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Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
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petit déjeuner. Bon appétit !

13
    Le retour de l’enfant sauvage
    Nuit, 7 juillet 1777
    Ian Murray entra dans le fort sans la moindre difficulté. Ce n’étaient pas les rangers et les Indiens qui manquaient. La plupart dormaient adossés aux bâtiments, bon nombre sous le coup de la boisson, d’autres fouillaient dans les casernes abandonnées, se faisant parfois chasser par des soldats chargés de protéger le butin inattendu.
    Il respira mieux en constatant qu’il n’y avait aucun signe de massacre. Cela avait été sa première angoisse mais, si les lieux étaient sens dessus dessous, il n’y avait ni sang ni odeur de poudre. Aucun coup de feu n’avait été échangé dans ce fort depuis plus de vingt-quatre heures.
    Pris d’une inspiration, il se dirigea vers le bâtiment hospitalier. Personne ne le gardait puisqu’il n’abritait rien d’intéressant. Les odeurs d’urine, d’excréments et de sang s’étaient atténuées ; la plupart des patients avaient été évacués. Il aperçut quelques personnes dont un homme en veste verte, sans doute un médecin, et de simples garçons de salle. Des brancardiers approchèrent, leurs bottes crissant contre la pierre tandis qu’ils négociaient la courbe de l’étroit escalier, suivis de la haute silhouette de Guinea Dick, un grand sourire de cannibale illuminant son visage.
    Ian sourit à son tour. Le capitaine Stebbings devait être toujours en vie et M. Dick était désormais un homme libre. Derrière lui arrivait M. Ormiston, avançant lentement sur unepaire de béquilles et soutenu de chaque côté par des garçons de salle attentionnés ; ces derniers paraissaient minuscules à côté du corpulent marin. Il pourrait donc annoncer à tante Claire qu’ils allaient tous bien ; elle serait soulagée.
    Encore fallait-il qu’il la trouve. Il n’était pas trop inquiet. Oncle Jamie la protégerait contre vents, marées ou la totalité de l’armée de Sa Majesté. Restait à savoir quand il les rejoindrait, mais Rollo et lui se déplaçaient beaucoup plus rapidement que les troupes ; ils les rattraperaient tôt ou tard.
    Curieux de savoir qui d’autre était resté dans l’hôpital, il attendit caché derrière une porte mais ne vit personne. Les Hunter étaient-ils partis avec les troupes de St. Clair ? Il l’espérait, même en sachant qu’ils auraient été plus en sécurité en restant sur place qu’en fuyant dans la vallée de l’Hudson avec les réfugiés de Ticonderoga. En tant que quakers, les Britanniques ne leur feraient probablement pas de mal mais il aurait bien aimé revoir Rachel et aurait plus de chances que cela arrive si elle avait suivi son frère avec les rebelles.
    En poursuivant son inspection, il fut convaincu de deux choses : les Hunter étaient partis ; l’évacuation de Fort Ticonderoga s’était déroulée dans la panique. Quelqu’un avait mis le feu au pont mais il n’avait que partiellement brûlé. Peut-être l’incendie avait-il été éteint par la pluie. Les berges étaient jonchées de débris, ce qui signifiait que beaucoup avaient pris la fuite par le lac. De là où il se trouvait, il apercevait deux grands vaisseaux sur les eaux calmes, tous deux battant pavillon britannique. De son perchoir sur la batterie, il voyait Mount Independence et Mount Defiance grouiller d’uniformes rouges et en ressentit étrangement une petite pointe de colère.
    — Vous ne les garderez pas longtemps, marmonna-t-il entre ses dents.
    Il avait parlé en gaélique, fort heureusement, car un soldat qui passait par là lui lança un regard surpris. Il détourna les yeux et redescendit au fort. Il n’avait plus rien à faire ici, personne à attendre. Il prendrait un repas chaud, quelques provisions, puis irait chercher Rollo et se remettrait en route. Il pouvait…
    Un « BOUM ! » assourdissant le fit sursauter. Sur sa droite, l’un des canons était pointé vers le pont. Juste derrière se tenait un Huron ahuri. Il était ivre et tanguait dangereusement.
    Il y eut des cris au pied des remparts. Les soldats croyaient qu’on leur tirait dessus depuis le fort bien que le boulet soit passé haut au-dessus de leurs têtes, atterrissant dans le lac sans faire de dégâts.
    Le Huron gloussa de rire.
    — Qu’as-tu fait ? lui demanda Ian.
    Il s’était exprimé dans une langue algonquine mais l’homme se contenta de rire de plus belle. Il en avait les larmes aux yeux. Il agita un doigt vers un baquet non loin. Les

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