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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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l’acquéreur s’appelait lord John Grey et qu’il avait demandé qu’on lui livre le vitriol à son domicile sur Chestnut Street.
    Me sentant un peu comme Alice dégringolant dans le terrier du Lapin blanc (j’étais encore légèrement abrutie par le manque de sommeil et le long voyage), je demandai le chemin jusqu’à Chestnut Street.
    La porte fut ouverte par une jeune femme d’une beauté stupéfiante. A sa robe élégante, il était manifeste qu’elle n’était pas une domestique. Après un instant de surprise réciproque, je lui expliquai que j’étais une vieille connaissance de lord John. Elle m’invita aussitôt à entrer, me répondant que son oncle reviendrait très bientôt. Il était parti faire ferrer un cheval. Après s’être présentée comme lady Dorothea Grey, elle déclara sur un ton navré :
    — On pourrait croire qu’il enverrait le palefrenier, ou mon cousin. Mais oncle John est très pointilleux dès qu’il s’agit de ses chevaux.
    Mon cerveau ralenti établit les éventuels liens de parenté.
    — Votre cousin ? Il ne s’agirait pas de William Ransom, par hasard ?
    — Mais oui, Ellesmere. Vous le connaissez ?
    — Nous nous sommes déjà rencontrés une ou deux fois. Si je puis me permettre… que fait-il à Philadelphie ? J’avais cru comprendre que les soldats de Burgoyne avaient été libérés sur parole et s’étaient rendus à Boston afin d’embarquer pour l’Angleterre ?
    — Oui, il l’est ; je veux dire libéré sur parole. Mais il est d’abord venu ici pour voir son père, c’est-à-dire oncle John, et mon frère.
    Ses grands yeux bleus s’embrumèrent.
    — Henry est gravement malade, hélas.
    — J’en suis navrée.
    Je l’étais sincèrement même si j’étais nettement plus intéressée par la présence de William. Avant que j’aie pu en apprendre davantage, un pas léger retentit sur le porche et la porte d’entrée s’ouvrit.
    — Dottie ? lança une voix familière. As-tu vu où… Oh, je vous demande pardon, fit-il en m’apercevant.
    Il marqua un temps d’arrêt puis, me reconnaissant enfin, ouvrit de grands yeux ronds. Le voyant décontenancé, je pris les devants en déclarant :
    — Quel plaisir de vous revoir ! Mais je suis désolée d’apprendre que votre neveu est souffrant.
    — Merci.
    Il se cassa en deux et me baisa la main.
    — Tout le plaisir est pour moi, madame.
    Il hésita un instant mais, naturellement, ne put s’empêcher de demander :
    — Votre mari ?
    — Il est en Ecosse.
    Une ombre traversa son visage pour disparaître aussitôt. C’était un gentleman et un soldat. D’ailleurs, j’étais surprise de le voir en uniforme.
    — Vous avez repris du service ?
    — Pas tout à fait. Dottie, tu n’as pas encore appelé Mme Figg ? Je suis sûr que Mme Fraser aimerait un rafraîchissement.
    — Je viens juste d’arriver, dis-je précipitamment tandis que Dottie bondissait déjà et sortait.
    — Je suis vraiment ravi de vous voir, répéta-t-il. Je vous prie de m’excuser si je vous parais trop direct mais quel est l’objet de votre visite ? Vous m’apportez un message de votre époux, peut-être ?
    Je perçus une étincelle d’espoir dans son regard et fus presque navrée de devoir le décevoir.
    — En réalité, je suis venue vous demander une faveur. Ce n’est pas pour moi mais pour mon petit-fils.
    Il tiqua.
    — Votre petit-fils ? Mais je croyais que votre fille… Ah, mais bien sûr ! J’avais oublié que votre mari avait un fils adoptif. Sa famille est ici ? Il s’agit de l’un de ses enfants ?
    Sans différer davantage, je lui expliquai la situation, lui décrivant l’état d’Henri-Christian et lui rappelant sa générosité quand il m’avait envoyé du vitriol et des ballons de distillerie des années plus tôt.
    — M. Sholto, l’apothicaire dont l’échoppe se trouve sur Walnut Street, m’a dit vous avoir vendu un grand flacon de vitriol il y a quelques mois. Je me demandais si vous l’aviez toujours.
    Je ne faisais aucun effort pour cacher l’espoir dans ma voix. A mon étonnement, son visage s’illumina comme un soleil et il m’adressa un sourire radieux.
    — Mais absolument, madame Fraser, puisque je l’ai acheté pour vous.
     
    Nous conclûmes aussitôt un accord. Il me donnerait le vitriol et m’achèterait toutes les fournitures médicales dont j’aurais besoin, en échange de quoi j’opérerais son neveu.
    — Le docteur Hunter a extirpé une des

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