Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les fils de la liberté

Les fils de la liberté

Titel: Les fils de la liberté Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diana Gabaldon
Vom Netzwerk:
illuminés par l’espoir et la peur. Il lui montra ses pieds. Ils étaient entravés par des fers ; ils avaient donc bel et bien l’intention de le pendre.
    Ian étira le cou et lui dit à l’oreille :
    — Je vais passer en premier. Couchez-vous ici, le plus près possible de l’ouverture. N’essayez pas de passer seul, je vais vous tirer.
    Puis il le jucherait sur ses épaules comme un cerf mort et filerait vers la forêt en hurlant afin qu’oncle Jamie sache qu’il était temps d’entrer en action.
    Déplacer un homme enchaîné sans bruit était infaisable mais, avec un peu de chance, les cliquetis des cuillères dans les écuelles et le brouhaha des conversations couvriraient leur fuite. Il souleva le bord de la tente le plus haut possible et saisit fermement Denny sous les aisselles. Il était plus lourdqu’il n’en avait l’air mais Ian parvint à sortir la moitié supérieure de son corps sans trop de mal. En nage, il tendit un bras pour lui attraper les chevilles et enrouler la chaîne autour de son poignet.
    Il n’y eut aucun bruit mais il redressa la tête avant même que son cerveau ne l’avertisse que quelqu’un se tenait derrière lui.
    — Chut ! dit-il machinalement sans savoir s’il s’adressait à Denny ou au grand soldat qui venait de surgir du couvert.
    — Qu’est-ce que…
    Le soldat n’acheva pas sa question. Il avança de trois pas et agrippa le poignet de Ian.
    — Qui êtes-vous et que croyez-vous… Oh non ! Vous ! Mais d’où sortez-vous ?
    William le dévisageait d’un air perplexe. Ian remercia le ciel que son autre poignet ait été enroulé autour de la chaîne de Denny. Autrement il l’aurait déjà tué par réflexe. Et devoir expliquer ça à oncle Jamie…
    La voix faible de Denny s’éleva de l’obscurité.
    — Il est venu m’aider à m’enfuir, Ami William. Je t’en serais reconnaissant si tu le laissais faire, mais je comprendrais si ton devoir t’en empêche.
    William sursauta et jeta des regards affolés autour de lui. Si les circonstances avaient été moins pressantes, Ian aurait ri des émotions, et elles étaient nombreuses, qui se succédèrent sur son visage en l’espace de quelques secondes. Puis William ferma les yeux, soupira et les rouvrit.
    — Ne me dites rien. Je ne veux pas savoir.
    Il s’accroupit et, avec l’aide de Ian, acheva de sortir Denny de sous la tente. Ian se releva, inspira à pleins poumons, mit ses mains en porte-voix et laissa échapper un long hululement. Après une brève pause, il recommença. William l’observait avec un mélange d’incompréhension et de colère. Puis Ian se baissa et souleva Denny sur ses épaules en ne suscitant qu’un grognement surpris et un léger cliquetis.
    La main de William se referma sur l’avant-bras de Ian et sa tête, ovale sombre dans la pénombre, fit un signe vers la forêt.
    — Passez à gauche. Sur la droite, il y a les fosses des latrines. Deux sentinelles, à une centaine de mètres du camp.
    Il exerça une légère pression sur son bras puis le lâcha.
    — Que Dieu te protège, Ami William !
    Ian était déjà en mouvement et il ne sut pas si William avait entendu le chuchotement saccadé de Denny. Cela n’avait sans doute pas d’importance.
    Quelques instants plus tard, il entendit crier « Au feu ! » dans le camp derrière lui.
    ----
    1 . En français dans le texte. (N.d.T.)

20
    Le fusil est le meilleur ami de l’homme
    15 septembre 1777
    Début septembre, nous rejoignîmes le corps principal de l’armée stationnée au bord de l’Hudson près du village de Saratoga. Le commandant du camp, Horatio Gates, accueillit avec plaisir la horde déguenillée des réfugiés et des miliciens. Pour une fois, les troupes étaient relativement bien approvisionnées. On nous donna des vêtements, des repas convenables et même, luxe rare, une petite tente en l’honneur du statut de colonel de milice de Jamie, même s’il n’avait plus d’hommes.
    Connaissant Jamie, je me doutais que ce n’était là qu’une situation provisoire. Pour ma part, j’étais ravie d’avoir un vrai lit de camp sur lequel dormir, une table minuscule sur laquelle manger et de la nourriture à poser dessus assez régulièrement.
    — Je t’ai apporté un cadeau, Sassenach .
    Jamie déposa sa besace sur la table. Elle émit un bruit sourd fort plaisant et libéra des effluves de sang frais qui me firent aussitôt saliver.
    — C’est quoi ? De la volaille ?
    Ce n’était ni un

Weitere Kostenlose Bücher