Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
Vom Netzwerk:
d’un visiteur.
    – Les deux à la fois, un visiteur et un présent. Apprends donc, vieillard stupide et lourd, que c’est un jeune tigre de la plus grande beauté, destiné aux jeux de l’amphithéâtre… entends-tu, Médon ? Oh ! quel plaisir ! Je te déclare que je ne dormirai pas une minute jusqu’à ce que je l’aie vu : on dit qu’il rugit admirablement.
    – Pauvre sotte ! répliqua Médon d’un air triste, avec un sourire amer.
    – Ne parle pas de sottise, si ce n’est pour toi, vieux sot ! Qu’y a-t-il de plus charmant qu’un tigre, surtout si nous pouvons lui trouver quelqu’un à dévorer ? Nous avons maintenant un lion et un tigre : pense à cela, Médon, et, faute de deux bons criminels, nous serons peut-être forcés de les voir s’entre-déchirer eux-mêmes. À propos, ton fils est gladiateur ? un beau et vigoureux gaillard, ma foi ! ne pourrais-tu le décider à combattre le tigre ? Fais-le, tu m’obligeras beaucoup ; que dis-je ? tu seras le bienfaiteur de la ville entière.
    – Malheur ! malheur ! dit l’esclave avec aigreur ; songe à ton propre danger avant de désirer la mort de mon pauvre enfant.
    – Mon propre danger ! dit la jeune fille effrayée en regardant en hâte autour d’elle ; que ce présage soit détourné ! que ces paroles retombent sur ta propre tête ! »
    Et la jeune fille, en parlant ainsi, toucha un talisman suspendu à son cou.
    « Mon propre danger ? répéta-t-elle. Quel danger peut me menacer ?
    – Le tremblement de terre des jours derniers n’est-il pas un avertissement ? dit Médon ; n’a-t-il pas une voix ? ne nous crie-t-il pas à tous : « Préparez-vous à la mort ; la fin de toutes choses est prochaine. »
    – Allons donc ! reprit la jeune fille en arrangeant les plis de sa tunique ; tu parles maintenant comme parlent, dit-on, les Nazaréens ; tu es peut-être des leurs. Alors je ne veux pas bavarder avec toi davantage, corbeau de mauvais augure : tu vas de pis en pis. Vale, ô Hercule ! envoie-nous un homme pour le lion et un autre pour le tigre. »
    C’est un plaisir, dont je suis idolâtre,
    Ce beau plaisir de notre amphithéâtre !
    Que j’aime à voir un fier gladiateur,
    Se redressant de toute sa hauteur,
    Entrer en scène aussi vaillant qu’Hercule !
    La vie à peine en nos veines circule,
    Et la pâleur vient couvrir notre teint,
    Lorsqu’il saisit son rival et l’étreint !…
    C’est un plaisir…
    Chantant d’une voix claire et argentine cette chanson qui convenait si bien à une femme, et relevant sa tunique pour éviter la poussière, la jeune fille courut légèrement vers l’hôtellerie.
    « Mon pauvre fils, dit l’esclave à demi-voix, est-ce pour de tels plaisirs que tu dois être immolé ! Ô foi du Christ ! je t’adorerais en toute sincérité, ne fût-ce qu’à cause de l’horreur que tu inspires pour ces jeux sanglants. »
    La tête du vieillard s’inclina sur son sein d’un air d’abattement. Il demeura quelque temps silencieux et absorbé, mais de temps à autre il essuyait ses larmes avec le coin de sa manche. Son cœur était avec son fils : il ne vit pas quelqu’un qui s’approchait de la porte en marchant vite, et d’un pas hardi et vigoureux. Il ne leva les yeux que lorsque la personne se plaça devant l’endroit où il était assis, et d’une voix tendre l’appela de ce doux nom : Père !
    – Mon fils, mon Lydon, est-ce bien toi ? s’écria le vieillard joyeux. Oh ! tu étais présent à ma pensée !
    – J’en suis bien aise, mon père, dit le gladiateur en touchant avec respect les genoux et la barbe de l’esclave, et bientôt j’espère que je serai toujours présent pour toi, mais non plus en pensée.
    – Oui, mon fils ; mais pas dans ce monde, répondit l’esclave tristement.
    – Ne parlez pas ainsi, ô mon père ! soyez joyeux, car je le suis. J’ai la conviction que je serai vainqueur, et l’argent que j’aurai gagné achètera votre liberté. Ô mon père ! il y a peu de jours que j’ai été raillé par un homme que j’aurais eu plaisir à détromper, car il est plus généreux que le reste de ses pareils. Ce n’est pas un Romain : il est d’Athènes… Il m’a reproché l’amour du gain, lorsque je lui ai demandé quel serait le prix de la victoire… hélas ! qu’il connaissait peu l’âme de Lydon !
    – Pauvre enfant ! pauvre enfant ! » dit le vieillard en montant les degrés et en conduisant son fils à

Weitere Kostenlose Bücher