Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Les Filles De Caleb

Titel: Les Filles De Caleb Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arlette Cousture
Vom Netzwerk:
pour toi. Mais quelque chose me chicote. Tu es peut-être pas prête à te fiancer tout de suite. »
    Il soupira. Il avait réussi à lui dire ce qu’il avait sur le cœur depuis qu’elle était arrivée de Saint-Tite.
    Émilie avait rougi. Elle détestait que son père intervienne de cette façon. Elle se débrouillait seule depuis assez d’années maintenant pour avoir l’impression qu’il n’avait plus vraiment l’autorité de lui parler sur ce ton. Mais ce soir, elle se devait de demeurer calme.
    «Je vous remercie de me dire ça, pâpâ, mais je pense que vous faites erreur. Henri est un homme remarquable que je respecte énormément...
    —        C’est justement ça le problème, Émilie. Tu le respectes. Ça veut-tu dire que tu l’aimes, ça?»
    Émilie s’abstint de répondre. Elle ne s’était jamais posé la question en ces termes. Henri était un bon choix, elle le savait. Elle serait gâtée, choyée, protégée. Avec lui, elle n’avait même pas besoin de se préparer un coffre de cèdre. Voyant qu’elle ne répondait pas, Caleb enchaîna.
    «Moi, j’ai toujours eu pour mon dire que mes filles marieraient des hommes à leur goût. Mais il me semble qu’Henri est bien différent de toi...
    —        Les contraires s’attirent, pâpâ...
    —        Pis qui se ressemble se rassemble itou. »
    Il fit une courte pause, la regarda, pinça les lèvres, se leva, lui tapota la joue en lui disant que finalement c’était son affaire à elle et que ce n’était pas le moment de gâcher une si belle soirée.
    «Au fait, Émilie, comment est-ce qu’il va le grand Pronovost qui m’avait si gentiment prêté son étalon pour servir la pouliche?
    —        J’imagine qu’il doit bien aller, répondit-elle sèchement.
    —        Aaah, tu as pas eu de ses nouvelles?
    —        Ben oui! Je viens de vous dire qu’il va bien.» Elle devenait cassante.
    «M’avait semblé que tu disais que tu le savais pas trop,
    trop.
    —        Il va bien d’abord. Est-ce que vous êtes content là?» Elle était aux limites de la furie.
    «J’aime mieux ça de même, se contenta de dire Caleb, un petit sourire moqueur accroché aux lèvres.
    —        Ça quoi?
    —        Ça quand tu te choques un peu, pis ça quand tu parles comme tu as appris à parler, sans passer tes t pis tes i dans l’aiguisoir à crayons. »
    Satisfait de lui-même, il tourna les talons et se dirigea au pied de l’escalier pour rappeler ses autres enfants à l’ordre et leur dire qu’ils devaient partir.
    Émilie était retournée au salon rejoindre Henri qui, visiblement, s’impatientait. Il l’accueillit avec un soupir de soulagement et de fascination. Elle l’invita à passer à la cuisine pour se préparer. Henri lui demanda si elle pouvait exceptionnellement ouvrir un petit cadeau avant de partir pour la messe. Elle lui dit qu’elle préférait attendre. Il insista. Elle s’entêta. Il lui dit que si la chose n’avait pas été sans importance, il ne se serait pas permis d’insister. Elle répondit qu’une étrenne du Nouvel An était une étrenne du Nouvel An. Agacé, Henri lui expliqua qu’elle pouvait considérer ce petit cadeau comme son cadeau d’anniversaire. Émilie accepta donc d’ouvrir le cadeau que Célina, à la demande d’Henri, alla chercher. Caleb, témoin de l’altercation, s’en était amusé. Son Émilie était revenue.
    Émilie s’assit à la table de la cuisine, faisant attention de ne pas déplacer le couvert. Sa mère avait remis la boîte à Henri qui, à son tour, l’avait déposée sur les genoux d’Émilie.
    Émilie revit les gestes qu’Antoinette avait posés quand elle-même lui avait donné son cadeau et les imita pendant quelques secondes. Elle n’avait pas envie d’ouvrir le cadeau d’Henri, mais elle le fit quand même. La boîte contenait une toque et un énorme manchon de castor. Émilie demeura bouche bée.
    «Hâte-toi d’enfiler ton manteau, Émilie. Tu me pardonneras mon enfantillage mais je ne peux attendre de voir si la toque te sied. Caleb grinça intérieurement des dents. Décidément, il aurait toujours de la difficulté à écouter parler son gendre. Il aida sa fille à enfiler son manteau pour montrer à Henri que chez les Bordeleau aussi, on avait de bonnes manières. Emilie alla se planter devant le miroir du salon pour ajuster le chapeau. Il lui allait à ravir. Elle sourit à son reflet et revint

Weitere Kostenlose Bücher