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Les guerriers fauves

Les guerriers fauves

Titel: Les guerriers fauves Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Viviane Moore
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protéger les armes, les outres de peau, les filins...
    Deux marins avaient mis une embarcation à l’eau et examinaient l’état de la coque. Magnus le Noir avait sauté à terre, bientôt suivi du stirman, avec qui il discuta un moment avant de rejoindre ses guerriers.
    Quelques instants plus tard, le Breton réapparut seul. Il se dirigea vers eux et, montrant le ciel où s’amoncelaient des nuages venant du large, déclara :
    — Il va pleuvoir. Devriez faire dresser les tentes. Les moines sont heureux de nous proposer l’hospitalité de leur terre et la chaleur de leur réfectoire. Ils ont pas assez de place pour nous dans leur hostellerie, mais nous proposent d’installer notre camp au sec de ce côté, fit-il en tendant le bras vers un pré non loin d’une vaste grange ressemblant à une coque de bateau retournée.
    Knut les avait rejoints, il lui dit :
    — Ils demandent aussi si vous avez des avaries. Ils ont du bois de construction dans les réserves.
    — Je vais aller les voir. Il me faut du bois sec pour tailler de nouvelles rames et des betas. On finit d’inspecter la coque mais, à mon avis, elle n’a rien.
    Le knörr avait accosté, lui aussi, non loin de l’esnèque. Sa vergue pendait lamentablement, brisée net. Les marins déchargeaient leur blessé sur une litière de fortune qu’escortait Eleonor.
    Le Lombard s’approcha avec le capitaine Corato qui prit à part le maître de la hache, tandis qu’il s’adressait au Breton :
    — J’ai entendu vos dernières paroles. Vous semblez bien connaître les moines...
    — Oui, je fais escale à l’abbaye de saint Rigomer à chaque fois que je le peux.
    — On a un blessé.
    — Ils vont le prendre à l’infirmerie. D’ailleurs, regardez, ils ont déjà envoyé leur frère infirmier.
    Effectivement, un gros moine avait rejoint Eleonor et fait signe à ses serviteurs de porter le marin vers l’abbaye.
    — Ils ne peuvent vraiment pas nous recevoir à l’hostellerie ? Je suis prêt à tout pour une paillasse sèche, même à abandonner une bourse de bel et bon argent au sire abbé.
    — Je pense que le révérend abbé vous en saura gré, les pauvres sont chaque jour plus nombreux aux portes de l’abbaye, mais il ne changera pas d’avis pour autant. Nous sommes beaucoup trop et je ne pense pas que vous demandiez un lit pour vous tout seul ?
    — Euh, non.
    — De toute façon, ne vous inquiétez pas, vous serez au sec cette nuit. Les moines vont nous fournir de la paille et ils nous attendent au réfectoire pour le repas du soir. L’abbé nous propose de nous installer non loin de nos bateaux, près de la grange dîmière.
    — Ça ira bien, grommela Giovanni.
    — Ils nous fourniront l’eau potable et du bois sec pour les feux de camp. Et puis, demain, à moins qu’ ELLE ne le veuille pas, vous dormirez dans un vrai lit.
    — Nous arriverons à La Rochelle, n’est-ce pas ?
    — Oui, nous y aborderons dans la matinée. Ce ne sera pas encore tout à fait la moitié du voyage pour vous, mais quant à moi j’aurai rempli ma part.
    — C’est vrai, et fort honorablement. Nous serons au regret de vous perdre.
    Giovanni poursuivit pour lui-même :
    — Je vais faire nettoyer les dortoirs et le pont. Ce soir, tout le monde dormira sous la tente, même les passagers.
    Le marchand frissonna en observant le ciel chargé de nuages. Un vent froid soulevait son mantel et il se frotta les mains l’une contre l’autre.
    — Bien heureux, j’avoue, d’être ici plutôt qu’en mer. Après cet avant-goût de tempête, l’hospitalité des moines, et surtout leurs vins, nous réchaufferont le coeur et les os.

32
    La nuit était tombée et il pleuvait quand Hugues et Tancrède revinrent du réfectoire. Levant leurs torches dont les flammes vacillaient, ils éclairaient le sentier boueux menant au campement.
    — Qui va là ? cria une sentinelle en leur barrant le passage.
    — Hugues de Tarse et Tancrède, jeta l’Oriental en abaissant un instant sa capuche.
    Le marin s’écarta. Une aumusse, sorte de vaste capuche, protégeait son crâne, mais ses vêtements et ses souliers étaient trempés.
    — Ah, c’est vous, messires ! fit le jeune gars qui était plus souvent sur les bancs de rame avec Tancrède qu’à monter la garde. Faut que je me répète qu’on est mieux ici qu’à ramer, pas vrai ?
    — C’est vrai qu’à première vue, ce n’est pas évident, acquiesça le jeune homme. D’autant que toi, tu

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