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Les Décombres

Les Décombres

Titel: Les Décombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lucien Rebatet
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ses amants. Parmi tous ces cornards, ceux qui se prévalent des chapeaux à glands portent assurément les plus monumentaux branchages. À force de génuflexions, ils avaient à peine obtenu un contrat de silence dédaigneux sur leurs confréries. La démocratie, descendue un peu moins bas qu’eux malgré tout dans la fétidité, leur vouait son complet mépris. Vers la fin, sentant la débâcle, elle leur consentait quelques sourires. Ils ne comprenaient pas l’horreur de cette espèce d’alliance.
    Le pape Pie X, qui avait encore un cœur, ne survécut pas, en 1914, aux premiers jours de la tuerie. Le pape Pacelli se porte toujours bien, dans la troisième année d’un massacre encore plus atroce, et où le sort de la chrétienté est autrement engagé.
    Cet agent diplomatique, qui ne répugnait aucunement à honorer par une tournée officielle la France de Blum et à la couvrir de ses bénédictions, n’a pas encore ébauché un signe de croix sur les plus irrécusables champions que la chrétienté ait vus se dresser pour sa défense depuis des siècles. Il entend toujours tenir la balance égale entre les soldats de l’Occident et les esclaves asiatiques.
    Encore n’est-ce qu’une feinte. On sait trop bien de quel côté penche cette balance. Si les papalins du Vatican savent encore garder leurs masques, le clergé de par ici s’en préoccupe fort peu. Dans son énorme majorité il est derrière les démocraties, c’est-à-dire derrière Staline.
    Ajoutons, pour que tout soit clair, que les énormes capitaux de l’Église, ceux des congrégations entre autres, sont presque entièrement déposés aujourd’hui dans des banques juives d’Amérique.
    Jamais les Églises chrétiennes n’ont été plus obtuses, n’ont étalé davantage les symptômes d’une plus piteuse désagrégation. Elles avaient travaillé durant vingt ans, dans le pacifisme le plus creux, à châtrer les hommes. Elles s’étonnent qu’après leur antimilitarisme et leurs objections de conscience, les citoyens démocrates fassent de piètres guerriers ! Elles avaient renié la force, en oubliant avec quelle cruauté elles l’exerçaient quand elles la possédaient encore. Cependant, elles se sont attelées les premières aux canons, elles ont brandi les mèches sitôt que leurs chers Juifs l’ont ordonné.
    S’il est depuis longtemps deux chefs de guerre qui aient eu le droit d’invoquer Dieu, et avec qui Dieu doit se trouver s’il a quelque souci de notre monde, ce sont bien Franco et Hitler. Franco a vu une catholicité déboussolée unir ses plus ardentes prières pour ses affreux ennemis. La catholicité de France et de maints autres lieux prie aujourd’hui avec une ferveur redoublée pour l’écrasement de Hitler par les bolcheviks.
    Ce sont des plaisanteries qui finissent par se payer cher. L’Église catholique est furieusement jalouse de ses prérogatives. Elle suit en cela une loi de nature. Mais elle voudrait conserver intacte une autorité dont elle a fait le plus exécrable usage, pour un usage apparemment encore plus funeste. Il n’est aucun homme politique pourvu de son bon sens qui puisse aujourd’hui laisser le champ libre à de telles ambitions. Nous venons de voir depuis dix-huit mois le clergé français multiplier sous nos yeux les gages, les insolences. Il se conduit partout en profiteur de la défaite, réclamant les places, accumulant ses exigences avec une effronterie qui déconcerte jusqu’aux généraux fabriciens. Il sape les pauvres tentatives de concorde, s’acharne à démolir les malheureux jalons d’une paix future, il a mis ses haines à cuire dans la marmite d’Israël. Espère-t-il qu’il en sera humblement remercié ?
    Un crétin rengorgé comme Henri Massis s’étonnait que Hitler eût réprouvé toute mesure anticléricale, pour raccourcir ensuite sévèrement la bride aux évêques, abbés, moines et pasteurs de son pays. Il n’était cependant point nécessaire d’être académisable pour comprendre que Hitler se heurta, sitôt chef de l’Allemagne, à une perfide opposition. Il déclarait, peu de temps après avoir pris le pouvoir : « Nous tenons les forces spirituelles du christianisme pour des éléments indispensables au relèvement moral du peuple allemand. » Mais à la place de l’allié dont il escomptait et appelait fort sagement le concours, il ne trouvait qu’un adversaire aussi fuyant qu’intraitable.
    Les Églises du XX e  siècle, incapables de

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