Les cons

plaisir...
        Elle me dit que mon urine est normale, que j'ai pas de fièvre (c'est le comble ça), que ça sert à rien qu'elle me prescrive quelque chose, d'aller au Lidl pour acheter des anti-douleurs et de rentrer chez moi.
        En Angleterre, la consultation d'un médecin est gratuite pour tout le monde. Par contre, pour chaque élément prescrit, il faut payer 10 euros. Et ensuite, il faut encore aller acheter les médocs de sa poche. Super. La docteure, elle aimait pas les français, elle trouvait le système anglais vachement mieux.
        Les cons, la conne, meeerde.
        Je suis rentré par le même chemin, 2 km de vent et de froid, pour me foutre au lit avec une fièvre à décolorer l'oreiller. Si j'avais pas été à l'hôpital, je suis sûr que je serais guéri aujourd'hui. Mais là, ça traine. J'en peut plus de cette chambre miteuse où je passe mes heures. J'ai vu et revu tous mes épisodes de South Park, j'ai pas envie de lire, pas envie de jouer à un jeu vidéo, j'ai faim mais j'ai pas envie de manger ; hier soir la fièvre m'a fait délirer sur des trucs de merde qui m'ont fait chier pendant des heures. Et je sais pas si je vais pouvoir aller à Londres ce week-end.
        En plus, ma mère vient me voir avec ma grande petite sœur le week-end d'après. Donc je pourrais pas voir Dédé. Il faut que je trouve une solution, et j'ai pas la force de chercher.
        Mardi 4 avril 2006
        « Multipartisme c'est pas tribalisme », qu'y disait, Alpha Blondy.
        C'est vrai que les démocraties en voie de développement organisent souvent leurs partis autour de leurs origines plutôt que de leurs idées : L'exemple de l'Irak est frappant : Le parti des chiites, le parti des sunnites et le parti des kurdes. Pas vraiment d'unité autour d'un projet de gouvernement. C'est comme si en France on avait le parti des parisiens, celui des lorrains, celui des chtimis, des basques, des bretons... qui composaient le paysage politique. Droite et gauche mélangés, des communistes aux fascistes. Évidemment, la communauté la plus nombreuse est élue au pouvoir. En Irak, les chiites. Évidemment, les autres ne sont pas content et c'est la merde.
        On constate la même différence dans les milieux associatifs étudiants.
        Dans une université où l'activité associative est bien organisée, et pérenne depuis un bout de temps ; on tend à remarquer que les associations s'organisent autour d'un sujet d'intérêt commun (l'association des fan de motocross, l'association des joueurs d'échecs, l'association des piliers de bistro...). Alors que dans les universités où la vie associative n'est qu'un simulacre de cohésion interne, on constate que les associations s'organisent autour de la provenance de leurs membres : association des étudiants en droit, association des étudiants en mécanique... Et comme dans l'exemple du régime politique, cette organisation à un rendement proche de zéro.
        Multipartisme mes frères, pas tribalisme.
        Bon, retour sur le morceau de ma vie que vous avez manqué.
        J'ai séché le taf Jeudi. Trop malade. Vendredi, je me suis forcé à y aller, j'avais une démonstration à faire au bureau. Mais le client n'est jamais venu. Le soir même, je devais aller rejoindre Dédé à Londres (j'ai failli écrire Paris). J'avais plus de fièvre mais encore mal à la tête. Je prenais consciencieusement mes 8 tablettes d'ibuprofen à raison de deux toutes les 4 heures minimum. Il était pas question que je gâche mon week-end à cause d'un microbe.
        Et là, le miracle. J'imagine que mon cerveau est descendu frapper à la porte de mon corps. Ce dernier lui ouvre, tout défoncé « wais copain ! Comment que c'est ? ». Cerveau le choppe par le colbac et le traine jusqu'à la douche, où qu'il lui ouvre le robinet d'eau froide sur la gueule. « C'est pas bientôt fini oui ! Tu guéris ! Maintenant ! Ou sinon, je redescends demain avec les chiens ! ». Et de repartir en claquant la porte.
        Malgré le voyage en bus et les kilomètres de marche dans la soirée, malgré le litre de bière et malgré la pluie ; ou peut être grâce à tout ça, j'ai guéri d'un seul coup.
        Comme j'avais pas réussi à trouver une piaule sur Londres, j'avais réservé un hostel. Un hostel-usine où les voyageurs se parlent pas, s'évitent du regard... Les trois capitaines les auraient appelés « touristes ». On avait