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Les cons

Les cons

Titel: Les cons Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Julien Boyer
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des couilles et la fièvre encore plus que quand je suis amoureux. Hier je me suis fait empoisonner par un truc que j'ai bouffé, ça a baissé les gardes de ma première ligne de défenses et le petit microbe chétif dont je sentais la présence depuis que je suis sorti sans écharpe samedi et dimanche a fait des petits. Ils se sont organisés en syndicat et les voilà qui défilent dans mes veines en scandant des slogans. Mon cerveau a complètement perdu le contrôle de la situation et le voilà incapable de se concentrer sur des problèmes extra-organiques, comme la vente de machines par exemple. Par contre, écrire des conneries dans un journal, ça il peut. Il est très sélectif mon cerveau.
        Du coup, mon nouveau but dans la vie, c'est d'aller chez le médecin. Quand d'aventure je passais devant un cabinet médical ici, ça me faisait plus penser à un porte parole de l'industrie pharmaceutique qu'à un honnête praticien. Sur les pages jaune, j'ai trouvé le numéro de gens qui se disent « docteurs », mais j'imagine que leur doctorat est plus dans le marketing que dans la médecine. Reste l'hôpital, qui garde une certaine auréole de sérieux, quel que soit le pays, mais y en a pas dans mon quartier. Et prendre le bus par 40 de fièvre, y a pas moyen. Donc ça sera le docteur ou la mort (tadaaam).
        J'en ai appelé deux, ils m'ont tous dit qu'il fallait que je sois « enregistré » avant de pouvoir voir le docteur. Anka, ma colloc allemande, m'a dit que ça pouvait prendre plus d'un mois.
        Là je suis au bureau. Fareed est en démo, je fais l'intérim. Des qu'il revient, je lui demande de me ramener à la maison (trop crevé), et je vais en personne m'expliquer avec ces charlatans. Bordel à couilles, j'ai un week-end à Londres dans une semaine, et y à intérêt que je sois en forme.

        Jeudi 30 mars 2006
        J'ai vraiment pas envie d'écrire. Je suis toujours malade. Dix fois plus. En plus, pour Londres, je me suis rendu compte que Sophie n'était pas là ce week-end, que Eimear ne peut pas nous héberger, pas plus que Gedas, le lituanien rencontre à la soirée de vendredi dernier. Donc il faut que je trouve une piaule à Londres dans la journée. Ou bien on y va pas. Chatatamer.
        Mardi, je suis allé au taf deux heures. Et puis j'ai demandé à Fareed de me ramener, je tenais plus debout. À l'arrivée, je suis allé direct au centre médical de mon quartier. Attention, nous allons voir comment le système de santé fonctionne en Britanie :
        (Voix de poufiasse) « Il faut être inscrit pour pouvoir voir un docteur
        — Inscrivez moi alors
        — Et ben il faut prendre rendez-vous, je peux vous en donner un pour la semaine prochaine.
        — Mais je suis malade aujourd'hui
            Petite moue qui veut dire « ha ben oui mais bon » »
        Elle m'a proposé d'aller dans une pharmacie « botte » ou ils pourront décider si je peux voir un médecin, puis revenir les voir. Quand je leur demande « botte ? Comme chaussure ? » elle explose de rire. Comme si j'avais demande si la mer était salée.
        Bon, la plus proche pharmacie botte est complètement à l'ouest, j'ai pas la force de faire des aller retours. Je lui demande l'adresse de l'hôpital le plus proche. S'ils me refoulent là... Non, c'est pas possible qu'il me refoulent.
        Entre « attendre le bus dans le froid sans bouger » et « y aller à pied », je choisit la deuxième solution. Au moins ça va me réchauffer un peu. Bien m'en a prit, je me suis pas fait doubler par un seul bus sur le trajet. 2 km de vent et de froid plus tard : « On peut rien faire pour vous ici, il faut aller voir votre GP ». Je lui ai même pas demandé c'est quoi un GP et me suis moi même invité aux urgences.
        Un quart d'heure d'attente plus tard, je suis invité au triage. Une docteure super bonne et super pas sympa me fait expliquer mon cas. J'ai un peu la honte de me pointer aux urgences avec une grippe... Elle m'a enfoncé l'extrémité d'un instrument coudé dans l'oreille, cliqué sur la gâchette et regardé les résultat, tout en marmonnant que le centre médical avait pas le droit de m'envoyer à l'hôpital pour ça. Retour à la salle d'attente.
        Un nouveau quart d'heure plus tard, on m'appelle. Une nouvelle docteure me tend un flacon pour que je pisse dedans. What ! ... après tout, si ça peut lui faire

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