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Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789

Titel: Les huguenots - Cent ans de persécutions 1685-1789 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Charles Alfred (de) Janzé
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Caroline du Sud, entre
autres, donna asile à un assez grand nombre d’émigrants, pour
recevoir des Américains, la qualification de la maison des
huguenots dans le nouveau monde.
    Quelques centaines de huguenots s’établirent à
Surinam, dans la Guyane Hollandaise. Quelques milliers se fixèrent
au cap de Bonne-Espérance et c’est une famille de réfugiés, les
Desmarets, qui dota cette colonie hollandaise du fameux vin de
Constance. En 1795, un du Plessis, descendant d’une famille noble
de réfugiés, défendit avec une poignée de burghers un défilé, si
courageusement, que le général anglais devenu gouverneur de la
colonie, lui offrit un fusil d’honneur.
    « On força, dit Rabaut Saint-Étienne,
trois ou quatre cent mille Français à s’exiler de leur patrie. Ils
allèrent enrichir de leurs travaux la Suisse, dix provinces de
l’Allemagne, les campagnes de Hollande, d’Angleterre, de Danemarck,
de Suède et les sables arides du Brandebourg. Ce furent eux qui
firent le fond des premiers établissements de ces colonies
anglaises de l’Amérique qui étonnent aujourd’hui l’ancien
continent. Ils passèrent les premiers au cap de Bonne-Espérance, où
ils plantèrent la vigne pour y conserver le souvenir de leur
ancienne patrie. On en trouve dans tous les établissements des
Européens, en Asie et en Afrique, et dans quel pays n’en
trouverait-on pas ? Sur le rocher de Sainte-Hélène, près du
pôle austral, dans cette île délicieuse située entre l’Asie et
l’Amérique, à quatre mille lieues de leur patrie, on a trouvé des
réfugiés français. »
    L’obstination mise par Louis XIV à refuser de
rappeler les huguenots en France, n’aurait pas amené cette
dispersion des réfugiés, si le grand roi n’avait pas commis cette
nouvelle faute de faire échouer le projet conçu en 1689, par Henri
Duquesne, le fils de l’amiral, de réunir tous les réfugiés et de
fonder avec eux, à l’île Bourbon, une nouvelle France protestante,
placée sous le protectorat de la Hollande. Des circulaires avaient
annoncé à tous les réfugiés de l’Angleterre, du Brandebourg, de la
Suisse, de l’Allemagne et de la Hollande, le prochain départ pour
la terre promise. Les États généraux de Hollande avaient autorisé
Duquesne à équiper dix vaisseaux, les préparatifs avaient été
poussés avec tant d’ardeur que, dans les premiers mois de 1690, les
vaisseaux à l’ancre au Texel, n’attendaient plus que le signal du
départ. La Trigodière, capitaine du génie qui devait fortifier
était déjà embarqué avec une partie des colons, le comte de Monros,
qui devait prendre les devants, allait mettre à la voile, lorsque
tout à coup Duquesne annonce qu’il renonce à son projet.
    Il fait débarquer les colons et désarmer les
vaisseaux.
    Qu’était-il arrivé ? L’espion de
l’ambassadeur de France en Hollande, Tillières, avait appris que
les huguenots allaient s’embarquer, emportant douze cent mille
livres d’espèces, pour fonder une république protestante sous la
présidence de Duquesne. Un des capitaines des émigrants lui avait
dit qu’il y aurait là quatre cent personnes bien décidées à se
battre et à se faire sauter à la dernière extrémité. Faisant
observer que, pourvu qu’on prît l’argent, ce ne serait pas une
grande perte que celle de la personne des émigrants, l’honnête
Tillières avait demandé que le gouvernement français envoyât des
vaisseaux pour s’opposer au débarquement des colons, et il avait
été fait droit à sa demande. Duquesne, en apprenant que des
vaisseaux de guerre partaient de France pour livrer bataille à la
flottille qu’il allait conduire à l’île Bourbon, avait cru devoir
renoncer à son expédition, afin de ne pas violer le serment qu’il
avait fait à son père,
de ne jamais combattre contre les
Français.
    Ce projet de création d’une France protestante
au delà des mers, rêvé par Coligny au XVI e siècle ;
eût certainement réussi au moment où Duquesne voulait le réaliser,
car alors, les huguenots émigrés n’avaient pas encore pris racine
dans les pays qui leur avaient donné asile. Dans la seconde, moitié
du XVIII e siècle, le pasteur Gilbert, à la suite d’une
recrudescence de persécution contre les huguenots de France, voulut
reprendre le projet de Duquesne, mais il n’était plus temps ;
les réfugiés s’étaient fondus avec les peuples qui les avaient
accueillis, et les huguenots ou nouveaux

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