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Les grandes dames de la Renaissance

Les grandes dames de la Renaissance

Titel: Les grandes dames de la Renaissance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Guy Breton
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Paris, très belle et de bonne grâce, que je ne veux nommer, car elle a laissé des enfants pourvus de grands États. Ce que connaissant, aucuns courtisans et maquereaux royaux dirent au roi qu’il la pouvait prendre d’autorité et par la puissance de sa royauté. Enfin, le mari dispensa sa femme de s’accommoder à la volonté du roi et, afin d’empêcher en rien cette affaire, il fit semblant d’avoir affaire aux champs pour huit ou dix jours. Cependant, il se tenait caché dans la ville de Paris, fréquentant les bourdeaux, cherchant la vérole pour la donner à sa femme, afin que le roi la prît d’elle. Et trouvât incontinent ce qu’il cherchait et en infectât sa femme et puis après le roi. Lequel la donna à plusieurs autres femmes qu’il entretenait, et n’en put jamais guérir, et tout le reste de sa vie, il fut mal sain, chagrin, fascheux, inaccessible. »
    Cette dame dont Guyon ne veut pas donner le nom était la femme d’un avocat nommé Jean Ferron, et on l’appelait la Belle Ferronnière. Elle était fine, onduleuse, élégante, avait de longs cheveux noirs, des yeux bleu foncé, les plus jolies jambes du monde et portait au milieu du front un bijou retenu par un fin lacet de soie, détail curieux qui ajoutait encore à sa séduction [148] .
    A-t-elle contaminé le roi de France ?
    Non. François I er avait contracté depuis longtemps le mal de Naples. Louise de Savoie, en mère attentive, notait en effet dans son Journal, à la date du 7 septembre 1512 : « Mon fils passa à Amboise pour aller en Guyenne… et, trois jours avant, il avait eu mal en la part de sa secrète nature… »
    Il n’eut donc pas besoin de la Belle Ferronnière, ni de son mari, pour attraper cette très ennuyeuse maladie [149] .
    Mais en est-il mort, comme on le prétend généralement ?
    Non. Toutes les recherches effectuées par les historiens modernes le prouvent. Et le docteur Cabanès a même pu établir que François I er « avait été amené au trépas par une fistule tuberculeuse ».
    Si le « galant » est mort, prématurément usé et ramolli à cause des femmes, ce n’est pas, toutefois, un coup de pied de Vénus qui l’a envoyé dans l’autre monde…

24
    Une femme est à l’origine du duel de Jarnac
    Quand deux hommes ont envie de se tuer, il est bien rare qu’une femme n’y soit pas pour quelque chose…
     
    Alfred Savoir
     
    Pendant les jours qui suivirent la mort de François I er , la duchesse d’Étampes, réfugiée au château de Limours, vécut des heures anxieuses. Elle s’attendait à être arrêtée sur l’ordre de Diane de Poitiers, jugée publiquement, maltraitée et conduite dans un cachot.
    C’était mal connaître la grande sénéchale.
    Femme prudente, Diane, en effet, ne voulait point créer un dangereux précédent dont elle pût se trouver un jour la victime.
    Son indulgence, dont seuls quelques intimes devinèrent les raisons, étonna un peu les braves gens qui avaient espéré, à la mort du roi, voir la favorite dépouillée de tous ses biens et peut-être même jugée pour hérésie et brûlée en place publique.
    — Quand le dauphin montera sur le trône, avaient-ils souvent murmuré, M me  d’Étampes ne restera pas longtemps en vie.
    Ils s’étaient trompés, comme toujours.
    Car Diane de Poitiers, trop contente de voir son ennemie abattue, se considéra comme vengée par le destin et renonça à la faire poursuivre pour hérésie.
    M me  d’Étampes, enfermée dans son château de Limours, put même pratiquer sa religion sans être inquiétée…
    Mais l’on sut bientôt, par une indiscrétion de valets, que le roi Henri II avait fait saisir les bijoux de l’ex-favorite – pour les offrir, d’ailleurs, à Diane de Poitiers – et cela réconforta le menu peuple, qui avait souffert pendant tant d’années des caprices de la belle Anne.
    Une chanson courut Paris :
     
    Qu’est devenu le temps que j’estois estimée ?
    Des princes comme du roy j’estois la mieux aimée.
    Mais si a aulcun je fais tort
    C’est à la reine Éléonore.
    La reine Éléonore eut grande patience
    D’avoir tant enduré de Madame d’Étampes.
    Elle a eu grand honneur,
    Et moy j’en ai le déshonneur.
    Las ! le noble roy Henri, vous me faictes grand grâce
    De me laisser jouir de mes chasteaulx et place
    Que le noble roy m’a donné ;
    Je ne l’avois pas mérité.
    Hélas ! vray Dieu, où sont mes bagues et mes pierres,
    Que je soulois porter par

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