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Les derniers jours de Jules Cesar

Les derniers jours de Jules Cesar

Titel: Les derniers jours de Jules Cesar Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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enneigés.
    En nage, le cheval hispanique montrait des signes de
fatigue, mais son cavalier ne cessait de le pousser en abattant constamment le
bout des rênes sur son encolure et en l’incitant de la voix.
    Le relais se voyait au loin, près d’un torrent : une
construction en briques coiffée de tuiles rouges, entourée de buissons
d’aubépine et flanquée de deux pins centenaires. Publius Sextius freina sa
monture et franchit au pas l’entrée principale, un arc en pierre sur la voûte
duquel était sculpté un soleil. Il déboucha dans une cour bordée d’arcades et
pourvue en son centre d’une petite fontaine qui déversait son jet dans un
abreuvoir creusé dans un rocher.
    Il bondit à terre, s’empara de la louche en cuivre qui était
attachée à une chaînette et étancha sa soif. Puis il fit boire son cheval à
petites gorgées pour éviter qu’il n’attrape un chaud-froid. Après quoi il
étendit sur lui la couverture fixée au harnachement et se dirigea vers une
petite porte latérale, à laquelle il frappa. C’était là que travaillait le
responsable du relais, qui se leva à son entrée.
    Publius Sextius exhiba l’insigne portant le symbole de
l’aigle. L’homme demanda avec empressement : « Que puis-je faire pour
toi ?
    — J’ai besoin d’un cheval frais au plus vite et… d’une
information. Y aurait-il dans ce relais quelqu’un muni de… ça ? »,
interrogea-t-il, le doigt tendu vers l’image gravée sur l’insigne.
    Le responsable gagna le seuil et indiqua un individu qui
déchargeait une carriole remplie de sacs de blé. « Lui »,
répondit-il.
    Publius Sextius rejoignit le déchargeur et l’aborda sans
préambule. « On me dit que je peux te parler.
    — On m’a demandé de te répondre, si nécessaire »,
répondit l’homme après s’être débarrassé avec un soupir du sac qu’il avait posé
sur son dos.
    Il avait un corps de lutteur, les cheveux très courts, les
joues mal rasées et des sourcils épais qui se rejoignaient au-dessus de son
nez. Il portait une tunique de travail poussiéreuse, des sandales usées, un
bracelet en cuir au poignet droit et une ceinture à boucle. Ses mains, aussi
grandes que des battoirs, étaient rêches et calleuses.
    « Bien, dit Publius Sextius. J’ai une communication
secrète à porter à Rome. Une affaire de la plus grande urgence, de la plus
grande importance et très risquée. »
    L’homme s’essuya le front du revers de la main.
« D’accord. D’autres messagers sont nécessaires.
    — Immédiatement, insista Publius Sextius. Pour être sûr
que le message arrive… À moins que tu ne connaisses d’autres moyens ?
    — Non, mais je ferai mon possible. Tu peux être tranquille.
    — Tranquille ?! Rien n’est tranquille entre Cadix
et la mer Rouge. Il se prépare, je le crains, une tempête qui ne se calmera pas
avant d’avoir balayé tout ce qui a été construit jusqu’à présent. Il importe de
l’arrêter à tout prix. »
    Le déchargeur se rembrunit. Au même moment, un nuage voila
le soleil, projetant de l’ombre sur la cour.
    « Qu’est-ce que tu racontes ? Explique-toi, je ne…
    — Le message doit être remis le plus vite possible au
vieux poste de garde situé au huitième milliaire de la via Cassia, déclara
Publius Sextius qui se rapprocha. Le voici : “L’aigle est en
danger.” »
    L’homme le saisit par son vêtement. « Par les dieux
tout-puissants, que se passe-t-il ? Y a-t-il autre chose à
transmettre ?
    — Non. Rien de plus. Je me chargerai du reste. La
mission doit partir au plus vite. Je poursuis moi-même mon chemin.
Adieu. »
    Tandis qu’il regagnait le bâtiment principal, Publius
Sextius avisa un individu assis par terre, derrière une colonne, qui mangeait
une écuelle de soupe. Le capuchon de sa cape grise lui dissimulait la tête,
mais non le visage, une trogne de fouine dont la lèvre supérieure était ourlée
de quelques poils jaunes.
    Il s’entretint brièvement avec le responsable et lui demanda
si le cheval frais était prêt. Un serviteur lui apporta un peu de nourriture
ainsi qu’un gobelet de vin, pendant que les palefreniers harnachaient sa
nouvelle monture.
    Publius Sextius avala le vin, enfourcha le cheval et
s’élança au galop.
    L’individu à la cape grise posa alors son écuelle et se
dirigea d’un pas décidé vers l’écurie. Il glissa une pièce de monnaie dans la
main d’un palefrenier et demanda : « L’homme qui est

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