Les fontaines de sang
qu’a apprend par une bulle datée de Rome, le 15 des Kalendes à février, la septième année du Pontificat d’Urbain V, qui dit condamne à payer, nonobstant toute opposition ; mais ils avaient sur le cœur la double rançon extorquée par Guesclin et ses routiers, et ils insistèrent longtemps et énergiquement pour être exonérés des prétentions du fisc. Ils avaient acquitté une première fois leur quote-part dans les charges publiques et quant au second arrangement fait avec les routiers, ajoutaient-ils, ils y étaient étrangers et n’avaient même pas été consultés. Je ne sais s’ils furent forcés de s’exécuter, toujours est-il que, quinze ans après, l’affaire était encore pendante car ils adressèrent au recteur du Comtat et au Pape Grégoire XI (qui succéda en 1380, à Urbain V) une requête datée laquelle ils exposaient leurs griefs et dont voici un extrait :
« Item, et quia, reverendissimus in Christo pater, dominui cardinalis Iherosolimitanus, tune vicarius civitatis Avinionii et rector comitatus Venayssini, pro quibusdam conventions bus et pactis habitis et factis cum domino Bertrando de Clequino, dum castrum Tarasconis 417 tenebat, ob censum quinquq millia florenorum auri, quos dicitur récépissé de thesaura Sedis Apostolice, et in suo recessu dicere debuit quod per cives debebant solvi ; quamvis (cum débita reverentia loquendo) nunquam de consilio et scientia dicte civitatis pre-dicti tractatus facti fuerant, aut dictorum florenorum quantitas fuerit soluta ; sed dumtaxa quantitas quinque milia francorum fuerit promissa et soluta eidem domino Bertrando (dum super campis et territorio civitatis Avinionis existeret, ad effectum ut recederet de districtu et episcopatu Avinionis,
Comitatus Venayssini cum toto ejus exercitu, solvenda’orata inter dictos comitatum, civitatem et terras et personas clesiasticas et collegia ; et in ipsa ultima promissione, preti consilium et cives Avinionis consenserunt, et pro solvenim portionem suam, de auctoritate curie taliam imposue-int ; et de pecunia dicte talie levanda solvere debebant reditoribus a quibus mille et quingentos florenos auri recelant a mutuo, pro solvendo dicto domino Bertrando, ipsam ympositionem ultimam suam prorata eorum ; Reverendisrna tamen vestra Paternitas, domini camerarii mandato, r ovidus vir magister Johannes de Regio exigere nictitur et agit tallias predictas, ad ejfectum ut illas tradat domino lesaurario domini nostri pape, pro satisfaciendo eidem de uantitate levata de thesauro, ut premittitur, et per hoc oporret talliam novam imponere cum magna displicentia consilii : universitatis hujus civitatis dominice vestre ; propter quod ipplicarunt eidem domino nostro pape, ut pecuniam de themro levatam solvi mandaret de pecunia gabellarum pro rata ingente cives sicut de premissa pecunia per ipsos, ut dictum st, factum fuit, et pecunias de talliis per cives jam dictos’vandas, civibus relinquerent, pro satisfaciendo creditoribus quibus mutuo pecunias receperunt quoad solverunt pro ? cunda compositione cum dicto domino Bertrando facta, et enes quos consilium et consiliarii se obligarunt, et sic tallia ova fieret : quod esset dos gratum ac consilio, consiliariis c universitati et magistris, pupillis, orphanis, viduis ac mise-abilibus personis qui incessanter pro dominica vestra ad eum supplicarunt, pro ejus statu prospero, vita longeva et alute anime, que ultra alia appetitur et desideratur. »
Archives d’Avignon, Département des Papes.
Voici ce texte en français :
… c’est à savoir que le Très Révérend Père en Christ, le seigneur Cardinal de Jérusalem, alors vicaire de la cité d’Avignon et Recteur du Comtat Venaissin, en vertu de certaines conventions et contrats établis et passés avec le seigneur Bertrand de Cléquin, soit par lui, soit par quelqu’un d’autre en son nom, paya, dit-on au même seigneur Bertrand de Cléquin, rendant que celui-ci tenait indûment le château de Tarascon, cinq mille florins d’or qu’il aurait reçus du Trésor apostolique. En repartant (le seigneur Cardinal) dut dire que c’était par les citoyens que cette somme devait être payée bien que respectueusement parlant, jamais, de l’avis et à la connaissance de la cité sus-dite, il n’en fut question, ni que la somme des dits florins ne fut versée.
À la vérité, une somme de cinq mille florins fut promise et versée au même seigneur Bertrand quand il était apparié dans les champs et sur le
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