Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
Vom Netzwerk:
enfin... Pline t'a appris la nouvelle, je suppose. Tu sais que je suis congédié comme un esclave qui a mal accompli sa t‚che. Le palais n'a même pas daigné me signifier ma disgr‚ce. Simplement, on ne me demande plus rien, même pas un conseil. J'ai appris par hasard qu'Apollodore allait construire le nouveau forum ! Crois-tu, Calpurnia, que mon renvoi est sans appel ? Si c'est le cas, je suis un homme fini. J'ai toujours travaillé
    pour la grandeur de Rome et je ne sais pas si je pourrai me résoudre à
    dessiner de vulgaires maisons particuliéres pour nourrir ma famille.
    - Sevurus, lui, en a construit prés de cent, des quartiers entiers de Rome portent la marque de son talent. Cela ne vaut-il pas la Maison Dorée de Néron pour laquelle il s'est tué à la t‚che et dont il ne reste presque rien ? Il faut te reprendre, Rabirius, retrouver ton énergie. Pour toi, pour moi, pour Petronius, pour cette noble
    maison du Vélabre qui doit demeurer le phare spirituel de Rome !
    - Tu as raison, mais comme il est difficile de vaincre le
    -écouragement qui me frappe et m'enléve le go˚t de tout
    -ravail, de toute réflexion ! Je ne peux m'empêcher de penser que si l'on me préfére Apollodore, c'est parce que e ne vaux plus rien !
    - Tu te trompes, mon chéri. Cela me déchire le cúur de e l'avouer : c'est à
    moi que tu dois ta disgr‚ce ! L'Empe-
    -eur a dit à Pline que l'architecte impérial ne pouvait être e mari d'une chrétienne démasquée. C'est terrible à dire nais c'est la vérité. Tu peux toujours me répudier et
    -efaire ta vie avec une femme plus jeune qui honorera les
    -acrifices officiels !
    - Comment peux-tu dire cela ! Tu me crois capable
    - une telle infamie ? Je n'ai jamais eu autant besoin de 3i. quant à ce que t'a confié Pline, je n'y crois qu'à moitié.
    -a dénonciation n'a, certes, pas arrangé mes affaires ~iais je crois qu'elle n'est qu'un prétexte et que Trajan
    -ouhaitait se débarrasser de moi.
    La conversation en resta là car Petronius faisait irrup-\on dans l'atelier et se jetait au cou de sa grand-mére. Brusquement, il s'écarta et demanda :
    - Tu sais ce qu'on a fait au pére ? Je hais cet empereur njuste, je hais cette cour servile, à commencer par Pline ;ui n'est qu'un valet...
    - Tais-toi ! coupa Rabirius. J'étais aussi un valet avant , a'on me renvoie. L'injustice, qui te fait horreur, guette :>us ceux qui travaillent pour César. Lorsqu'ils ont cessé _e plaire, ils doivent partir. quant à
    Pline, qui un jour ^jbira peut-être mon sort, il nous a sauvés. Ta mére '
    expliquera comment. Nous lui devons notre reconnais-^ance!
    - Je vous demande pardon. Je me suis laissé emporter rar l'indignation.
    Mais celle-ci subsiste. C'est parce que e ne veux pas subir un jour ton sort que je ne serai pas architecte !
    282
    283
    - Pour cela seulement ? demanda Rabirius qui regardait Petronius avec une curiosité mêlée de tendresse.
    - Beaucoup pour cela. Je veux être un artiste libre. La sculpture me donnera cette liberté !
    - Mais, si tu as du talent, César te demandera de sculpter pour lui et tu ne pourras pas refuser.
    - Oui, mais il ne sera pas mon unique client. Regarde Zénodore dont tu m'as souvent parlé. Il a fait la statue de Néron mais il a travaillé pour beaucoup d'autres cités.
    - Tu feras ce que tu voudras, mon fils. La création artistique est peut-
    être la seule chose dont personne, pas même César, ne peut décider. J'ai un peu travaillé le bois et la pierre quand j'étais jeune, bien avant de débarquer sur le chantier de l'amphithé‚tre o˘ Celer m'a accueilli. Et j'aimais cela. Le contact direct et sensuel avec la matiére procure une joie profonde. quand je me vois maintenant, je me dis que j'aurais peut-

    être d˚ devenir sculpteur.
    La discussion semblait avoir redonné quelques forces à Rabirius.
    - Viens dans le jardin, dit Calpurnia. Nous avons encore beaucoup de choses à nous dire. Et j'ai h‚te de retrouver ma place à côté de toi sur le banc de marbre, au milieu des lis et des alceae. Avant, tu vas me faire un grand plaisir : fais-toi raser et enfile l'une des tuniques blanches qui te vont si bien. Mais je ne sais pas ce qu'est devenue Terentia. Tu sais, je crois qu'elle pense à retourner en Espagne.
    - C'est logique. La place d'une femme est auprés de son mari.
    - A propos, Julius Lacer n'a pas été inquiété ?
    - Non, et cela montre que la raison avancée par Pline n'est pas la bonne.
    On lui a simplement écrit de

Weitere Kostenlose Bücher