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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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J'aidais M. Marlowe pour compter la cargaison et la pacotille et tout ça ! Fallait être bien certains qu'on ne se faisait pas rouler. Le capitaine m'a appris le maniement du compas, et à faire le point et toute la navigation. Je sais tout ce qu'il faut savoir pour naviguer !
    — Le latin, tu sais le latin ?
    — Le latin ? Mince ! Pourquoi ça ? demanda Conny. J'sais parler un peu le français, l'espagnol et même quelques mots de hollandais. Faut ça aux Caraïbes.
    — J parie que tu pourrais apprendre des trucs au vieux Teasdale.
    Pour lui, les longues heures d'études ne seraient pas aussi ennuyeuses si Conny participait à la classe.
    — Bah, ça sera le capitaine qui décidera. Moi, je sais que j'ai plus rien à apprendre, surtout à l'école, conclut Conny.
    Mais le doute s'était installé dans son esprit. Ils arrivèrent au pied des tours, devant les dragons de pierre.
    — J parie que j'arrive au sommet de la tour avant toi ! lança Robin.
    Les ruines résonnèrent tout à coup d'un vacarme inhabituel : une cavalcade frénétique accompagnée de cris hystériques d'enthousiasme.
    Hors d'haleine, gloussant de rire en se bousculant, ils atteignirent la dernière marche avec soulagement : le sommet de la tour leur offrit un panorama extraordinaire à des miles et des miles dans toutes les directions. Seulement, Robin était moins à l'aise que son camarade à cette hauteur.
    — Une belle chute ! s'exclama Conny en montrant les vagues s'écrasant au pied de la falaise, tout en bas.
    Robin se rapprocha de Conny et détourna la tête. Il avait comme un haut-le-cœur.
    — Eh ! Robin, tu es tout verdâtre, brusquement ! s'écria Conny. Tiens, prends donc un petit pain. Je les ai dérobés aux cuisines quand Hallie avait le dos tourné.
    Il fit passer le pain croustillant sous le nez de Robin sans se rendre compte du désagrément qu'il causait au jeune lord. Robin saisit le petit pain comme s'il s'agissait d'un serpent. Son dégoût s'accentua en voyant Conny se gaver avec tant de plaisir, les joues arrondies, et les miettes bordant sa bouche. Il mordit à son tour à pleines dents, prévoyant qu'il allait tout rendre dans la minute. Peu à peu, le malaise s'évapora.
    — Il vaut mieux descendre, fit Conny, gagné par la nostalgie de la mer.
    — Bonne idée, répondit Robin avec moins de regrets.
    — On va tout en bas ? proposa Conny.
    — Tu vois une autre solution ?
    — Je veux dire : jusqu'en bas, sur la plage, expliqua l'ancien garçon de cabine. C'est possible : la marée est basse.
    Robin ne voulait pas avoir l'air d'un lâche devant les propositions de son aventureux ami.
    — Comment on y va ?

    — Regarde !
    Conny pointa un doigt vers un étroit sentier accroché à la falaise.
    — C'est ça, le chemin ?
    — A moins que tu aies des ailes...
    Robin inspira profondément et suivit Conny dans l'escalier en spirale. Ils dévalèrent le sentier boueux en un rien de temps. Avec l'inépuisable énergie des enfants, ils coururent sur la plage sablonneuse jusqu'à la mer, sans remarquer la noirceur des nuages qui s'accumulaient au-dessus de leurs têtes.
    Le roulement du tonnerre interrompit leurs jeux, et leur attention se porta enfin vers les volutes sombres qui se mélangeaient aux eaux.
    — Oh ! Regarde, une tempête en préparation ! s'exclama Conny avec un sifflement appréciateur.
    — On ferait mieux de rentrer si on ne veut pas se faire tremper ! conseilla Robin.
    —Allons, on a un bon moment avant que la tempête nous tombe dessus ! T'en fais donc pas.
    Ils traînèrent encore quelques minutes à contempler la succession des éclairs. La mer se démontait rapidement sous leurs yeux.
    —Je pense qu'il vaut mieux y aller, dit Conny.
    Le grain se développait plus vite qu'il ne l'avait prévu au premier coup d'œil.
    Pendant leurs pérégrinations le long de la plage, ils avaient dévié vers l'extrémité de celle-ci, et, en se retournant, ils réalisèrent que la marée était montée entre-temps. Sans la tempête, ils auraient pu courir assez vite pour atteindre le chemin avant que les eaux ne leur coupent la route. Ils auraient tout au plus mouillé leurs chaussures. Mais le grain était sur eux, et les plus grosses vagues battaient le pied de la falaise.
    — Allons-y ! cria nerveusement Robin. On peut y arriver !
    —Non ! Je connais ça ! Les sables se dérobent sous les pas ! Et je ne sais pas nager ! avoua Conny à contrecœur.
    — Tu ne sais pas nager ? Mais tu étais marin !
    —

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