage thoracique. Ils en écartèrent les deux moitiés. Après
quoi, avec l’aide de Deegie, presque engagée dans la cavité encore chaude, ils
retirèrent les organes internes : l’estomac, les intestins, le cœur, le
foie. Ce fut très vite fait, afin de ne pas laisser aux gaz, qui n’auraient pas
tardé à gonfler la carcasse, le temps de donner mauvais goût à la viande. Ils s’attaquèrent
ensuite à la peau.
    Visiblement ils n’avaient pas besoin d’aide. Jondalar vit Latie
et Danug s’attaquer à la cage thoracique d’une bête plus petite. Il écarta
Latie et, des deux mains, la colère aidant, ouvrit

Weitere Kostenlose Bücher