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Les foulards rouges

Les foulards rouges

Titel: Les foulards rouges Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Frédéric H. Fajardie
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d’années.
    — Vérifions cela !
    — Tu penses : « Leurs mains
saignent et les miennes aussi. Mais celles des Foulards Rouges saignent moins
que celles des jésuites car nous, nous manions l’épée. » N’est-ce point la
vérité ?
    — Je suis confondu !… avoua Nissac
en gardant le sourire.
    — Tu n’es point curieux de ce que nous
allons trouver bientôt ? demanda le général des jésuites.
    — Non point. Mon esprit sait mille choses
possibles derrière ce tas de pierres. J’espère simplement que vous ne serez pas
déçu.
    Le duc de Salluste de Castelvalognes sortit de
sa soutane un parchemin fort ancien et précisa :
    — Pour l’instant, je ne le suis point.
    Bientôt, les dernières pierres furent ôtées, découvrant
une nouvelle galerie très étroite où l’on devait avancer courbé. Tous s’y
engagèrent sous la conduite du général des jésuites.
    On déboucha bientôt dans une petite grotte
suintante d’humidité.
    D’un geste vif, le général des jésuites
désigna un morceau de métal long d’un doigt qui, très étrangement, dépassait de
la paroi.
    — Qu’en penses-tu, Loup ?
    Le comte de Nissac se pencha, la torche à la main.
    — Ce métal est fort ancien. Et travaillé
par un forgeron des temps jadis. La pointe qu’il forme est bien curieuse chose !
    — Creusez ! ordonna le général des
jésuites.
    On dégagea d’abord une longue, forte, et très
ancienne épée mangée de rouille, puis vinrent les ossements d’une main et enfin
le squelette d’un homme qu’il fallut évacuer tandis que la peur le disputait à
la curiosité chez ceux qui se donnaient à l’ouvrage.
    À l’épée, et avec infinie patience, l’homme
aujourd’hui réduit à ces ossements avait creusé un conduit de quatre toises
avant de s’effondrer, mort de faim ou de fatigue, alors qu’il touchait presque
à la liberté.
    Le duc de Salluste de Castelvalognes ordonna :
    — Loup, sois celui qui découvrira avant
les autres car, à présent, la chose est certaine et ma joie est profonde de t’offrir
spectacle qui n’a sans doute jamais été vu par regard humain depuis plus de
huit siècles et ne le sera jamais plus après toi.
    Nissac s’engagea le premier, suivi des autres,
mais tous restèrent sans voix tant ce qu’ils avaient sous les yeux semblait
impossible en l’an de grâce 1652.
    Une nouvelle grotte s’offrait aux regards
stupéfaits mais celle-ci était très vaste, la voûte haute et l’on y voyait
spectacle absolument extraordinaire qui peut vous amener à douter de vos yeux
comme de votre raison et à vous demander si vous vous trouvez au cœur d’un rêve
ou en la réalité alors que vous venez de reculer de presque mille ans en
arrière !
    Aussi, s’arrachant au fascinant tableau, se
regardèrent-ils les uns les autres pour s’assurer qu’ils voyaient bien
pareillement.
    Mais on n’en pouvait douter à constater comme
les yeux brillaient et, prenant la main de Mathilde, Nissac contempla de
nouveau.
    Couché sur le flanc par l’eau qui avait
disparu au cours des siècles, et semblable à un grand animal blessé, se voyait,
parfaitement conservé, grand drakkar de Vikings dont la figure de proue
figurait un dragon et si les voiles avaient pourri avec le temps, la charpente
tenait bon.
    Ils s’approchèrent.
    Une vingtaine de squelettes reposaient là.
    Certains portaient encore casque de fer avec
deux cornes de taureau. Sur les poitrines creusées par la pourriture, dissimulant
les os des côtes, des gilets de cuir cloutés n’avaient point trop souffert de
la fuite des siècles.
    À côté des squelettes, abandonnées, de longues
épées et des haches rouillées rappelaient comme ces hommes du Nord livraient
des assauts furieux.
    Gisant adossé au mât, coiffé d’un casque
magnifique où se voyaient deux ailes de fin métal, portant encore longue cotte
de fer et tenant en ses mains décharnées épée et bouclier rond richement décoré,
celui qui devait être le chef avait attendu la mort en capitaine.
    Cinq coffres de bronze s’alignaient sur le
pont.
    D’un geste vif qui fut sans effet, puis d’un
coup de botte, le général des jésuites ouvrit un des coffres et ce fut
scintillement de pierreries, d’or, d’objets rares dont certains d’une étonnante
beauté qu’évoquaient chroniques anciennes mais que l’on croyait à jamais perdus
ou n’ayant point existé.
    Le général des jésuites s’assit sur un des
coffres et

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