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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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choc l’avait laissé pantois. Il se tourna vers moi, puis vers Jamie, puis vers moi… et il lut lavérité sur mon visage. Il se tourna à nouveau vers Jamie et demanda d’une voix rauque :
    — Qui êtes-vous ?
    Je vis Jamie se redresser, ignorant le vacarme.
    — James Fraser.
    Il dévisageait William avec une intensité ardente, comme s’il voulait absorber le moindre détail d’un spectacle qu’il ne verrait jamais plus.
    — Vous m’avez connu sous le nom d’Alec MacKenzie. A Helwater.
    William tiqua puis son regard se posa sur John.
    — Et moi, je suis qui  ?
    Le dernier « i » s’étrangla dans un cri suraigu.
    John ouvrit la bouche mais Jamie répondit à sa place :
    — Vous êtes un sale papiste et votre nom de baptême est James. C’est le seul prénom que j’ai eu le droit de vous donner. Je suis désolé.
    La main gauche de Willie frappa sa cuisse, cherchant la garde de son épée. Ne la trouvant pas, il se mit à tripoter sa chemise. Ses doigts tremblaient tant que les boutons lui échappaient et il finit par l’arracher. Il chercha quelque chose sur sa poitrine, passa l’objet par-dessus sa tête et, dans le même mouvement, le lança vers Jamie.
    Ce dernier l’attrapa au vol. C’était un chapelet en bois dont les grains se balancèrent entre ses doigts.
    — Soyez maudit, monsieur, cracha William d’une voix chevrotante. Allez pourrir en enfer !
    Il se tourna puis pivota à nouveau sur ses talons, s’adressant à John.
    — Et toi ! Tu savais , n’est-ce pas ! Sois maudit, toi aussi !
    — William…
    John tendit une main vers lui, impuissant, mais avant qu’il n’ait pu en dire davantage, les cris redoublèrent dans le hall.
    — Sassenach , retiens-le ! me dit Jamie.
    Par réflexe, j’obéis et attrapai le bras de Willie. Il baissa sur moi des yeux sidérés, la bouche ouverte.
    — Que…
    Sa voix fut couverte par un tonnerre de pas dans l’escalier puis par un cri de triomphe.
    — Le voilà !
    Le palier fut envahi de corps se poussant et se cognant, essayant de dépasser Willie et moi plantés au milieu du couloir. Je m’accrochai à lui de toutes mes forces en dépit de la bousculade et de ses efforts pour se libérer.
    Soudain, les cris cessèrent et la mêlée se calma quelque peu. Un coup de coude avait fait tomber mon bonnet devant mes yeux. Je lâchai le bras de Willie d’une main pour m’en débarrasser. De toute façon, mon statut de femme respectable était déjà sérieusement compromis.
    Ecartant de l’avant-bras les cheveux devant mon visage, je m’accrochai de nouveau à Willie. Ce n’était plus vraiment nécessaire car il semblait s’être transformé en statue. Les soldats britanniques piétinaient sur place, prêts à charger mais hésitants. Je me tournai légèrement et aperçus Jamie, un bras autour du cou de John Grey et pointant un pistolet sur sa tempe.
    Il déclara d’une voix calme et claire :
    — Un pas et je lui grille la cervelle. Vous croyez que j’ai encore quelque chose à perdre ?
    Etant donné que William et moi nous trouvions juste devant lui, il me semblait que oui mais les soldats ne pouvaient le deviner. En outre, à en juger par l’expression de William, il aurait préféré s’arracher la langue plutôt que de leur dire la vérité. Il m’apparut également que, pour le moment, il se fichait éperdument que Jamie tue John et se fasse ensuite cribler de balles. Son bras sous mes doigts semblait en fonte et il les aurait probablement abattus tous les deux s’il l’avait pu.
    Un grognement menaçant parcourut les rangs derrière moi mais les hommes ne bougèrent pas.
    Jamie m’adressa un dernier regard indéchiffrable puis recula, entraînant John avec lui. Dès qu’ils eurent disparu, le caporal qui se tenait près de moi bondit, faisant signe à ses hommes encore dans l’escalier.
    — Passez par-derrière, vite !
    — Arrêtez !
    William était brusquement revenu à la vie. Il s’arracha à mon étreinte avec brusquerie puis se tourna vers le caporal.
    — Avez-vous posté des hommes derrière la maison ?
    Le caporal, remarquant son uniforme pour la première fois, se redressa aussitôt au garde-à-vous.
    — Non, mon capitaine. Je n’ai pas pensé à….
    — Imbécile !
    — Oui, mon capitaine, mais nous pouvons encore les rattraper.
    Il ne tenait pas en place, pressé de s’élancer à la poursuite de Jamie.
    Les traits de Willie étaient crispés. Sur son visage, les pensées se

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