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Les fiancés de Venise

Les fiancés de Venise

Titel: Les fiancés de Venise Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Nicolas Remin
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haussa les épaules et dit :
    — Bien entendu qu’il exécutait mes ordres !
    À coup sûr, il reviendrait plus tard sur cette déclaration. Mais elle figurerait dans le procès-verbal de Tron que Spaur transmettrait aux autorités militaires de Vérone afin qu’il remonte jusqu’à Vienne.
    — Je n’avais pas le choix, poursuivit Maximilien.
    — De même que moi, précisa le commissaire, je serai bien obligé de mentionner cette information dans le rapport que je vais adresser au commandant en chef de la police.
    À l’expression de commandant en chef , il avait élevé la voix.
    L’archiduc s’inclina et lui jeta un regard perçant. L’espace d’un instant, il cessa de rouler les yeux.
    — Ne serait-il pas possible, demanda-t-il avec lenteur, de passer sous silence la présence de Schertzenlechner ?
    Et voilà ! On y était. Dans quelques secondes, il prendrait un air mielleux pour lui promettre, le cas échéant, de soutenir sa candidature au poste de… Or au lieu de cela, il prononça des paroles que le commissaire ne saisit pas tout de suite. Il dit :
    — En fin de compte, il n’est impliqué que de façon très indirecte dans cette affaire. S’il avait rendu visite à Mlle Slataper un jour plus tôt, vous n’auriez jamais établi de lien entre le meurtre et lui.
    Qu’entendait-il par très indirecte  ?
    — Un témoin a surpris votre secrétaire près du cadavre ! s’exclama Tron.
    Maximilien sursauta dans son fauteuil.
    — Surpris Schertzenlechner près du cadavre ?
    Ou bien l’étonnement sur son visage était sincère, ou bien c’était un excellent comédien.
    — Que racontez-vous ?
    — Notre témoin est une jeune fille venue faire une livraison. Elle était si perturbée qu’elle ne s’est présentée à la questure qu’au bout de trois jours. Je l’ai signalé hier à votre secrétaire, qui s’est refusé à toute déclaration.
    — Cette jeune fille est sûre de l’avoir reconnu ?
    Il semblait avoir recouvré ses esprits.
    — Elle a vu un homme qui boitait, répondit Tron.
    — Dans ces conditions, je conçois vos soupçons, convint Maximilien. Schertzenlechner ne s’est pas exprimé à ce sujet ?
    — Non, confirma le commissaire, il s’est réfugié derrière l’entretien que je devais avoir avec Son Altesse aujourd’hui et m’a simplement rappelé que je n’étais pas habilité à interroger un capitaine de vaisseau.
    — Capitaine de vaisseau ? releva l’archiduc, visiblement amusé. D’un point de vue formel, il a sans aucun doute raison. Mais il s’agit de toute façon d’un terrible malentendu.
    Il secoua la tête d’un geste agacé.
    Tron n’y comprenait plus rien. La conversation prenait un mauvais tour.
    — Quel malentendu ?
    Son interlocuteur avait penché la tête en arrière et considérait le plafond, l’air absent.
    — Pouvez-vous déterminer de manière approximative l’heure du crime, comte ?
    Tron réfléchit un instant. Bien entendu ! Ce soir-là, la représentation à La Fenice s’était achevée à dix heures et demie. Angelina Zolli s’était réfugiée dans l’appartement environ trente minutes plus tard. Il pouvait donc évaluer l’heure du crime de manière assez précise.
    — Notre témoin est entré dans l’appartement peu après onze heures. Nous pensons que Mlle Slataper a été assassinée quelques minutes plus tôt.
    Cette nouvelle parut soulager l’archiduc, il sourit. Sans savoir pourquoi, Tron se réjouit également. Il lui rendit son sourire.
    — Schertzenlechner, expliqua Maximilien, était au rio della Verona à dix heures pile. Il m’a dit avoir entendu les cloches de San Stefano pendant la conversation. Or il n’est pas resté plus d’un quart d’heure. Sa mission consistait simplement à informer Anna Slataper que je ne viendrais plus et que je lui ferais parvenir sous peu une somme assez conséquente. À l’issue de cet entretien, mon secrétaire est rentré au Danieli , puis a pris le bateau de minuit.
    — Donc, déduisit Tron, l’homme qui boitait…
    Il ne put achever sa phrase. Soudain, il eut le sentiment de se trouver sur un manège qui tournait à toute vitesse. Mon Dieu, quelle chance qu’il n’eût pas répandu aussitôt sa théorie du meurtre commandité ! Il aurait mieux fait d’écouter les conseils de la princesse plutôt que les élucubrations de Bossi. En même temps, l’hypothèse du sergent avait semblé si logique, si convaincante…
    Il inspira

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