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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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d'avant.
        Voilà, c'est le matin, je vais retrouver Thibaut pour voir si on peut pas s'organiser un trip qui tripe quelque part en France. À plus.
        Mardi 7 mars 2007
        Bon, j'ai pas pris le clavier depuis longtemps. Je suis dans le train vers Lyon pour suivre ma formation, j'ai du concentré de caniveau dans l'estomac. Je veux pas partiiiir ! Bon, en même temps, je vais voir Émilie à Lyon, et puis Guitch avec un peu de chance. On va envoyer du gros encore une fois, ça va faire plaisir. Mais merde ! Metz, c'est la que sont tous mes Cs. Cœur, couilles, cerveau, col, ceinture, cul, carottes-râpées.. Quand tout ce petit monde se sera évaporé dans la nature à la fin de leurs études, la Terre me semblera bien vide.
        Donc ! J'ai pas mal de trucs de ouf à raconter. Une seconde que je me remonte les manches...
        Trip-Thibaut
        On a décidé de partir voir Guillaume, ce vieil ours à Dijon. Enfin, j'avais compris qu'on allait à Dijon, mais cet empaffé habite en fait à Beaune. Comme il est coutumier des plans foireux et autres galères, j'ai fait un petit tour sur mon réseau de copains-du-monde où j'ai réalisé qu'une meuf que j'avais rencontrée au rassemblement où j'avais été avait déménagé à Dijon. Je l'appelle, elle me dit que, pas de problème on peut dormir chez elle si y a besoin. En tout cas, y a pas moyen qu'on passe sans aller la voir.
        À la question du comment, Dijon ça fait loin pour nos porte-feuilles. On y va en stop. Comme il neigeait comme pas permis, Thibaut s'est équipé pour la survie de haute montagne. Moi, comme un zoreil au Volcan, j'ai pris mon petit pull gris léger que je pensais qu'il m'aiderait beaucoup à trouver des voitures parce qu'il fait super classe. Chatasamer comment j'ai eu froid !
        On est donc parti de Metz par un spot fabuleux qui nous a permis de trouver une voiture rapidement ; et heureusement parce que là ou on était, si on croisait les flics, on était pas sortis. Le problème c'est que le spot légal est misérable, et j'avais déjà essayé d'aller à Dijon une fois sans succès. Un gars qui allait à Nancy s'est arrêté, il avait un pote avec lui qui arrêtait pas de parler. Tant et si bien qu'il économisait en auto-radio, du coup. Un espèce de paramilitaire aux cheveux longs qui racontait ses histoires de culs, de voiture et de foute dans le même souffle gargouillant. Ils nous ont lâchés sur une station avant Nancy, où on a bien galèré pour trouver quelqu'un vu qu'il y avait pas grand monde.
        Le gars qui nous a pris a fait un truc de ouf. Il roulait peinard sur l'autoroute et, passant la station service, ils nous a vu le pouce tendu sur la bretelle de sortie. Il s'est arrêté en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, 100m après la station, et est revenu en marche arrière. L'ours. En plus il pouvait nous avancer jusqu'à Besançon. On est montés avec lui. Il passait par Épinal, ce qui permet d'éviter les autoroutes payantes. Par contre on est passés par les cols des basses Vosges qui étaient enneigés comme en Sibérie. C'était un ancien routier qui m'a donné quelques points de vues intéressants sur mon futur métier.
        Ça devient trop narratif. Anna m'a dit que mon journal était invendable à cause de ça En bref :
        On a eu deux SUV. Des 4x4-de-riche-pour-emmener-les-enfants-a-l'école. Un peu halluciné. Sinon on a galéré, extrêmement. J'ai toujours pensé qu'en hiver, la croute d'indifférence dans laquelle le cœur des gens est coulé se laisse percer par une pointe de compassion. Mais là, les conditions étaient vraiment extrêmes. Neige, vent, froid et tout et tout et pourtant, c'était la misère ! Autre chose que je suis content d'avoir percé : Cheveux long, cheveux courts, costard cravate ou fringues de skate, même combat. Le conducteur qui s'arrête s'arrête parce qu'il est sympa, pas parce tu passes ses critères de selection.
        On arrive à Beaune. Guillaume, qu'on avait prévenu qu'on serait là 20 minutes avant ne répondait plus au téléphone. On a marché dans une zone misérable avant de trouver un bar qui faisait des ballons de rouge dans un centre commercial pour louseurs. Il nous a rejoint là, où je lui ai manifesté une hostilité proportionnelle à ma fièvre. Ça a duré jusqu'à qu'il me regarde avec ses grand yeux : « rhoo Ti Punch ! Tu me fais la gueule ? ».
        Il nous a montré sa copine,

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