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Les contrebandiers de l'ombre

Les contrebandiers de l'ombre

Titel: Les contrebandiers de l'ombre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurie McBain
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calomnieuses semblait ne pas l'atteindre.
    — Certaines choses changent, détrompez-vous, sir Miles, répondit lord Jacobi, très maître de soi.
    Face à cette patience, sir Miles commençait à fulminer. Il se passa son mouchoir sur les lèvres.
    — Vraiment ?
    — Oui, et vous le découvrirez très bientôt, ajouta mystérieusement Dante.
    — Quelle conviction, mon cher Dante ! On m'a dit que vous aviez eu de la chance, mais ne perdez pas de vue qu'en dépit de tout certains biens resteront hors de votre portée.
    — Peut-être, répondit Dante. Ne soyez pourtant pas trop sûr de tout savoir, sir Miles.
    Sandbourne essayait de jauger les possibilités de Dante, de saisir ses intentions. Quelque chose l'ennuyait, et il réalisa bien vite que Dante savait de quoi il s'agissait. Un muscle de sa mâchoire se contracta spasmodiquement.
    — Je suppose que vous voudriez revenir à Merdraco ?
    — Naturellement. J'en suis toujours le maître, vous le savez bien, fit Dante, en ajoutant ce qui avait le pouvoir d'irriter sir Miles au plus haut point : comme tous les Leighton l'ont été depuis des siècles.
    Mais sir Miles ne réagit pas comme Dante l'attendait. Au contraire, un fin sourire déforma l'angle gauche de sa bouche. Dante se mit sur la défensive avec un sourd malaise.
    — Cela fait bien longtemps que vous avez quitté Merdraco. Et, comme je vous ai dit, il y a eu des modifications depuis que vous avez pris la fuite, dans ce beau pays. Seriez-vous resté, au lieu de vous comporter comme une mauviette, nous aurions peut-être pu arranger les petits différends à l'amiable. Mais c'est ainsi et... (il lança un regard moqueur à Dante) ... je suis désolé d'avoir dû vendre les terres qui, autrefois, appartenaient à Merdraco. Je crains que ce grand domaine ne soit plus ce qu'il était. Oh, bien sûr, vous êtes le seul coupable, vous avez tout perdu au jeu. Et puis, il n'y a aucun moyen de récupérer ces terres... Même si j'en possédais les hypothèques, croyez-vous que je vous les revendrais ? Il ne vous reste plus que le château, mais rien de la grandeur de vos ancêtres. Il n'y a plus de terres, rien que ce tas de vieilles pierres. Joli coin pour rêvasser, n'est-ce pas, Dante ?
    Sir Miles croyait toujours s'adresser au jeune énergumène sans caractère, mais son interlocuteur s'était trouvé dans des situations plus dangereuses que tout ce que pourrait lui faire endurer sir Miles. Dante Leighton ricana, et son équipage aurait su tout de suite se méfier de ce signe.
    — Je ne vous tuerai pas ce soir, sir Miles, parce que je veux que vous souffriez l'agonie de l'incertitude et de la défaite, comme je l'ai subie entre vos mains. Je vais me réjouir de voir votre monde s'effondrer en lambeaux sous vos yeux impuissants. Enfin, si vous m'en suppliez, je mettrai fin à vos souffrances.
    Cette déclaration stupéfia autant Rhea et ses parents que sir Miles. Ce dernier sentit une grande inquiétude monter de façon irrépressible en lui.
    L'arrivée d'un autre invité mit fin à cette conversation. Le duc hocha la tête et libéra ainsi sir Miles, qui disparut dans la foule.
    — Quel horrible personnage ! souffla Rhea, avant d'accueillir tous sourires dehors le couple qui s'approchait.
    Un peu plus tard, elle demanda avec incrédulité :
    — C'était donc ça, ton tuteur ?
    — Eh oui... soupira Dante, cherchant encore la noire silhouette dans l'assemblée.
    — Mais comment a-t-il pu être ainsi investi d'une telle mission ? Prendre soin de ton héritage?
    — Pourquoi ne l'eût-il pas été ? Après tout, c'est mon beau-père...
    Les premières lueurs mauves de l'aube éclairaient le ciel quand Dante Leighton pénétra dans le cabinet privé de la duchesse. Il traversa la pièce et se planta devant une des grandes fenêtres à meneaux. Rhea, qui était assise devant le feu avec ses parents, pouvait aisément deviner les préoccupations de son mari. Ils étaient restés trop longtemps à Camareigh, et Dante ne pouvait plus attendre.
    — Quand désires-tu partir pour Merdraco ? demanda-t-elle.
    Le duc et la duchesse comprendraient sans aucun doute.
    — Il est déjà parti pour lé Devonshire, répondit Dante.
    — Je suis vraiment désolée pour cette soirée, Dante, fit la duchesse. (Elle craignait que Dante ne conclût à une préméditation de leur part.) J'ignorais tout de votre différend avec sir Miles.
    Le duc de Camareigh, qui massait en silence sa balafre, s'excusa à son tour :
    — Votre

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