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Les conquérants de l'île verte

Les conquérants de l'île verte

Titel: Les conquérants de l'île verte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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car c’est la première demande
que l’on nous a faite. »
    Ils ordonnèrent à la barque de Mananann de se diriger vers
le Jardin des Hespérides, et la barque prit sa course sur le sommet des vagues,
au milieu de l’océan, par le chemin le plus court, et elle eut tôt fait
d’aborder dans un port, sur la côte des Hespérides.
    Quand ils furent arrivés, Brian demanda à ses frères :
« Comment allons-nous approcher du Jardin des Hespérides ? M’est avis
que voici des champions et des guerriers armés qui ne sont pas d’humeur à nous
y laisser pénétrer, et le roi lui-même monte la garde avec eux. Je vous
l’accorde, notre valeur et notre courage sont grands et, si nous engagions la
lutte avec eux, nous serions assurément vainqueurs, mais au prix de rudes
fatigues, et toujours au risque de périr. Aussi je vous propose d’assaillir ce
Jardin sous la forme de faucons forts et rapides. Les gardiens ne disposent que
d’armes légères et, tandis qu’ils les jetteront contre nous, nous n’aurons
besoin que de prudence et de vigilance. Et, dès que nous verrons nos
adversaires désarmés, nous fondrons sur les pommiers. Que chacun de vous
emporte une pomme. Quant à moi, si je puis, j’en emporterai deux, l’une dans
mes serres, l’autre dans mon bec. »
    Iuchar et Iucharba approuvèrent ce plan. Alors, Brian les
frappa, ainsi que lui-même, d’une baguette magique et druidique et, sous la
forme de trois beaux faucons rapides et puissants, ils s’envolèrent vers le
Jardin. Les gardiens les remarquèrent et, après avoir vainement crié pour
tenter de les effrayer, leur décochèrent des averses drues d’armes légères mais
empoisonnées. Les fils de Tuirenn se montrèrent si attentifs qu’ils évitèrent
tous les traits et que, conformément au plan de Brian, lorsque les gardiens
eurent dardé tous leurs traits, il leur fut facile de fondre sur les pommiers.
Brian emporta deux pommes, et chacun de ses frères une. Et, là-dessus, ils
s’envolèrent à tire-d’aile, sains et saufs, vers la barque de Mananann.
    La nouvelle de leur exploit se répandit instantanément par
la ville et par tout le pays. Or, le roi des Hespérides avait trois filles
aussi fines qu’habiles dans les arts magiques. Elles adoptèrent pour leur part
l’aspect de trois griffons et poursuivirent les faucons jusqu’à la mer, leur
lançant des rayons de feu très brûlants. « Nous voici dans une situation
intenable, dit Brian. Nous serons calcinés si nous n’inventons une ruse – mais
je vois ce qu’il convient de faire. »
    Prenant sa baguette magique et druidique, il en frappa ses
deux frères et lui-même, et ils se métamorphosèrent immédiatement en trois
cygnes blancs qui ne firent qu’un saut dans la mer. De sorte que les griffons
les survolèrent sans les remarquer. Alors, les fils de Tuirenn remontèrent dans
la barque et reprirent leur aspect humain.
    Après cela, ils décidèrent d’aller en Grèce obtenir, de gré
ou de force, la peau de porc. La barque de Mananann les conduisit très vite
dans le voisinage du palais royal. « Sous quelle forme allons-nous nous
présenter à la cour du roi ? demandèrent alors les cadets à l’aîné. – Sous
notre propre forme, répondit Brian, mais nous nous ferons passer pour des
poètes et des artistes d’Irlande. Ainsi serons-nous reçus avec honneur. »
    Ils ceignirent sur leur chevelure le bandeau des poètes et
allèrent frapper à la grande porte de la ville. Le portier leur demanda qui ils
étaient et ce qu’ils voulaient. « Nous sommes des artistes d’Irlande,
répondirent-ils, et nous venons en cette ville avec un poème que nous
réciterons devant le roi. »
    Le portier s’en fut avertir le roi. « Qu’on les fasse
entrer, répondit le roi, car c’est un grand honneur pour nous que de recevoir
des artistes étrangers. »
    Il ordonna également qu’on arrangeât la cour de façon à lui
donner la plus grande magnificence. Ainsi, les artistes d’Irlande, à leur
retour dans leur pays, pourraient-ils vanter les mérites et l’opulence du roi
de Grèce et des nobles qui l’entouraient. Les fils de Tuirenn furent donc
introduits dans une grande salle tendue de belles tapisseries brodées. Ils
commencèrent par boire et se réjouir, car ils n’avaient jamais vu auparavant de
maison aussi splendide et n’avaient jamais été reçus nulle part avec tant de
munificence.
    Là-dessus, les poètes du roi se levèrent pour chanter

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