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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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printanier.
    William lança un regard inquiet vers la fenêtre de la chambre de Henry à l’étage.
    — C’est bigrement long. Vous pensez qu’ils ont commencé ?
    Il s’était attendu à entendre Henry pousser des hurlements, en dépit de la description que leur avait faite Denny Hunter des merveilles de l’éther de Mme Fraser. Un homme tranquillement endormi pendant qu’on lui ouvrait le ventre avec un couteau ? Il aurait rétorqué que c’était là pure fadaise si Denzell Hunter avait été un homme à se laisser embobiner facilement. Ce qu’il n’était pas, hormis par Dottie. Il lança un regard de biais à sa cousine.
    — As-tu écrit à oncle Hal au sujet de Denny et toi ?
    C’était une question de pure forme dans le dessein de la distraire car il savait déjà qu’elle n’en avait rien fait. Elle avait été obligée de le dire à lord John mais l’avait convaincu de la laisser l’annoncer elle-même à son père. Elle était pâle et tripotait nerveusement sa jupe au point que le tissu sur ses genoux n’était plus qu’un nid de plis. William ne s’était pas encore habitué à la voir en gris et beige au lieu de ses tenues éclatantes habituelles. Il devait reconnaître que les tons neutres lui allaient bien, surtout depuis que Rachel lui avait assuré qu’elle avait le droit de porter de la soie et de la mousseline plutôt que de la toile à sac.
    Elle lui jeta un regard reconnaissant.
    — Non. Ou plutôt si, mais je ne lui ai pas encore envoyé la lettre. Si l’opération de Henry réussit, je lui en écrirai une autre avec la bonne nouvelle et j’ajouterai un mot au sujet de Denny et de moi tout en bas, en post-scriptum. Ils seront tellement heureux pour Henry qu’ils ne le remarqueront peut-être pas ou, du moins, n’en feront pas tout un plat.
    — Je serais très étonné qu’il ne le remarque pas, déclara William songeur. Cela n’a pas échappé à papa.
    Lorsqu’il l’avait appris, lord John était devenu dangereusement silencieux et avait lancé à Denzell Hunter un regard suggérant une convocation à un duel à l’aube. D’un autre côté, Denny avait déjà sauvé la vie de Henry une fois et aidait à présent à la sauver à nouveau. Lord John était avant tout un homme d’honneur. En outre, William le soupçonnait d’être en partie soulagé de savoir enfin ce que Dottie avait manigancé. Il ne lui avait pas encore parlé de son propre rôle dans ce complot mais cela ne saurait tarder.
    — Que le Seigneur protège ton frère, ainsi que le mien et Mme Fraser, déclara Rachel. Mais si tout ne se passait pas comme nous l’espérons ? Tu devras quand même en informer tes parents et la nouvelle de ton prochain mariage risque de mettre du sel sur leur plaie.
    Voyant Dottie pâlir encore un peu plus, William rétorqua :
    — Rachel, j’ai rarement rencontré une personne manquant autant de tact ! Henry s’en sortira, je le sais. Denny est un grand médecin et Mme Fraser est… est…
    En réalité, il n’était pas certain de savoir ce qu’était Mme Fraser. Elle lui faisait un peu peur. Il acheva maladroitement :
    — Denny dit qu’elle sait ce qu’elle fait.
    Au même instant, Rollo redressa la tête en émettant un grondement sourd et le pelage de son cou se hérissa. William suivit machinalement son regard et tressaillit. S’efforçant de prendre un ton détaché, il demanda à Rachel :
    — Mademoiselle Hunter, connaissez-vous cet homme là-bas, au bout de la rue ? Celui qui discute avec la marchande d’œufs ?
    Rachel mit sa main en visière puis répondit :
    — Non, pourquoi ? Tu penses que c’est à cause de lui que le chien s’agite ? (Elle caressa Rollo du bout de sa chaussure.) Que t’arrive-t-il, Ami Rollo ?
    — Je ne sais pas, répondit William. C’était peut-être à cause du chat qui vient de traverser la rue derrière la marchande. Mais j’ai déjà vu cet homme, j’en mettrais ma main au feu. Il se tenait sur le bord de la route, quelque part dans le New Jersey. Il m’a demandé si je connaissais Ian Murray et savais où le trouver.
    Rachel poussa un petit cri de surprise et il se tourna vers elle.
    — Quoi, vous savez où il est, vous ?
    — Non, répondit-elle d’un ton acerbe. Je ne l’ai pas vu depuis l’automne dernier à Saratoga. Etes-vous sûr qu’il s’agit du même homme et connaissez-vous son nom ?
    L’homme en question venait de s’engager dans une ruelle et de disparaître.
    — Non,

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