Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les foulards rouges

Les foulards rouges

Titel: Les foulards rouges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
Vom Netzwerk:
compta bientôt vingt mille hommes dont il assura l’instruction
militaire tandis que les bourgeois de Paris, fort mécontents mais réduits au
silence en ces circonstances, durent payer leurs soldes… et les loger, certains
des « volontaires de Beaufort » n’hésitant point à violer femme et
filles de leur hôte sitôt arrivés en d’agréables logis auxquels ils n’auraient
jamais eu accès hors ces temps troublés.
    Le prince de Condé, vainqueur de Rocroi et de
Lens, fut atterré à la vue de cette « armée », mais il se devait de l’employer
au plus tôt s’il ne voulait point encourir son mécontentement et la voir, peut-être,
se tourner contre lui.
    Le prince cherchait un objectif qui
présenterait l’avantage de ne lui pouvoir résister. Ainsi, avec les vingt mille
hommes de Beaufort, auxquels s’ajoutait un demi-millier de gentilshommes et
troupes régulières, il porta son choix sur Saint-Denis, place fidèle au roi et
tenue par… deux cents Gardes Suisses.
    À vaincre sans péril…
    Le comte de Nissac, prévenu
par le marquis de Dautricourt et les espions de Mazarin, rassembla ses Foulards
Rouges et arriva à Saint-Denis à bride abattue, peu avant le prince de Condé et
sa nombreuse armée.
    Aussitôt, il ordonna aux bourgeois d’ouvrir
les écluses dans l’intention d’inonder la plaine autour de la ville. Ainsi
fut-il fait et le prince lui-même, bien qu’il fût à cheval, se trouva pris dans
les eaux jusqu’à la taille.
    L’armée de Beaufort, au dire de certains, passa
alors de vingt mille à dix mille hommes, puis à zéro lorsque les deux cents
Suisses aidés des Foulards Rouges et de quelques bourgeois, accueillirent les
assaillants par un feu de mousqueterie des plus redoutables.
    Laissant là le prince de Condé et son fidèle
La Rochefoucauld, le duc de Beaufort courut à la recherche de son armée en
fuite.
    Quoique inégal, puisqu’en un rapport de deux
contre un en la défaveur des défenseurs, le combat prit alors un caractère plus
militaire. D’un côté, deux cents Suisses et Foulards Rouges, de l’autre, cinq
cents gentilshommes.
    Comme en les plus terribles des guerres
civiles, on se battit rue par rue, quartier par quartier, barricade par
barricade. À l’une d’elles, les Foulards Rouges armés de mousquets et grenades
ne cédèrent point, d’autant que, prenant les Condéens en enfilade, la barricade
se trouvait très habilement placée en épi, et des plus difficiles à assaillir. Aussi,
excédé, Condé décida-t-il de la contourner par une autre rue afin de poursuivre
les Suisses qui, courageusement, reculaient pas à pas avant d’occuper l’abbaye
où ils se retranchèrent, écartant toute idée de capitulation. Ils ne déposèrent
les armes que deux jours plus tard, mais seulement en raison que le prince leur
avait envoyé émissaire les prévenir qu’il comptait faire sauter l’abbaye.
    Sachant le combat terminé, « l’armée de
Beaufort », à nouveau forte de vingt mille hommes, arriva alors à vive
allure pour tuer, violer et piller.
    On donna l’ordre de chercher les Foulards
Rouges parmi les morts et les prisonniers mais, une fois encore, ils avaient
disparu, laissant trente cadavres devant la barricade qu’ils tinrent pendant
plus de six heures.
    On établit une garnison de la Fronde à
Saint-Denis et le prince revint à Paris pour y savourer sa victoire.
    Le lendemain, balayant la garnison condéenne, monsieur
de Turenne reprenait Saint-Denis et rendait la ville au roi.
    Le prince de Condé s’ennuyait.
    Il s’occupa donc de femmes mais, nonobstant
les compliments reçus, il sentait bien qu’il n’était point un amoureux et sa
façon de leur faire l’amour, brutale et en quelques très courts instants, ne
les satisfaisait point. L’une d’elles, jeune bourgeoise d’une très grande
beauté littéralement arrachée à son jeune mari, n’avait-elle point osé, l’acte
accompli, murmurer le psaume «  Miserere mei, Deus » ?
    Le prince dirigea alors la rédaction d’un
libelle ayant pour titre «  Tarif convenu dans une Assemblée de Notables
en présence de M. M. les Princes  » et qui offrait un prix
pour chaque morceau du cadavre de Mazarin : tant de livres pour un bras, tant
pour les yeux, tant pour les deux mâchoires et ainsi jusqu’à des parties plus
intimes… L’œuvrette, cependant, ne révéla point monsieur le prince comme un
auteur de qualité auprès des Frondeurs raffinés, qui se trouvaient

Weitere Kostenlose Bücher