Les cons
complètement débordé. Les supporters parisiens ont subit une défaite honteuse, des relents d'antisémitismes de circonstance flottent dans l'air, Antoine se mêle à la foule pour atteindre la sortie.
Dehors, les supporters de Tel-Aviv, en infériorité numérique conséquente, sont en train d'essayer d'évacuer les lieux. Un groupe de parisiens a réussi à séparer un israélien du gros de sa troupe. Ça sent le roussi. Ils sont une dizaine, Antoine balaye les environs à la recherche de renforts, mais ils sont tous occupés à maintenir les deux groupes de supporters à distance les uns des autres. L'israélien s'est mis à courir. Le con ! Antoine se précipite et l'intercepte : Il fait face au groupe : « Police ! ». Mais son cri est couvert par les hurlements du groupe de parisiens. Il sort sa bombe lacrymogène : « POLICE ! Restez ou vous êtes ! ». Le supporters lui répondent par des cris de singe. L'un d'eux s'approche, il lui gaze le visage. Les autres s'en excitent d'autant plus. L'israélien est accroché à son blouson comme aux jupes de sa mère.
Les cris de singe, ça fait 35 ans qu'Antoine y a droit. Ça s'était un peu calmé une fois sorti de l'école primaire, mais il y a toujours une frange de la population qui bloque à cet age mental. Apparemment ils se sont organisés en club et vont voir des match de foot ensemble. Antoine a les mains qui tremblent de peur et les lèvres qui tremblent de colère. Il passe la bombe lacrymo dans sa main gauche et saisit son arme de service de sa main droite. Avant qu'il ait fini de la sortir, l'un des parisien décoche un coup de pied visant la bombe. Le mec est visiblement ivre, il tombe à la renverse. Mais c'est comme un signal pour les autres, ils se ruent tous sur lui. Antoine repense instantanément à tout ce qu'on dit sur les hooligans, au commissariat. Les double lames de couteau, les poings d'acier... il finit de sortir son arme dans un état de panique jamais égalé. Ils sont sur lui, il tire une fois, sans viser. Un parisien s'effondre sur lui, il fait un bond en arrière. Il y en a deux par terre. Les autres reculent, choqués. Il faut se tailler, maintenant. Il chope l'israélien par le col et se rue dans un Mac Donald's adjacent.
Pour ceux qui habitent dans une caverne, c'est ce qui s'est effectivement passé il y a quelques jours, évidement au Parc des Princes. Bon, qu'est ce que j'essaye de mettre en relief ?
Cette histoire est tellement choquante qu'on pourrait en faire un roman de fiction. De mon point de vue le comportement des amateur de football sort tout droit d'un magasine à scandale. De mon point de vue, c'est des on-dit, mais ça n'existe pas. C'est des trucs qui se passaient en Allemagne dans les années 40, mais pas au 21eme siècle.
Appelons ça la tolérance sélective : Quand je lis que deux racailles qui se faisaient poursuivre par des keufs se planquent dans un transfo et finissent en méchoui, j'ai des envie de poulet grillé. Quand je lis que deux supporters de foute se font descendre par un keuf alors qu'il essayait de protéger un juif, j'ai des envie de mettre de coups de rasoir sur les cranes rasés. Vous trouvez pas ça un peu partial ? Dans les deux cas, c'est pas vraiment la faute des keufs mais c'est limite de la provocation. Pourtant j'arrive à des prises de positions diamétralement opposées. Soit je suis complètement victime de l'opinion du journal que je lis (qui est clairement du coté des racailles dans le premier exemple et du coté du keuf dans le deuxième) ; soit c'est moi qui suis incapable de porter un jugement au delà de mes propres convictions : Les supporters, dans les chambres à gaz et les racailles dans le 16eme.
Ou bien c'est juste un coïncidence que moi et le Monde on tombe d'accord.
Autre chose :
J'y ai pensé un peu plus tard. Le style un peu romancé m'a évidement été inspiré par l'article de journal lui même.
Il faut vraiment qu'on fasse une loi contre les journalistes qui se prennent pour Stephen King. C'est des cons comme ça qui sont responsable du succès du canular d'Outreau. Et de plein d'autre insanités, j'en suis sur. Comment tu veux faire un procès sereinement quand t'as une meute de journalistes affamés de faits divers qui jappent à ta porte et que tu sais que l'œil de millions de français outrés est sur toi à l'heure du gigot. Un journaliste a le devoir de garder son sang
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