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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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accro de façon plus sure que par cette réponse.
        J'ai l'impression qu'elle me prend pour un mec tout chelou. Du genre qui ont glissé des mains de l'accoucheur et qui ont une case en moins depuis. Je devrais en être fier, mais ça me fout les boules. Et si c'était vrai ? Ça doit bien leur arriver une fois de temps en temps aux accoucheurs :
        L'accoucheur de garde est surmené, on en appelle un autre en urgence. Il est en plein milieu d'une grosse teuf, il arrive un peu éméché : « allongez vous la madame ». Hop hop hop, check, double check, trois grammes infirmière, poussez madame, mais poussez enfin!, respirez, allez poussez, je vois la tête, respirez, poussez, c'est bon je l'ai, ouh putain ça glisse!, Et merde!, 15 grammes infirmière.
        Et je suis né à 1h du mat.
        On s'est revus un peu, on restés potes, c'est cool. En attendant, c'est toujours moi qui l'appelle.
        
        Donc, Thu nous a SMSé qu'elle voulait se barrer. Cool, elle doit 450 € à Paul et 60 € à moi...
        Oh ! Je viens de trouver comment on fait les accent aigus (en essayant d'écrire €). Va falloir que je m'y réhabitue !
        Donc, elle se barre en nous jetant Audrey en pâture. Mais bon, je sais de quoi je parle, chercher un colloc, c'est un art. J'ai donc concocté une petite annonce que j'ai posté au bon endroit. J'y ai laissé le numéro de Paul avec son adresse email, vu que c'est lui qui va habiter avec à long terme. Moi je me barre bientôt.
        Il s'est bien marré à recevoir des visites. Y en a un qui est arrivé alors que Germain et moi étions en plein caps. Ha ha. Finalement il en a trouvé une. Hé oui c'est une fille. Elle s'appelle Despoina (ça se prononce pas du tout comme ça s'écrit) et à première vue, elle a l'air de faire l'affaire. Moi je l'aime bien. Elle est toute speed, y a l'air que ça gère (désolé, j'ai pas encore trouvé les accents graves).

        Dimanche 26 novembre (enfin, Lundi 27, il est une heure du mat)
        Hier j'ai croisé Audrey par hasard dans la rue. C'était bizarre, elle avait une espèce de panneau clignotant sur le front qui disait : « Oh non, pas lui ! ». Comme si j'étais un frotteur de bite. Chattatamère !
        Bon, je viens de rester bien un quart d'heure à regarder le curseur clignoter sur ma page. Laisse béton.
        Z'avez remarqué ? « Curseur » en anglais, ça veut dire « insultateur ».

        Lundi 27 novembre 2006
        Regardez moi ça ! Je suis au taf, j'attends la visite d'un futur collègue. Mon estomac n'est qu'une boule de nerf imbibée de sucs. J'étais pas si stressé le jour du bac. Qu'est ce qui m'arrive bordel à couilles. Je suis sensé en avoir rien à foutre. Que s'il est pas content l'autre fils de pute, c'est la même pour moi.
        Mais le petit Ti Punch a honte ! Il a honte qu'on se rende compte à quel point il est un mauvais garçon de bureau. Il a peur que le Maitre ne le gronde. L'œil de Caïn est sur lui. Et jusque dans la tombe, l'œil le percera de sa pureté glaciale : « (Voix caverneuse) Ou est ton frère, Caïn ? – Mais enfin ! Pisque j'vous dis que j'ai pas de frère et que j'm'appelle Ti Punch ! ».
        L'œil est la représentation du fossé gigantesque qui sépare Ti Punch de son Moi idéal. Quand, bordel de chatte, va-t-il se satisfaire de lui même ? On ne peut pas être Batman ET le Joker à la fois. À moins d'être sacrément dérangé.
        Bon, je reprends 5 minutes mon stylo de commentateur de l'actualité.
        Si je devais écrire le script d'un film, par exemple sur le racisme, la violence et la connerie humaine (certains de mes thèmes préférés), ça pourrait donner quelque chose comme ça :
        Antoine est policier de métier, et noir de sa personne. Ce soir il est de service au stade, où il y a un match PSG – Tel Aviv. Probablement une soirée sans histoire, le club israélien n'a aucune chance, les supporters se contenteront probablement de faire du tapage nocturne. Il faudra aussi surveiller les supporters israéliens qui seront probablement pris à partie par les hooligans néonazis, mais il y en a moins qu'on le croit d'après le QG. Antoine est en civil, il ne porte pas son brassard. Le brassard orange est aux hooligans ce que le drap rouge est au taureau. Surtout sur un noir.
        Et là, c'est le drame :
        Coup de sifflet final, 2-0 pour Tel-Aviv. Antoine est

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