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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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fortune ?
    — Ni pour son titre : il est marquis.
    Une plus grande pondération s'imposait, et les trois mécontents admirent qu'il n'y avait pas grand-chose à faire. James le comprit-il aussi bien ?

    Une semaine s'écoula sans que Dante arrivât. Ces journées parurent des années à Rhea, même si chaque heure était remplie de la joie d'être en famille. Elle passait ses journées devant les grandes fenêtres du château, à fixer le lointain, ou guettait le son reconnaissable des roues d'un carrosse sur les pavés de l'avenue, se figeant brusquement comme une statue, au milieu d'une pièce. Mais finalement Rhea relâcha sa surveillance. Ainsi, elle ne fut pas témoin de l'arrivée de trois visiteurs.
    Rhea était dans la galerie longue, devant le portrait de sa grand-mère, entourée de son fils Lucien et de ses neveu et nièce, Percy et Kate, les jumeaux, quand elle fut prévenue de l'arrivée de ces hôtes par Alys Meredith, sa compagne d'infortune sur le London Lady, devenue la favorite de Rawley.
    Rhea se précipita sans vouloir en entendre plus. Dans un frou-frou de soie et de dentelles, elle traversa la galerie en direction du salon chinois, où l'on avait coutume d'accueillir les visiteurs. Elle prit néanmoins une seconde pour vérifier sa mise devant un miroir, juste avant de faire son apparition. Un homme se tenait le dos à la porte, en conversation avec le duc, et Rhea ne prit garde aux autres visiteurs.
    — Dante ! s'écria-t-elle.
    Mais les mots moururent dans sa bouche quand l'homme se retourna, rayonnant.
    — Lady Rhea ! s'écria Wesley Lawton. (Oubliant sa dignité, il se précipita vers elle.) Mon Dieu ! Je ne vous avais jamais vue aussi belle !
    Dans une robe en taffetas turquoise, ses cheveux attachés avec des rubans violets, elle était magnifique. Wesley Lawton n'aurait jamais pensé que Rhea affichât un tel épanouissement après une année de souffrances.
    La jeune femme se figea sur place. Wesley Lawton était indéniablement un bel homme, mais après tant de mois en compagnie de Dante, le seigneur de Rendale semblait infiniment moins viril aux yeux critiques de Rhea Claire ; sa mémoire était encore pleine des souvenirs du corps magnifiquement bâti et de la peau bronzée du capitaine. .Vêtu d'un manteau couleur fraise, assorti à sa culotte, Wesley Lawton était au sommet de la mode. Rhea ne voyait plus en lui qu'un homme content de lui, tout rose, tout blanc et tout mou. Elle avait du mal à supporter son contact, mais elle continua, malgré toute sa répulsion, à faire honneur à son hôte.
    — Comme c'est gentil à vous, Wesley ! Vous me paraissez aussi en bonne santé, car vous savez que jusqu'à mon retour en Angleterre, je vous croyais mort !
    — Mon Dieu, pas vraiment, ma chère Rhea. Je suis simplement honteux d'avoir échoué dans votre protection...
    — Rhea Claire ! Comme c'est merveilleux de te revoir enfin ! Et c'est incroyable que tu sois si belle après tout ce que tu as enduré ! (La voix criarde était reconnaissable entre toutes. Rhea pivota sur elle-même pour recevoir en plein visage le sourire doucereux de Caroline Winters.) Mais qu'as-tu fait à ta peau ? Tu es aussi brune qu'une selle ! croassa Caroline.
    — Caroline... Sir Jeremy, fit Rhea avec une petite révérence à l'adresse du second.
    — Ma chère Rhea, c'est si doux de vous revoir ! Je me suis fait tant de souci pour votre santé et pour vos parents. Ils ont tellement souffert, fit sir Jeremy en prenant la main de la jeune femme.
    — Et comment va votre goutte ? Plus de vilaines attaques, j'espère ? demanda Rhea, lui pressant le bras, ravie de pouvoir poliment se dégager de la conversation de Lawton et de Caroline.
    — C'est gentil de vous en soucier...
    Caroline soupira à rendre l'âme et, suspendue au bras de Wesley, l'entraîna vers le sofa.
    Lawton, malgré les efforts répétés de la jeune fille pour capter son attention, n'avait d'yeux que pour Rhea.

    — Comme je le disais à ton père, nous serions arrivés plus tôt si Caroline n'avait pas insisté pour attendre Wesley à Winterhall, continua sir Jeremy. Il vaut mieux être prudent, ces temps-ci. Après, enfin... euh... Enfin, je suppose qu'il vaut mieux ne plus en parler. Quelle tragédie...
    Sa fille, dont la curiosité atteignait notoirement les limites de l'impertinence, était d'un autre avis :
    — Allons, père, se lamenta-t-elle. J'ai failli perdre la vie dans cette affaire. J'ai le droit de savoir ce qui est arrivé

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