Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les dîners de Calpurnia

Les dîners de Calpurnia

Titel: Les dîners de Calpurnia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Diwo
Vom Netzwerk:
testament attendu par tout le monde devait lui donner.
    - A quoi faut-il attribuer l'entêtement de Trajan ? Il a toujours laissé
    dire que son successeur serait Hadrien, qu'il apprécie comme chef de guerre et qu'il aime comme ion fils ?
    - Peut-être a-t-il décidé, comme Alexandre, de ne pas désigner le prochain empereur ? hasarda Lucinus.
    - Mon pére croit plutôt qu'il lui est insupportable d'envisager sa fin. Il préfére mourir intestat dans la crainte de ne plus exister, de se retrouver, une fois son successeur connu, dans l'état d'un mort vivant privé du \rai pouvoir. Un homme d'airain comme Trajan ne peut .maginer de n'être plus consulté, de ne plus prendre de décisions, de ne plus surprendre, de ne plus promettre, de ne plus menacer, bref d'abandonner sa raison d'exister, le pouvoir absolu acquis par le triomphe de ses aigles.
    - O˘ est l'Empereur actuellement ?
    - A bord du vaisseau amiral de la flotte d'Orient. Plo-tine est avec lui ainsi que Matidie, Attianus, Phaedimos et son médecin Criton. Aucun bruit alarmant sur la santé de l'Empereur n'a franchi l'horizon marin. Des ordres signés de la main de Trajan continuent de parvenir à Rome mais ils sont déjà anciens. Il se pourrait qu'Opti-mus soit mort et que nous n'en sachions rien !
    Tullia avait retrouvé sa sérénité et le repas s'acheva plutôt gaiement.
    Regus, le portier, vint prévenir que la litiére de Rufa était arrivée mais ils restérent encore un moment à parler d'autre chose que de politique.

    Petronius conta les péripéties de sa vie d'artiste et eut droit à un 353
    murmure d'admiration de la part des jeunes filles lorsqu'il annonça qu'il allait participer à la sculpture du dernier étage de la colonne de Trajan.
    - Avant de partir, vous allez visiter mon atelier. Je n'ai pas encore fini son installation, faute de temps. Vous êtes, mes amis, les premiers admis à
    découvrir cet endroit respectable qui deviendra un haut lieu de la sculpture romaine.
    On rit, et les quatre jeunes gens gagnérent l'atelier à la lueur d'une lanterne car le jardin n'était pas éclairé et la nuit était sombre. Rufa avait pris le bras de Petronius et, sous prétexte de ne pas tomber, se serrait contre lui. Il ressentit le même trouble qui l'avait saisi le jour o˘ elle l'avait reconduit et dont le souvenir ne l'avait pas quitté. Il pressa doucement la main qui s'abandonnait sur son bras et murmura à
    l'oreille de la jeune fille les mots bêtes qui lui venaient à l'esprit mais qui chantaient dans son cúur :
    - Tu es chaude. Je suis bien prés de toi...
    Pour elle, c'étaient de merveilleux mots d'amour, les premiers qu'elle entendait de la bouche d'un garçon. Elle répondit tandis qu'ils arrivaient à la porte de l'atelier :
    - Je n'oublierai jamais cet instant. Promets-moi que nous ne resterons pas si longtemps sans nous revoir.
    A t‚tons, Petronius réveilla les lampes. C'est à leur lueur incertain^ que les visiteurs découvrirent les premiéres úuvres de l'éléve d'Assandre : deux bas-reliefs en marbre d'une scéne de bataille, plusieurs portraits modelés dans la glaise et une tête de jeune Romaine à peine ébauchée dans un bloc de lamachelle. C'est autour d'elle que se rassemblérent les amis.
    Chacun donna son avis ou posa des questions :
    - qui est-ce ? demanda Tullia.
    - qui viendrait poser chez un débutant ? répondit Petronius. C'est une jeune femme, voilà tout. D'ailleurs peut-on reconnaître une figure à peine ébauchée ?
    Ce n'était pas tout à fait vrai. D'abord la lumiére tremblotante donnait de la vie à l'ébauche, transformait en jeu
    d'ombres les traces grossiéres de l'outil, ensuite le portrait ressemblait à quelqu'un. Oh, ce n'était pas frappant ! Seul Lucinus l'avait remarqué.
    Il attira un instant Petronius à l'écart.
    - Toi, tu es épris. Pour ébaucher un portrait de mémoire comme celui-là il faut soit avoir beaucoup de ï.aient, soit être amoureux. Ou plutôt il faut les deux ! Car c est bien Rufa que tu as sculptée ?
    - En perçant mon secret tu me fais un grand compliment. Oui, c'est bien à
    Rufa que j'ai pensé en travaillant mais jamais je n'ai imaginé qu'on la reconnaîtrait !
    - Peut-être a-t-elle posé ?
    - Tu es fou. Il n'y a que toi qui saches. Je suis s˚r que Rufa elle-même n'a rien vu. quant à Tullia...
    - Heureusement elle n'a rien vu non plus. Elle aurait piqué une autre crise. De jalousie cette fois. Sais-tu que tu es un bourreau des cúurs !
    Mais nous ?

Weitere Kostenlose Bücher