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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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de palais qui ne seraient jamais construits ou .alculait la résistance de vo˚tes illusoires. Ces efforts, malheureusement, étaient le plus souvent suivis de crises
    -e désespoir.
    Enfin, un jour, le sénateur Epolus lui demanda de pas-^er le voir. Il voulait remplacer sa vieille maison du Tras-:evere par une demeure plus noble et plus confortable, à
    -^‚tir sur un terrain qu'il venait d'acheter. L'homme était
    -ranc et sympathique, il plut à Rabirius, ce qui fut une grande chance.
    - Prenons ma litiére, dit-il. Il faut que tu voies l'empla-.. ement o˘ tu construiras ma nouvelle maison. Nous parerons en route.
    Mais je ne t'ai rien promis, sénateur. Les maisons r articuliéres ne sont pas ma spécialité.
    - Je sais, mais qui peut b‚tir un palais peut construire .ne villa ! Je connais tes problémes par mon ami Pline. : a défaveur du prince te désespére mais qui peut prétendre à Rome ne jamais être écarté du cercle de ses fami-iers ?

    - Mais j'ai toujours été architecte du palais.
    - Raison de plus pour t'évader des contraintes officiel-.es. Changer la vie rajeunit. Si je pouvais devenir historien, c'était mon rêve de jeunesse, je me précipiterais ! Tiens, nous y voilà. Je posséde tout ce terrain en légére r>ente vers le nord, jusqu'à la ligne de cyprés. Crois-tu mouvoir m'y élever une maison d'aspect modeste mais jgréable à vivre ? Et surtout confortable ? Il me faut au moins cinq chambres. Tout ici respire l'histoire. Vois, .a-bas, le bois sacré des Caménes o˘ le pieux Numa
    - entretint avec la nymphe Egérie. Et plus loin était la 286
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    porte Capéne, lieu tragique et légendaire : Horace y tua sa súur Camille qui pleurait son fiancé Curiace. B‚tir sur l'humus de Rome, cela doit inspirer un architecte, non ?
    - Sénateur, je viendrai demain avec mes aides relever le terrain. Et je construirai ta maison.
    Rabirius rentra un peu gêné, lui qui avait tant dit qu'il ne b‚tirait jamais de maisons privées, mais aucune nouvelle ne pouvait causer plus de joie à Calpurnia qui lui répéta à peu prés les propos du sénateur :
    - Oublie tes regrets. Dis-toi que tu commences, que nous commençons une nouvelle vie.
    C'était maintenant Terentia qui broyait du noir en attendant l'autorisation du palais de rentrer en Espagne. Il fallait, lui disait-on, l'opportunité
    d'un voyage officiel. Elle se demandait si elle reverrait un jour le rivage mythique d'Alcantara et retrouverait son mari. Désabusée, elle parlait de retourner aux réunions chrétiennes des catacombes, ce qui plongeait Rabirius dans la fureur. Restait Petronius qui, lui, n'avait pas d'états d'‚me et s'apprêtait à gagner le fameux " quai aux marbres " d'Ostie o˘
    Rabirius lui avait trouvé une place d'apprenti chez un ami propriétaire d'un important atelier.
    - Si tu veux sculpter le marbre, il faut d'abord te familiariser avec la matiére, lui avait-il dit.
    Le garçon était fou de joie, sa grand-mére un peu moins car elle pensait qu'elle allait devoir vivre avec un mari qui, malgré la commande de la villa, n'avait pas encore retrouvé son équilibre. La pauvre Calpurnia portait courageusement son monde à bout de bras en se demandant si elle pourrait tenir.
    C'est alors que survint dans la maison du Vélabre, déjà ébranlée par tant de secousses, un séisme intérieur propre cette fois à causer sa ruine.
    Ce jour-là, Calpurnia avait été aux thermes, ce qui ne lui était pas arrivé
    depuis des mois. " Si je ne m'entretiens pas un peu, je vais m'effondrer ", avait-elle dit. Terentia lui avait proposé de l'accompagner mais elle avait refusé,
    préférant être seule pour se laver l'esprit en même temps que le corps.
    L'idée était bonne. Elle rentrait toute revigorée, frottée d'huile et parfumée. Les bains lui avaient rendu un peu de sa souplesse déjeune fille, il lui semblait qu'elle s'envo-.ait à chaque enjambée sur le chemin qui la ramenait au Vélabre. Pour la premiére fois depuis longtemps elle se ^entait détendue, reposée, elle n'osait penser " heureuse " par superstition.
    C'est en fredonnant un air autrefois composé pour elle par Valerius qu'elle franchit le corridor. Elle souleva le rideau qui ouvrait sur l'atrium et s'arrêta, pétrifiée : devant elle, sur les coussins du banc de marbre, Rabirius était allongé, sa tête reposait sur les genoux de Terentia qui lui caressait les cheveux et, penchée vers son visage, . embrassait.
    Calpurnia sentit le sol se dérober

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