Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
Vom Netzwerk:
criminelle.

        Jeudi 5 Octobre 2006
        Seigneur-tout-puissant ! Je me suis rendu compte d'un truc : Je suis ici depuis un an. Presque. Un an... Un an de ma vie dans le fond d'un caniveau ruisselant de pluie froide. Bon, ça a pas servi à rien. J'ai écrit ce journal avec une constance qui m'est peu familière, j'ai rencontré Ramya qui, à elle toute seule, justifie cette année de bile, j'ai rencontré Tim, qu'est quand même un dieu. Et puis ce que je savais d'une rumeur, maintenant je le sais pour l'avoir vécu : La Britanie est un pays de merde, les britains sont tous des cons, sauf Sophie.
        C'est comme quand tu sors de la salle de cinéma après avoir vu « Pearl Harbor ». Quelque part t'es soulagé parce que tu te dis que tu ne verras probablement jamais un plus mauvais film et que t'y as survécu.
        Cela dit, j'ai encore 7 mois d'hiver à tirer. C'est pas encore sur que j'en sortirais vivant.
        Assez d'apitoiement, passons au sexe :
        Une des meufs qui était venue visiter l'appart est française (3) , et une vraie. Avec sa gueule grande ouverte, qui râle tout le temps, qui se la pète par action et par omission. Ça m'a fait plaisir à revoir. Elle arrive tout fraichement du continent et elle connait personne. Y a moyen que je me la serre parce que l'appart ne l'intéresse pas tout compte fait. Comme je suis un mec sympa, je l'ai rappelée pour qu'on se revoie un peu. Lundi soir on s'est donné rendez-vous dans la rue, elle et une copine britaine à elle, moi, Paul et Anetha, une copine bouddhiste à lui qui rigole très fort. À noter :
        En chemin j'ai fait le pari avec Paul (il refuse d'accepter la réalité) que la copine britaine serait grosse et moche. Elle était indéniablement moche mais il trouvait qu'elle était pas si grosse que ça. Évidemment ça se discute mais je crois qu'il a beaucoup de fierté mal placée. J'ai donc accepté l'ex-aequo.
        Je les ai emmenés au Wellington, pub anglais par excellence, peuplé de vieux mâles, la pinte cousue à la main. Paul s'est mis à trépigner parce qu'il aime les bar-branchés-avec-des-télés-mtv-sur-les-murs. Je commence vraiment à en avoir ma claque de ce gosse. Dans le bar il a pas arrêté de se plaindre, au deuxième degrés d'accord mais bon.
        Les deux gonzesses étaient pas très bavardes. Ça m'a vraiment étonné, surtout de la française. Je me suis dit qu'elles s'emmerdaient peut être mais...
        La française m'a rappelé hier, toute au taquet, motivée et tout. On devrait se revoir ce soir. Elle est pas mal foutue et elle a pas l'air trop conne. Que d'opportunités... On va voir combien je m'en tape pour de vrai. Ça serait vraiment pas drôle si j'avais même pas droit à une, même la moins belle.
        De toute façon elles font toute égale pale-figure à coté de Ramya.

        Après midi
        Petite paraphrase de Joey Starr :
        J'sens mes nerfs me monter
        Mes pupilles s'dilater
        Faudrait qu'j'puisse planter mes dents
        Pouvoir les serrer jusqu'au sang
        Wais, j'suis tout véner en dedans là. J'ai envie de prendre mon clavier et de le mettre en travers de la gueule du prochain qui m'adresse la parole. D'écrire un « j'accuse » moderne, l'envoyer à tout le monde et que ça brule sous les chaumières. J'ai pas vraiment de raison de me sentir comme ça. Faudrait que je puisse évacuer cette énergie, comme dans les chevaliers du zodiaque. « Tonneeerre de l'aube ! » ptchaaaa !
        Là je suis à mon bureau, vissé sur une chaise, en train d'essayer de passer ma colère sur mon clavier sans que ça se voie, parce que sinon j'aurais l'air con. Et ça me rappelle qu'hier...
        Hier j'ai conduit Bigboss à la gare pour qu'il rentre en France dormir avec sa famille. Dans la voiture j'étais droit comme un piquet. Je riais poliment à ses commentaires sur la circulation et en faisais même quelques-uns. Une fois qu'il est sorti, j'ai commencé à chanter : « les enfants de la chatte à ta mère » à tue tête dans la caisse. Et c'est comme ça que je me suis rendu compte que le monde de l'entreprise est un laminoir à individualité.
        Si j'avais été déposé un ami à la gare, ou même un mec de mon amphi que je connais pas trop, je me serais pas gêné pour lui chanter « les enfants de la chatte à ta mère » dans la gueule. Mais dans une entreprise, on s'attend à ce que tout le

Weitere Kostenlose Bücher