Les cons

qu'ils ont chacun dans les poumons.
        Pour arranger tout ça, il s'est mis à pleuvoir un peu. Ça a changé les mètres de neige légère en mètres de neige lourde. Comme ça faisait bien longtemps que personne avait eu l'idée de monter, il fallait rouvrir le chemin. Celui qui était devant (invariablement Thibaut ou moi) devait écraser la neige à chaque pas et surtout, ressortir le pied une fois la neige écrasée On en avait à peu près jusqu'aux genoux, de la bonne grosse neigeasse bien lourde.
        À l'approche du sommet, j'entendais des idées de lugicide qui émanaient de Thibaut.
        Ça aurait été quand même plus simple avec un sèche-cheveux...
        Arrive en haut, on était contents. Mais contents ! Par contre, Greg et moi, on a fait les lopettes pendant qu'Anna et Thibaut retournaient dans l'enfer blanc pour chercher du bois.

    Changement de fringues. La fumée c'est à cause du froid... polaire.
        Greg s'est auto proclamé fire-man, ce qui est ironique si on connait l'anglais et la suite. Ce mec c'est une soufflerie de forge. Le problème c'est qu'il cramait nos réserves beaucoup trop vite. Un vrai américain. Bref, on a mangé nos patates à la braise, on essayé de faire sécher les fringues autant que possible, on boit du rhum parce qu'on a déjà plus d'eau et on roule des pétards pour se donner encore plus soif... Une soirée comme les autres au chalet des 3T. D'ailleurs, si je me souviens bien, c'est là que Thibaut et moi avous composé la chanson de la chatte à ta mère. Plagiée d'un punk des Sheriffs, ça fait : « nous soooommes les enfants de laaaa chatte à ta mère... ».
        Si vous êtes un peu exégète, c'est pas loin de « on est tous frère » non ?
    Les chaussettes qui sèchent Notez la condensation

    À manger

    À boire
        Le bois a fini un peu trop tôt (suite aux activités pyromane de Greg...) alors on est montés se coucher à l'étage. Les enfants, j'étais bien bourré-fonsdé comme il faut.
        Vous pouvez serrer les lacets de vos chaussures, c'est la que le black-metal commence :
        
        Greg et Thibaut ont commencé à se sentir pas bien. Thibaut est descendu un coup respirer. Il s'est tapé un pauvre trip paranoïaque. Genre : « les gants qu'on a fait sécher au dessus du feu ont fait de la combustion partielle et on est tous empoisonnés à l'oxyde de carbone sans le savoir ». Et pourquoi pas la Chikounigounia tant qu'on y est. Au bout d'un moment, Greg est descendu avec lui. En plus quand Greg à mal au ventre, c'est tout l'immeuble qui tremble ; et là il avait bien mal. Moi et Anna on les maudissait, surtout Anna qui était réveillée, parce que moi, j'ai réussi à rester dans les vapes. Au bout d'un moment, Greg réclame sa femme... Elle lui répond qu'il peut très bien lui parler en criant, il lui crie donc un truc qui la fait basculer d'un coup dans une panique totale. Click ! Et il en faut beaucoup pour faire paniquer Anna. C'est Thibaut qui fini de me réveiller (il était alors 3h30) en me tirant sur le pied : « Ti Punch, on redescend ».
        Il m'aurait dit sur le même ton « Ti Punch, suce moi la bite », je l'aurais probablement fait. J'ai sauté de mon duvet, frotté mes yeux, enfilé mes gants, chaussettes, chaussures et le reste (le tout encore mouillé)... Pendant que je faisait l'inventaire de ce dont on allait avoir besoin, lui et Anna m'ont briefé :
        Pour ceux qui savaient pas, Greg est insulino-dépendant (diabète). Il a une petite pompe à insuline dans sa poche qui est reliée à son ventre par un cathéter et qui lui injecte de l'insuline en permanence. Il venait de se rendre compte que le cathéter était débranché (probablement suite aux spasmes de son mal de ventre). Ensuite : 1) Ils ont oublié dans la voiture le cathéter de secours qu'ils ont toujours sur eux. 2) Ils ont aussi oublié les seringues d'insuline pour les cas d'urgence. 3) Le portable de Greg n'a plus de batterie, celui de Thibaut ne marche plus (humidité ?) et celui d'Anna et le mien sont restés au camion.
        Selon la littérature spécialisée, entre le moment où la pompe se débranche et le coma, il y a deux heures. Et puis encore une demi-heure, ¾ d'heure avant la mort. Super ! Moi et Thibaut on descend au camion et on appelle un hélicoptère, Anna reste avec Greg pour lui mettre des baffes.
        On claque la porte du chalet. Pendant que j'enfile mes raquette,