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Les Filles De Caleb

Titel: Les Filles De Caleb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
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blancheur pendant de longs mois. Emilie ne semblait pas épaissir autant qu’à sa dernière grossesse. Sa santé était excellente et Ovila s’en réjouissait d’autant plus qu’Emilie n’avait pas perdu sa bonne humeur. Les trois filles étaient en grande forme et Louisa, qui allait avoir six mois le lendemain, avait déjà percé quatre dents.
    Ovila était rentré à l’hôtel pour fêter l’arrivée du printemps. Il savait qu’Emilie lui avait demandé d’arriver tôt, car elle devait aller chez le médecin avec Rose et Louisa. Elle avait décidé, voyant les progrès de Rose, de confronter ce dernier. Ovila, lui, croyait qu’elle cherchait à se rassurer. Emilie consacrait une heure par jour à Rose. La petite ardoise que Charlotte leur avait donnée en cadeau de noce servait à apprendre les chiffres et les lettres. Ovila avait dit à Emilie qu’il trouvait Rose un peu jeune pour toutes ces choses, mais Emilie n’avait pas démordu. Elle soutenait que si Rose pouvait savoir ses lettres et ses chiffres avant d’aller à l’école, elle pourrait réussir une première année sans trop de problèmes. Ovila avait soulevé les épaules et n’était plus intervenu. Quand à Louisa, elle voulait la montrer au médecin pour qu’il lui dise qu’elle était en grande forme, malgré quelques problèmes de digestion.
    Ovila commanda un deuxième verre après avoir regardé l’heure. Il avait encore le temps. Il pensait à son bonheur en écoutant les autres hommes se plaindre de leurs femmes. L’une d’elles ne voulait jamais dormir si elle n’avait pas pris le temps de réciter un rosaire. Son mari riait en disant que depuis qu’elle avait pris cette habitude, ils n’avaient plus eu d’enfants étant donné que lui s’endormait toujours avant la fin des quinze dizaines.
    «Je peux quand même pas l’empêcher de faire ses dévotions.
    —        Tu peux lui rappeler son devoir, par exemple.
    —        Tu veux rire, toi! Ma femme a pas trente ans pis on a huit jeunes. Son devoir est fait.»
    L’autre racontait que la sienne passait son temps à lui reprocher d’avoir la barbe trop forte. Il ne pouvait plus l’approcher que fraîchement rasé, ce qui n’arrivait que le dimanche matin.
    «Est-ce qu’il y en a un ici qui peut prendre le temps de servir sa femme avant la messe? Moi, j’ai jamais réussi. »
    Ovila les écoutait parler sans intervenir. Il ne les comprenait pas d’étaler aussi ouvertement leur vie conjugale. Il commanda un troisième verre, curieux d’entendre tout ce qu’ils raconteraient. Emilie rirait certainement aux éclats quand il lui répéterait leurs propos.
    «La mienne, elle a une nouvelle manie. Astheure, c’est une fois par mois que je peux l’approcher. Pis pas n’importe quand, non messieurs, seulement quand elle commence ses mauvais jours. Avez-vous déjà fait ça pendant les mauvais jours? Elle, elle a pour son dire que c’est mieux pour pas avoir d’enfants. Moi je pense que c’est juste mieux pour me tenir de mon bord du lit,»
    Ovila ricanait. Il remerciait tous les saints de la terre de lui avoir donné une femme comme Emilie. Elle n’avait jamais fait d’histoires à ce sujet. Même que...
    «C’est rien ça. La mienne est allée voir un docteur de Trois-Rivières pour qu’il lui donne un papier de dispense! Pis savez-vous quoi? Elle l’a eu son maudit papier! Astheure, chaque fois que j’essaie de lui faire des p’tits mamours, le papier sort d’en dessous de son oreiller! Ça vous coupe l’inspiration ça monsieur... »
    Ovila s’amusait de plus en plus. Il commença même à se mêler à la conversation, posant une question ou se permettant un commentaire de temps à autre.
    «C’est fou pareil. Le Créateur a rendu la chose plaisante pour être sûr qu’on se multiplierait. Moi, je pense qu’il avait oublié de le dire à Ève.
    —        Qu’ossé que tu vois de plaisant là-dedans, toi?
    —        Comment? Tu trouves pas ça plaisant, toi?
    —        Pantoute! Je trouve même ça...euh...pas mal écœurant. Forniquer, moi, c’est pas mon fort.
    —        Es-tu malade, toi? Hé! les gars, il aime pas ça lui!
    —        Ça serait-tu parce que tu es pas capable de la lever?
    —        Hé, toi...je l’ai levée assez souvent pour avoir trois enfants.
    —        Veux-tu nous faire accroire que tu l’as levée rien que trois fois pour ça?
    —        C’est

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