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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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ce coco-là !
    Enfin, on n'a pas à s'en faire pour ça. Il aurait pas le culot de se montrer par ici. Shelby le découperait en rondelles, aussi sûr...
    — Moi, je dis que c'est dommage. Oh, c'est un sauvage, là d'accord, mais il était jeune. En plus, j'ai toujours pensé que la Lettie n'était pas une innocente non plus. J'savais bien qu'il lui arriverait malheur, un jour. Une gourgandine, oui, et qui a eu ce qu'elle méritait ! La façon dont son père en parle... On dirait que c'était une sainte, ou je ne sais pas quoi !
    — Bah ! fit Sam dans un bâillement. On a bien assez de soucis comme ça pour aujourd'hui, sans penser à ceux qui arriveraient si Sa Seigneurie renterait à Merdraco !
    Deux jours plus tard, Ted Samples disparut en rentrant chez lui, après un dîner chez sa sœur.
    Dora Lascombe, et son beau-frère, à l'Auberge de la Tombe-l Evêque.
    Nul n'entendit plus parler de Ted Samples.

    Chapitre 6

    Les premières lueurs de l'aube coloraient le ciel derrière les collines quand la voiture transportant lord Dominick et sa fille emprunta la longue avenue bordée de châtaigniers qui conduisait à Camareigh, la séculaire demeure des Dominick.
    La grande maison était encore silencieuse, environnée d'ombres nocturnes et de nappes de brouillards matinaux. Ses occupants étaient encore perdus dans leurs rêves, sous leurs couvertures.
    L'heure de l'alouette était celle de la réalité insaisissable, indistincte du rêve.

    Un homme s'était cependant éveillé. Alors que le carrosse s'arrêtait en grinçant devant le large escalier de l'entrée à portique, l'ombre d'un homme jaillit des bâtiments en pierre, dont les écuries occupaient le bloc principal. Il était essoufflé mais il arriva néanmoins à aboyer des ordres au cocher et aux valets, et à commander aux palefreniers de s'occuper des chevaux fatigués. Sans reprendre haleine, il se précipita vers la portière.
    — Votre Grâce ! Votre Grâce !
    Dans son emportement, il bouscula un valet qui s'approchait pour ouvrir la portière aux passagers et saisit lui-même le pêne. La silhouette immense du duc émergea de la voiture calfeutrée.
    — Est-ce vrai ? s'écria l'homme, hors de lui.
    Le duc garda le silence et se retourna pour aider sa compagne couverte d'une capuche à descendre les deux marches amovibles. Le capuchon tomba et la jeune femme tourna son visage radieux vers l'astre de feu qui venait d'apparaître.
    — Oh, mon Dieu ! Ce n'est pas possible !
    — Butterick ! fit Rhea en touchant le bras du géant.
    Il avait la charge des écuries de Camareigh depuis
    plus d'années que n'en comptait Rhea. Butterick se moucha bruyamment et ne prit garde de cacher les larmes coulant le long de ses joues rugueuses.
    — Oh, lady Rhea ! Comme nous avons attendu ce jour ! Milady sera si heureuse ! Vous nous avez tellement manqué... Rien n'a été semblable depuis que vous avez disparu. J'en... J'en crois pas mes yeux, dit-il, bourru.
    — Merci, Butterick ! fit Rhea, émue également. C'est bon de vous revoir aussi.
    — L'état de Mme la duchesse a-t-il empiré depuis mon départ ? demanda le duc en coupant la conversation impatiemment.
    Son pied était déjà sur la première marche du perron.
    — La même chose, Votre Grâce.
    — Elle ne sait pas que nous sommes de retour? continua le duc en pressant le pas vers l'aile du château où résidait la famille et d'où la duchesse pouvait contempler1 les jardins sans sortir de sa chambre.
    — Non, Votre Grâce. Comme vous nous l'avez ordonné...
    — Bien, allons-y, Rhea, dit le duc en jetant un coup d'œil vers les lourds rideaux encore tirés.
    La bonne nouvelle se répandit rapidement à travers Camareigh, et plus spécialement dans le quartier des serviteurs et servantes, où les femmes de chambre émergeaient du sommeil. De nouvelles bougies avaient été mises en place dans le grand escalier. Mais au-delà, vers les chambres, les vieilles chandelles achevaient leur existence d'une nuit. Ils traversèrent au pas de course la galerie longue, où les visages des ancêtres Dominick suivirent d'un regard figé le passage des nouveaux arrivants. Rhea ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil furtif vers l'ancêtre corsaire. Dans la pénombre, elle aurait juré qu'il ricanait. Mais ils ne pouvaient s'attarder. Un autre jour...
    Devant les doubles portes des appartements privés de la duchesse, le duc marqua un temps d'hésitation, puis escorta Rhea en silence dans une pièce

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