Les conquérants de l'île verte
« ciel » d’un point de vue religieux,
d’où l’ancien nom nemeton , « sanctuaire »,
« clairière sacrée », « projection symbolique du ciel sur la
terre », reconnaissable dans le nom actuel de Néant-sur-Yvel (Morbihan) et
de la forêt de Nevet, près de Locronan (Finistère).
[31] Couramment retenue, cette étymologie populaire ne
résiste pas à l’analyse. Malgré une certaine analogie, le mot bolg provient d’une racine indo-européenne qui a donné le latin fulgur ,
« foudre », racine qu’on retrouve dans le nom des Belges et dans celui
de l’épée magique de Nuada, Caladbolg , devenu Caledfwlch en gallois et Excalibur en
français et en anglais, la célèbre épée du roi Arthur, littéralement
« dure foudre ». Il faut cependant remarquer que cette histoire de
sacs servant à construire des barques repose sur une certaine réalité : la
barque irlandaise typique est en effet le curragh ( coracle en anglais) dont l’armature de bois est recouverte de
peaux ou de toiles goudronnées.
[32] Date symbolique : c’est la fête celtique de Lugnasad (« assemblée de Lug ») au cours de
laquelle est célébré le mariage sacré du roi avec la terre qui lui est confiée.
[33] Sanctuaire préhistorique, puis celtique, situé non
loin de la vallée de la Boyne, dans le comté de Meath. C’est le centre
symbolique de l’Irlande, une sorte d’ omphalos qui a été
respecté et que l’on considère comme sacré.
[34] En gaélique, « province » se dit coiced , littéralement « cinquième ». En fait, il
n’y a jamais eu que quatre provinces, l’Ulster, le Connaught, le Munster et le
Leinster, mais la cinquième est surtout morale : il s’agit du fameux
royaume de Meath ( Mide ), littéralement
« milieu », autour de Tara, siège du haut-roi ( ard-ri )
d’Irlande.
[35] D’après le récit connu sous le titre de La première bataille de Mag-Tured , contenu dans le
manuscrit H.2.17 du Trinity College de Dublin, publié par J. Fraser
dans la revue Eriu , tome VIII, Dublin, 1915.
Traduction française à peu près intégrale de Ch.-J. Guyonvarc’h, Textes mythologiques irlandais , Rennes, 1980.
[36] D’après L’Histoire d’Irlande ( Foras Feasa ar Eirinn ), composée au XVII e siècle par Geoffroy Keating et éditée par David Comyn
(Londres, 1902).
[37] Dans tous les récits de ce genre, les étymologies
sont nécessairement métaphoriques. En fait, Bress signifie littéralement « souffle violent », « coup guerrier »,
et peut, par extension, désigner un « héros ». Cependant, dans
l’optique épique, un héros ne peut être que « beau » – a fortiori si
l’on songe que Bress sera revêtu de la fonction royale à laquelle est attachée
la notion de beauté, dût-il se montrer, par la suite, indigne de l’assumer
pleinement.
[38] D’après le récit de La seconde
bataille de Mag-Tured , contenu dans le manuscrit Harleian 5280,
édité et traduit par W. Stokes dans Revue celtique, XIII. Traduction
française d’Henri d’Arbois de Jubainville, dans L’Épopée
celtique en Irlande , Paris, tome V du « Cours de Littérature
celtique », Paris, 1892. Traduction française partielle de Georges Dottin
dans L’Épopée irlandaise , nouv. éd., Paris, 1980.
Traduction française à peu près intégrale dans Ch.-J. Guyonvarc’h, Textes mythologiques irlandais , Rennes, 1980. Pour
reconstituer de façon cohérente le fil conducteur de cette épopée des anciens
Celtes, il est impossible de suivre l’ordre chronologique apparent des
multiples récits. Aussi faut-il emprunter parfois à certains textes de
différentes époques et de sujets divers, quitte à revenir ensuite à des textes
antérieurs ou présumés tels.
[39] Tailtiu est aujourd’hui Teltown, dans le comté de
Meath, haut lieu des célébrations folkloriques – et païennes – en l’honneur de
Lug, au début du mois d’août, ce qui correspond à la fête de Lugnasad .
Dans les récits anciens, Tailtiu est dite « fille de Mag Mor (= grande
plaine), roi d’Espagne », et épouse d’Éochaid, le dernier roi des Fir
Bolg. Le nom de Tailtiu se réfère à une racine talamh (latin tellus ) qui signifie « terre ». Tous
ces récits mythologiques insistent sur l’union indispensable entre le dieu, ou
le roi, et la terre, en particulier la terre d’Irlande. Car le nom de la mère
de Bress, Éri , n’est qu’une variante d’ Eriu , l’une des appellations de
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