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Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
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    - J'ai eu ainsi, presque tous les soirs de ma vie, un artiste qui m'a confié ses bonheurs et ses doutes. Ce fut d'abord Sevurus, puis Celer, et enfin Rabirius. Maintenant c'est toi qui reviens du chantier la tête pleine d'histoires et de projets. Loin de me vieillir, tes récits me rajeunissent, Petronius. Surtout, garde-moi pour confidente !
    - qui d'autre pourrait m'écouter avec tant d'indulgence ?
    - Oh, ils ne doivent pas manquer ceux et celles qui aimeraient te parler et go˚ter sur tes lévres le récit de ta jeune vie d'artiste. Lucinus, par exemple, ne t'est-il pas trés cher ?

    - Si, tu le sais bien, mais nous nous voyons moins souvent. Je vais te confier un secret : il fréquente une femme mariée ! Je n'en sais pas plus car il est trés discret.
    - Et les fraîches jeunes filles qui ont dîné ici l'autre soir ? J'ai cru comprendre que l'une d'elles ne t'était pas indifférente ?
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    - Oui et non. C'est la fille du sénateur Aurelius. Je ne me fais pas d'illusions !
    - La fille de Milvius Aurelius ? Fais attention ! Je sais bien que nous ne sommes plus au temps o˘ l'on bannissait sans pitié les séducteurs de jeunes filles nobles et de femmes mariées, quand on ne leur réservait pas un sort plus terrible encore, mais les péres veillent toujours jalousement sur l'honneur de leurs filles. La peur du scandale, tu sais ! Surtout s'ils ont rang de sénateur !
    Petronius s'acquitta avec les honneurs des derniéres sculptures de la colonne. Assandre l'avait bien un peu aidé mais c'est lui qui avait mené le travail à son terme.
    - L'apprenti est devenu un bon compagnon, lui dit Apollodore. Encore quelques bas-reliefs que je te confierai, et tu seras bientôt un maître.
    Aprés, il faudra t'attaquer aux portraits !
    Le jeune homme rougit sous le compliment :
    - J'ai déjà commencé à modeler des portraits. Je me suis même hasardé à
    tailler dans le marbre et Assandre dit que le résultat est meilleur que le travail de bien des sculpteurs qui manient machinalement l'outil en répétant toujours les mêmes figures. Je travaille la nuit dans l'atelier du Vélabre.
    - Ta grand-mére doit être contente. Elle m'avait dit qu'elle comptait sur toi pour que le lieu o˘ sont nés tant de monuments et de palais ne sombre pas dans l'oubli. Mais dis-toi toujours que l'art, quel qu'il soit, est une longue patience et qu'il commande d'apprendre, de toujours apprendre !
    J'espére que je resterai encore longtemps à Rome pour t'aider et te faire travailler mais tout dépend de ce qu'Hadrien décidera. Il est vrai que nos jugements différent. Il est persuadé de s'y connaître autant et même mieux que moi en architecture. Ces derniéres années nous nous sommes affrontés plusieurs fois mais mon seul patron était l'Empereur et je pouvais m'abriter sous son autorité. Maintenant qu'il n'est plus, je m'attends à
    subir le même sort que Rabirius. Tu vois,
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    mon garçon, si je peux te donner un conseil, évite de devenir l'artiste personnel de César, c'est-à-dire un employé soumis à ses caprices. Cela te sera plus facile dans le métier que tu as choisi.
    - Pourquoi ?
    - Parce qu'il est plus aisé de se croire architecte que sculpteur ! Je suis s˚r que Sevurus, Celer et Rabirius t'auraient tenu le même langage.
    Pour l'heure, Hadrien n'était pas en mesure de tracasser Apollodore.
    L'impératrice Plotine et Attianus avaient depuis longtemps rembarqué pour Rome avec, dans leurs bagages, l'urne contenant les cendres de Trajan et, dans leur mémoire, le secret sur les événements qui avaient précédé sa mort. Le nouveau César, lui, était retourné à Antioche pour finir de rétablir l'ordre et la paix que les derniéres entreprises impériales avaient compromis. Il s'agissait pour lui de faire ce qu'il avait vainement conseillé à Trajan : abandonner les conquêtes dangereuses qui risquaient à
    chaque instant de déstabiliser l'Empire, c'est-à-dire évacuer la Mésopotamie o˘ il était ' impossible de se maintenir et aussi l'Arménie, trop lointaine et trop excentrique.
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    Hadrien avait mené les pourparlers avec sagesse et I habileté. Il avait compris qu'une paix honorable rejoignait l'intérêt des Parthes qui avaient besoin de reprendre leur commerce avec Rome et de faire circuler leurs caravanes au bord de l'Oronte.
    Tout cela avait pris du temps mais Hadrien ne voulait rentrer à Rome qu'aprés avoir mis de l'ordre dans les affaires d'Orient. L'accord avec les Parthes une fois

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