Les Décombres
maintenir l’ordre parmi les hommes, ne tolèrent pas que d’autres se substituent à leur impéritie. Sous le charabia moral et mystique dont elles accablent les régimes autoritaires, elles déguisent fort mal leur haine pour ces concurrents. Puisque la France est surtout catholique, toute révolution nationale des Français trouvera obligatoirement le catholicisme contre elle. Tout programme politique qui n’en tiendrait pas compte et ne prévoirait pas la riposte serait d’une parfaite vanité.
Il est une question surtout où n’importe quel pouvoir fort se heurtera à l’hostilité de l’Église : c’est celle de la jeunesse, le chapitre justement où rien ne peut être cédé. L’Église y défendra pied à pied ses possessions. Elle reportera sur la jeunesse toutes ses espérances, elle la préparera pour ses desseins futurs. Dans l’état de judaïsation et d’anarchie où on la voit, il est impossible de lui consentir une telle faveur. Le régime qui en aurait la faiblesse reverrait autour de lui dans dix ans une bourgeoisie encore plus abrutie, émasculée et mesquine. Les privilèges que l’Église possède chez nous sur ce point sont assurément beaucoup trop considérables. Les avantages qu’elle vient de reprendre doivent lui être enlevés sans discussion. Qu’elle fasse avec les enfants de bons latinistes, puisqu’elle s’y entend, cela doit être encore possible. Mais c’est à la nation – et à la nation seule – qu’il appartient d’en faire des Français, des hommes et des Aryens.
Aucun chef d’État ne saurait se contenter non plus d’enregistrer une nouvelle palinodie des prêtres. L’Église catholique s’est couverte d’un discrédit trop grand pour ne pas avoir à fournir des gages de moralité.
Il restera à savoir si elle en est toujours capable. Tout se passe en vérité comme si nous assistions à la gigantesque dégénérescence des religions du Christ. Les signes en sont nombreux et anciens. De la Renaissance à nos jours, le christianisme n’a cessé de se diviser comme toutes les puissances déclinantes, de voir s’opposer ses églises rivales. Dans la mue que fait le monde depuis un siècle, il a perdu sur tous les tableaux. Il n’a retrouvé son unanimité que pour répondre à l’appel des Juifs. Il a opté contre la civilisation blanche avec autant d’aveuglement que d’hypocrisie. Ce ne sont plus là des erreurs politiques, mais des crimes et du gâtisme.
Il est fort possible qu’il ne s’en relève pas. Des prêtres agitent chez nous leurs sonnettes autour d’un prétendu renouveau français du catholicisme, sorti de nos malheurs. C’est encore une frime, du même tonneau que la « volonté démocratique des masses », dont une foule de blumistes, pas le moins du monde repentis, se proclament les détenteurs. En fait d’un reverdissement de la foi, nous découvrons autour de nous une confusion barbare des réalités les plus terrestres et de la métaphysique, une notion fétichiste de la Providence, dont deux ou trois prêtres isolés et mal notés par leurs évêques se sont efforcé de faire théologiquement et très vainement le procès.
Non, tout cela sent l’abâtardissement, la décrépitude. Est-ce irrémédiable ? Tous les hommes de ce siècle seront vraisemblablement morts avant que l’on puisse l’affirmer.
Quoi ! ce grandiose capital spirituel et matériel du christianisme serait désormais à bout, inutilisable ? Quelle perte ! Quels décombres à déblayer ! Quels trous à remplir ! Et comment, par quoi ?
On imagine mal l’homme politique qui donnerait le signal d’une pareille tâche. Je ne pense pas que cet homme ait, pour les années présentes, à regarder aussi loin.
On a palabré chez nous à l’infini sur une « religion de remplacement » que l’Allemagne nationale-socialiste méditerait en rebrassant Nietzsche, Wagner et le racisme. On en a fait des tableaux grossièrement barbouillés par des propagandistes du ghetto, qui ont leur plus parfaite expression dans ces propos d’une brave paysanne de mon Dauphiné, décrivant un classique concert de musique militaire allemande : « Oui, ils se sont mis en rond dans le pré d’en face, et ils ont joué de leur musique, comme à l’église. Paraît que c’était pour adorer Hitler. »
Ces forgeries, dont les prêtres ont été les colporteurs ne doivent pas nous faire oublier que le Germain est probablement, de tous les hommes, celui qui
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