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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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hermétiquement protégée de la lumière du jour.
    — Attends ici, ma chérie, souffla Lucien Dominick. Je pense qu'il faut la prévenir avant. Elle a été très affaiblie, et je ne veux pas lui donner un choc inutile. Ton retour lui fera plus de bien que tous les médecins du monde, tu t'en doutes. Elle a connu un tel désespoir.
    — Très bien, approuva Rhea. Mais si elle est encore endormie, ne la dérangez pas : je ne vais plus nulle part.
    — Lucien ? Est-ce vous ? appela une voix sortie de l'ombre.
    Lord Dominick et Rhea se raidirent. Ils réalisèrent qu'une personne se trouvait dans un fauteuil, enveloppée dans une robe de chambre, près de la fenêtre aux rideaux entrouverts.

    — Sabrina ? Que faites-vous hors du lit ? Vous ne devriez pas être là, surtout sans feu dans la cheminée. Je suppose que vous n'avez pas mis vos pantoufles et que...
    — Vous ne croyez pas que Rawley suffit pour tenir ces discours d'atrabilaire ? répondit la duchesse d'une voix enrouée. Je regardais le soleil se lever. Je crois que le beau temps s'installe. Comment s'est passé votre séjour à Bath ?
    — Vous vous sentez mieux ? demanda-t-il, essayant de réchauffer la main glacée qu'elle lui avait tendue.
    Il se posta de manière à bloquer partiellement le champ de vision de sa femme, du côté de la porte.
    — Oui, vraiment. Comme vous pouvez l'entendre, la voix m'est revenue, dit-elle avec un petit rire qui devint une toux. Qui était avec vous ? Je vous ai entendu chuchoter. Si c'est vous, Rawley, je vous prierais de garder votre «potion spéciale » pour votre usage personnel !
    Comme aucune réponse ne venait de Rawley, la duchesse se dressa, cherchant à percer l'obscurité de ses yeux fatigués. Lord Dominick se glissa plus en retrait de sa femme pour laisser la lumière encore faible du soleil filtrer à travers la pièce. Une ombre encapuchonnée s'approcha lentement.
    — Mère ?
    La duchesse de Camareigh se pétrifia :
    — Rhea...
    Mais aucun son ne sortit des lèvres qui articulèrent ce nom. Rhea s'agenouilla au chevet de sa mère, son visage pressé contre sa poitrine. Sabrina Dominick entoura sa fille de ses bras pour sentir sa chaleur, sa réalité. Les mains tremblantes de la duchesse caressèrent les mèches dorées de Rhea. Puis, enserrant l'ovale de son visage entre ses paumes, elle scruta les yeux violets de sa fille qui étaient le reflet des siens.
    — Ma chère enfant... Ma douce et adorable Rhea, murmura-t-elle, la voix humide, pour se persuader de la réalité de cette apparition.
    Lord Dominick se tenait à l'écart, les yeux piquant un peu, dans la contemplation de ces deux femmes pressées l'une contre l'autre ; l'une aux cheveux noirs comme l'encre, et l'autre si blonde, et toutes deux si chères à son cœur. Il ne ressentait aucune fatigue malgré cette nuit de voyage. Son esprit était léger comme jamais il ne l'avait été, surtout depuis le début de ce cauchemar. L'horreur devait être bannie de Camareigh.
    Sabrina le regarda par-dessus la tête de leur fille. Les mots n'étaient pas nécessaires. Rhea leur était revenue et, pour le moment, c'est tout ce qui comptait.
    Ce répit ne dura pas bien longtemps : une main impérieuse frappa à la porte, et, alors que le duc commandait d'entrer, une femme de robuste constitution, une aigre grimace sur ses lèvres pincées, pénétra dans la chambre comme si elle donnait la charge. Elle s'arrêta un instant devant la silhouette de la mère et de la fille enlacées près de la fenêtre.
    — Eh bien ! Il fallait que je voie ça de mes propres yeux ! Lady Rhea Claire ! Je leur avais bien dit, en bas, que vous rentreriez un de ces jours, affirma la femme, qui ne voulait montrer aucune surprise de trouver Rhea auprès de sa mère. Et moi qui croyais que j'allais vous servir une double dose de cette potion !
    Pour la première fois depuis que Rhea la connaissait, la gouvernante se permit un sourire.
    Ainsi, elle était presque jolie !
    — Hello, madame Rawley.
    — Milady ! Eh bien, toute la maison est sens dessus dessous, Votre Grâce, continua la gouvernante en s'adressant au duc, comme s'il en était personnellement responsable. Vous voulez le petit déjeuner d'abord, ou bien une petite sieste ? Le voyage a dû être fatigant...
    — Je ne pourrai certainement pas dormir maintenant, père, rit Rhea, les mains dans celles de sa mère. Je veux voir tout le monde.

    — Et j'ai terriblement faim, pour la première fois depuis de

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